Roland-Garros | Corentin Moutet éliminé en quatre sets par Jannik Sinner en 8e de finale (2-6, 6-3, 6-2, 6-1)

Le rêve s’arrête là pour Corentin Moutet. Le Français a été éliminé par Jannik Sinner en huitième de finale de Roland Garros ce dimanche en Night Session (2-6, 6-3, 6-2, 6-1) en 2h44 de jeu. Auteur d’une première manche phénoménale, le Tricolore a ensuite subi la loi du n°2 mondial, qui retrouvera Grigor Dimitrov en quarts. Ce n’est pas seulement Moutet qui s’arrête là, mais aussi la ferveur d’un public tombé amoureux de son dernier Tricolore en lice.

Connaissez-vous la sensation, lorsque vous êtes plongés dans un rêve magique, et que votre réveil vient tout stopper d’un coup ? Cette claque brutale, Corentin Moutet l’a prise en pleine figure après avoir marché sur l’eau. Le natif de Neuilly-sur-Seine (79e mondial) n’a fait qu’une bouchée du Transalpin dans un premier acte époustouflant rythmé par des amortis délicieux, et un engagement décuplé sur chacune de ses frappes. Le joueur de 25 ans aurait même pu coller une bulle à son adversaire, à qui il a laissé poliment deux petits jeux.

Tout semblait alors parfait pour lui. Et pour le public du Chatrier qui, pendant cette manche unique, a pû étaler tout le répertoire créé cette semaine à l’effigie d’un écorché devenu chouchou. Des “Moutet” ou “Coco” à répétition et des “qui ne saute pas n’est pas français”. Ajoutez à cela les fourberies du bonhomme (dont une poignée de service à la cuillère). Tout était fait pour faire dérailler l’Italien. Sinner n’a pas esquissé la moindre moue, ni même bougé le sourcil. Non, à 22 ans et même après avoir perdu sa première manche dans ce Roland-Garros, l’Italien n’a jamais douté.

Le rouleau-compresseur s’est alors lancé pour tout emporter sur son passage. Corentin Moutet n’a pas dérogé au jeu qui l’avait fait briller sur les 42 premières minutes de jeu. Seulement, pour tenir à ce niveau d’intensité, il aurait fallu un miracle et un physique de titan. Le Français a perdu petit à petit en lucidité en même temps que la réussite lui échappait. Et surtout parce que l’Italien avait décidé de ne plus se faire balader en prenant le contrôle des échanges et en étouffant son adversaire.

A l’image d’un service à la cuillère refusé pour une faute de pied dans la quatrième et dernière manche, Moutet s’est montré impuissant. Le public aussi, là pour gronder après l’arbitre. Il faut dire qu’avec les coups d’éclats devenus rares de leur poulain, les tribunes n’avaient plus grand chose à se mettre sous la dent. Si ce n’est le récital de Jannik Sinner, qui fonce tout droit vers les quarts. Moutet repart de la Porte d'Auteuil grandi on l’espère, avec des souvenirs qui ne sont eux pas des rêves.