Wimbledon I Carlos Alcaraz vise un sacré doublé après Roland-Garros : "Je veux être dans cette short-list"

C'est un sacré club des cinq. Un quintet de légende qui a réussi l'exploit de remporter Roland-Garros puis Wimbledon la même année. Rod Laver avait ouvert le bal en 1969. Björn Borg a été le premier à le rejoindre, et le seul à réussir cet exploit trois années d'affilée (1978, 1979 et 1980). Sans grande surprise, pour compléter le tableau, il y a Rafael Nadal (2008 et 2010), Roger Federer (2009) et Novak Djokovic, le dernier en date, en 2021. Il y aura peut-être un sixième membre pour rejoindre cette liste prestigieuse en 2024.

Carlos Alcaraz débarque à Wimbledon avec un magnifique défi à relever. Il a coché une première case le 9 juin en s'imposant pour la première fois sur la terre battue de Roland-Garros. Son chemin vers le sacre était semé d'embûches. Il lui avait fallu cinq sets pour venir à bout du N.1 mondial, Jannik Sinner, en demi-finale (2-6, 6-3, 3-6, 6-4, 6-3). Et la même chose pour mettre à terre Alexander Zverev en finale, alors que l'Allemand menait deux manches à une (6-3, 2-6, 5-7, 6-1, 6-2). Mais il est parvenu au bout de ce rêve, tout en se donnant le droit de rejoindre ce club très fermé.

L'Espagnol est bien conscient de la montagne qu'il s'apprête à arpenter. "Gagner un Grand Chelem, c'est difficile, a-t-il reconnu samedi en conférence de presse. Évidemment, comme de passer de la terre battue au gazon, des surfaces totalement différentes, avec un jeu totalement différent. Disons que je vais essayer. Il est évident que je veux inscrire mon nom sur la short-list des gagnants de Roland Garros et de Wimbledon la même année. Je sais que ce sera difficile. Mais je suis prêt à le faire."

C'est tout ce qu'il a prouvé l'an dernier. Alcaraz avait déjà décroché un premier sacre en Grand Chelem à l'US Open en 2022. Mais sa capacité à soulever le trophée sur le gazon de Wimbledon ne ressemblait pas forcément à une évidence. Sa victoire au Queen's deux semaines plus tôt, sa première sur herbe en carrière, laissait penser que c'était possible. Son parcours jusqu'à la finale à Londres a confirmé cette impression. Encore fallait-il terrasser Novak Djokovic, sept fois vainqueur du tournoi et double tenant du titre, en finale. Ce qu'Alcaraz avait réussi, là aussi en cinq sets (1-6, 7-6, 6-1, 3-6, 6-4).

Ce doublé est bien dans ses cordes. A 21 ans, l'Espagnol aura certainement d'autres opportunités de le réaliser dans sa carrière. Mais la première se présente maintenant et il a tout intérêt de la saisir. Même si sa saison sur herbe est loin d'avoir démarré comme la saison passée. Au Queen's, après une victoire face à l'Argentin Francisco Cerundolo pour son premier match après son sacre à Roland-Garros (6-1, 7-5), il avait subi la loi du Britannique Jake Draper dès le 2e tour (7-6, 6-3). De quoi laisser l'ombre d'un doute sur sa capacité à conserver son titre à Wimbledon ? Pas forcément.

Alcaraz sera frais. Et il n'a pas perdu de temps depuis cette défaite. "Cet échec m'a montré que c'était difficile de s'adapter, de bien bouger, de se rendre compte comment il faut jouer, parce que tout peut se passer sur herbe, a-t-il expliqué. Le lendemain de ma défaite au Queen's, j'ai commencé à m'entraîner sur mes déplacements, sur mes coups, afin de me sentir à l'aise pour bouger sur herbe. Maintenant, après de super sessions avec de grands joueurs, afin de jauger mon niveau, je pense que je suis prêt à lancer le tournoi." Lundi, l'Estonien Mark Lajal, 262e mondial, sera le premier à se dresser sur son chemin vers ce club si prestigieux.