Wimbledon 2023 - Daniil Medvedev écarte difficilement Christopher Eubanks et se qualifie en demi-finales

Daniil Medvedev n'est pas bien épais, mais sa solidité est décidément à toute épreuve ! Il en fallait pour résister à la tornade Christopher Eubanks qui a joué pendant un peu plus de deux sets un tennis stratosphérique mais qui a fini par plier face à la magnifique résistance du Russe, qui s'en est sorti en cinq sets et 2h58 (6-4, 1-6, 4-6, 7-6(4), 6-1) d'un match qu'il s'est peut-être bien vu perdre. Daniil, qui n'avait encore jamais atteint les quarts de finale à Wimbledon, se hisse ainsi en demi-finales et ce sera la 6e de sa carrière en Grand Chelem, un cap seulement atteint avant lui par huit autres joueurs en activité (Djokovic, Nadal, Murray, Wawrinka, Cilic, Thiem, Tsitsipas et Zverev).

Medvedev n'est pourtant pas forcément celui qui aura fait la plus forte impression. Une fois surmontée sa nervosité de début de match qui lui a coûté un break rapide puis la perte du 1er set, Christopher Eubanks s'est mis à jouer dans les deux sets suivants (surtout au 2e) un tennis exceptionnel. Un mélange de modernisme avec des coups de fusil au service, en coup droit et en retour à décorner les bœufs, et de "vintage" avec des service-volée à tout va et des "chip and charge" d'un autre temps. Une véritable ode au tennis sur gazon à l'ancienne, sublime et enchanteur. Depuis Jo-Wilfried Tsonga en demi-finales de l'Open d'Australie 2008 contre Rafael Nadal, on avait vu un homme en feu, de la sorte, sur un match de cette importance.

Groggy à force d'encaisser des coups gagnants dans tous les sens (74 au total !), Medvedev, comme il l'a reconnu ensuite au micro, a fini par perdre un peu le fil du match. Mais pris dans la tempête, le n°3 mondial s'est raccroché aux branches en s'appuyant notamment sur sa première balle (28 aces au total), particulièrement énorme au 4e set avec seulement deux petits points perdus au service. Voilà qui lui a permis de tenir jusqu'au tie break où Eubanks, pour la première fois, a vu son bras se tendre, à l'image de cette très vilaine volée dans le filet qui lui a coûté le set (7-4).

L'Américain a aussi été perturbé par un changement tactique subtil de Medvedev, qui a commencé dans le 4e set à se rapprocher un peu plus de sa ligne en retour pour empêcher le géant américain de le mettre au supplice avec ses services relativement courts, le plus souvent suivis à la volée. Eubanks, qui enchaînait les service-volée gagnants ou les service-coup droit gagnants avec une facilité déconcertante, s'est retrouvé privé d'une munition "facile". Et mine de rien, ça a aussi contribué à changer la dynamique du match.

Saluons enfin la solidité extrême de Daniil Medvedev qui n'a commis que 13 petites fautes directes en cinq sets. On appelle ça poser les barbelés ou l'on ne s'y connaît pas. Avec une telle feuille de stats, le Russe n'est pas passé loin, malgré tout, de perdre le match, ce qui en dit long sur la performance de son adversaire. Mais il a fini par le gagner, signant ainsi sa 46e victoire de la saison (un record) qui lui permettra d'affronter en demi-finale le n°1 mondial Carlos Alcaraz, qui a pour sa part enregistré son 45e succès face à Holer Rune.