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WEC; 24h du Mans : Ferrari, la victoire au meilleur endroit : "Cette année, on n'a pas été très chanceux"

Tanguy Mantovani

Publié 16/06/2024 à 19:25 GMT+2

Victime de la malchance ou de mauvais choix stratégiques depuis le début de la saison, Ferrari a réussi ce week-end à aligner les astres pour remporter les 24h du Mans au bout du suspense. Une victoire qui vaut à elle seule plus qu'un championnat et qui nécessite la prouesse d'être irréprochable, alors que les Rouges ne l'avait jamais été jusqu'ici.

Le plus beau trophée et Fratelli d'Italia pour Ferrari sur le podium

Evidemment, il y a eu beaucoup de larmes. Le box Ferrari s'est pourtant longtemps retenu, la jurisprudence de la panne sèche de la Toyota n°5 à quelques mètres de la victoire en 2016 obligeant. Mais Antonio Fuoco et Miguel Molina ont attendu, non sans mal et les joues aussi rouges que les yeux inondés, que Nicklas Nielsen, le troisième larron de la Ferrari n°50, ne passe définitivement la ligne pour libérer les plus beaux sanglots de leur vie.
Pendant les quatre minutes du dernier tour de leur équipier, sûrement ont-ils dû avoir une pensée pour la frustration accumulée depuis la victoire de leurs équipiers de la n°51 l'année passée. Ferrari n'avait plus jamais gagné la moindre course en WEC, le championnat du monde d'endurance, depuis. Et pourtant les Rouges en ont eu, des occasions de garnir une armoire à trophée où la présence du plus beau de tous ne faisait que révéler encore un peu plus l'anomalie de sa solitude.
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Ferrari conserve son titre : l'arrivée triomphale de la 499P n°50 de Nielsen

"C'est incroyable, on a travaillé très dur, a fondu le vainqueur Miguel Molina au micro d'Eurosport. C'était très serré. Depuis lundi nous voulions être de retour, et on a tout donné. C'est le plus grand jour de ma carrière." Après la course, tous les membres de l'écurie italienne semblaient partager le même sentiment cathartique. Comme si un grand 'ouf' de soulagement avait été poussé sous les cris de joie de la liesse collective.

La fin de la frustration

Il faut les comprendre : cette saison, Ferrari est toujours passé à un rien de la victoire. "Cette année, on n'a pas été très chanceux, a euphémisé le manager de l'équipe Batti Pregasclio à L'Equipe. A Imola, on a commis des erreurs, et à Spa on a été pénalisé par le drapeau rouge." Sur leurs terres, en Italie, les deux 499P de l'écurie se destinaient vers un doublé, mais le mauvais choix de rester en pneus slick au moment d'une averse leur avait fait tout perdre.
Trois semaines plus tard, à Spa-Francorchamps, les Rouges pensaient tenir leur revanche avant qu'un drapeau rouge ne détruise leur stratégie et offre la victoire à la Porsche Team Jota n°12. Leur défaite était alors même le dommage collatéral d'une décision historique : la direction de course avait reçu le feu vert des autorités locales pour prolonger la course au-delà de la durée prévue, après près de deux heures d'interruption. Une première.
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Haie d'honneur pour la Ferrari n°50 : les Rouges savourent leur victoire

Et ce week-end aussi, Ferrari aurait pu tout perdre. Quand les deux voitures officielles ont multiplié les pénalités d'abord : deux premières datant de Spa en début de course, une autre pour une sortie de stands dangereuse pour le n°50, et une dernière pour une poussette de la n°51 sur la Toyota n°8 en toute fin de course. Mais surtout quand la portière droite de Nicklas Nielsen a subitement décidé de s'entrouvrir à une heure et demie du terme de la course, forçant le Danois a passé au stand pour la fixer.
Les derniers tours étaient tellement longs
Les stratèges italiens ont alors, et tout du long du week-end avant cela, réussi où ils avaient échoué cette saison en décalant avec succès la stratégie d'arrêt au stand. "C'est facile de faire des paris et de faire des erreurs, et après c'est toujours facile de critiquer. Il faut toujours faire confiance aux stratèges, s'est réjoui Pregasclio, vengeur. Parfois on commet des erreurs et on fait confiance à des infos qui nous amènent dans la mauvaise direction. Là, on a fait une double vérification et on a pris la bonne décision deux fois sur deux."
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Pour Kristensen, Ferrari avait de la marge : "Les pilotes ne se battaient pas avec la voiture"

"Le pire moment pour moi c'était quand ils m'ont demandé de ralentir parce que c'est pendant ces moments que l'on commet des erreurs, a réagi Nicklas Nielsen pour Eurosport, soulagé. Les derniers tours étaient tellement longs. Ils me tenaient informés des écarts pendant tout le relai donc le but était clairement de gérer l'écart. C'était un très long relai et un très long dernier tour mais on l'a fait." Avec seulement 14 secondes d'avance sur la Toyota n°7 sur la ligne, le Danois a dû jouer un double jeu jusqu'au bout, avec un œil sur sa consommation d'essence et l'autre dans son rétroviseur.
Et enfin, son équipage a pu compter sur la chance. Après avoir signé les pole position du Mans 2023, et des deux dernières manches du championnat du monde, Antonio Fuoco et ses coéquipiers ont finalement pu lever les bras au meilleur des moments. C'était sûrement lui, le seul Italien parmi les trois pilotes, le plus ému sur le podium. Parce qu'enfin, le meilleur pilote du paddock en qualification a été libéré par la victoire. Mais aussi parce que lui, l'enfant de Calabre qui roule pour Ferrari depuis son adolescence, est devenu un grand vainqueur dans la combinaison Rouges. Quand ils en avaient le plus besoin.
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