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US Open - Simple dames - Deux ans après son titre, Bianca Andreescu cherche la lumière

Laurent Vergne

Mis à jour 29/08/2021 à 12:29 GMT+2

US OPEN 2021 – Victorieuse à New York en 2019 à seulement 19 ans, Bianca Andreescu avait tout d'une grande. Mais depuis deux ans, la Canadienne a multiplié les problèmes physiques et s'est tenue à distance du top niveau. Après une saison blanche en 2020, elle tente de retrouver peu à peu son meilleur niveau. Avec un nouvel entraîneur à ses côtés, et un nouveau mantra : la patience.

Bianca Andreescu

Crédit: Getty Images

Court Arthur-Ashe, 7 septembre 2019. Bianca Andreescu domine Serena Williams en finale de l'US Open et intègre la galaxie des gagnantes en Grand Chelem. La Canadienne n'a alors que 19 ans, vient de remporter 33 de ses 34 matches disputés depuis le début de la saison et autant son jeu que son état d'esprit laissent penser que ce premier sacre majuscule en appellera très vite d'autres.
Deux ans après ce gigantesque point d'exclamation, sa carrière se résume aujourd'hui à un grand point d'interrogation. Trahi par son corps, Andreescu a multiplié les blessures, au point de disparaître totalement du circuit pendant 15 mois. Fin 2019, on ne l'avait revu que lors du Masters de fin d'année après sa victoire à l'US Open. Il a ensuite fallu attendre le mois de février 2021, à l'Open d'Australie, pour la revoir sur un court au plus haut niveau.
Le genou, la jambe, les abdos, le poignet, l'orteil, à peu près toutes les parties du corps y sont passées. Depuis son retour sur le circuit, régulièrement, la Canadienne est freinée par son physique de cristal. Pourtant, quand elle peut s'exprimer, le potentiel demeure. Comme à Miami, au mois de mars, où elle avait atteint la finale en battant au passage Anisimova, Muguruza ou Sakkari. Mais en trois tournois du Grand Chelem cette saison, elle n'a gagné qu'un match et sa préparation pour l'US Open n'incite pas vraiment à l'optimisme, avec en guise de dernière sortie une élimination d'entrée à Cincinnati contre Karolina Muchova (6-4, 6-2).

Groeneveld au secours

Alors, qu'attendre de la terreur de la saison 2019 ? L'air du Queens peut-il suffire à la relancer ? En tout cas, revenir à Flushing ne la laisse pas indifférente. "Les souvenirs de 2019 sont remontés dès que je suis arrivée ici, dit-elle. J'ai eu la chair de poule l'autre jour rien qu'en entrant sur le Armstrong. Ça fait du bien d'avoir ces ondes positives. Je me sens bien, je suis en bonne santé, donc tout va bien."
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Bianca Andreescu

Crédit: Getty Images

Pour tenter de se remettre dans la bonne direction, Bianca Andreescu ne compte pas que sur ses souvenirs. Cet été, elle a pris une décision importante en se séparant de son entraîneur de (très) longue date, Sylvain Bruneau. Une décision prise conjointement, assurent les deux parties, notamment pour des raisons personnelles. Bruneau a des enfants en bas âge. "Bien que cela termine un chapitre important de ma vie et de ma carrière, je me réjouis à l’idée que je vais désormais être en mesure de passer plus de temps avec ma famille", a expliqué le technicien québécois.
"Une des raisons de notre séparation tient au fait que je voulais quelqu'un à plein temps et Sylvain ne pouvait plus faire ça parce qu'il a des enfants qui sont jeunes", a confirmé la joueuse vendredi. Andreescu s'est donc tournée vers un entraîneur très expérimenté, Sven Groeneveld, qui a travaillé entre autres avec Mary Pierce et Maria Sharapova. "J'ai parlé à plusieurs coaches, mais Sven est sorti du lot, explique-t-elle. Il m'apporte des choses différentes, il porte beaucoup d'attention aux détails et je ressens déjà tout ça sur le court. Il évoque aussi beaucoup la dimension mentale du tennis."
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Sven Groeneveld

Crédit: Getty Images

J'ai fait une sorte de burn-out
La tête, c'était justement un des points forts de l'Ontarienne lors de sa période faste. Rien ne semblait pouvoir l'atteindre, notamment dans les grands matches, les grandes finales, où elle ne flanchait jamais. Mais derrière les apparences et l'impression de confiance inébranlable qu'elle dégageait, elle aussi avait ses propres fragilités, même quand tout lui souriait. "J'ai 21 ans et j'aimerais aussi pouvoir faire ce que font les filles de 21 ans, confie-t-elle. En 2019, il n'était question que de tennis, tennis, tennis. J'ai fait une sorte de burn-out à la fin de l'année. Je ne sais pas, peut-être que c'est aussi lié à mes blessures. Mais aujourd'hui, je veux penser à plus long terme. D'une certaine manière, cette longue absence m'a fait du bien."
Sur le court comme en dehors, Bianca Andreescu est donc en quête d'un certain équilibre. Elle dit avoir "appris la patience" ces deux dernières années. Son nouveau départ connait encore des ratés mais, sur la durée, elle semble convaincue de pouvoir redevenir elle-même : "La confiance reviendra. J'essaie de rester calme et patiente même quand ça ne va pas. Je dois jouer des matches, continuer à m'entraîner dur, bien me préparer, physiquement et mentalement. Je fais attention à la nutrition aussi. Si je fais tout ça, je sais que je retrouverai le niveau qui était le mien."
En attendant, le gel des classements lui a permis de se maintenir à la 7e place mondiale. De quoi la protéger à l'heure du tirage au sort. Mais elle n'en reste pas moins partiellement dans le flou à l'heure de retrouver les courts de son plus grand fait d'armes. Opposée à la Suissesse Viktorija Golubic au premier tour, elle refuse de voir plus loin : "Je dois y aller pas à pas". Bianca Andreescu est montée très vite, très haut. Mais elle repart de très loin.
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Bianca Andreescu

Crédit: Getty Images

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