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Roland-Garros 2024 : Les petits secrets des casiers du Philippe-Chatrier

ParAFP

Mis à jour 30/05/2024 à 14:45 GMT+2

C'est un refuge pour les joueurs et leurs clans. Dans les vestiaires de Roland-Garros, chacun a ses petites habitudes et son casier dédié. Rafael Nadal ou Novak Djokovic n'ont jamais formulé d'autres demandes que celles de rester dans leur zone préférée tandis que Diego Schwartzman ne pouvait pas jouer sans avoir récupéré le casier 52. Plongée dans les vestiaires de Roland-Garros.

Rafael Nadal pose devant le casier de Roland-Garros en 2019

Crédit: Getty Images

Les casiers des vestiaires de Roland-Garros ont beaucoup ri, beaucoup pleuré et beaucoup stressé. Les vénérables portes en bois, qui ont survécu aux travaux et aux destructions ne peuvent pas raconter, mais le coordinateur des relations avec les joueurs à la FFT Stéphan Brun, si. Les vestiaires du Central de Roland-Garros, construit en 1928, ont été refaits et modernisés en même temps que les tribunes entre 2018 et 2020. Mais d'un commun accord, y compris avec les joueurs, les portes en bois des casiers ont été conservées, mémoires d'instants privilégiés.
Pourtant, une anomalie perturbe la numérotation des casiers dans le vestiaire des femmes: au-dessus du casier 18, en lieu et place du 19 on trouve le numéro 18 bis... C'est que le 19 était le casier fétiche de la championne allemande Steffi Graf et que la porte de "son" casier lui a été remise lors d'une cérémonie en son honneur au Madison Square Garden de New York en 1999, quelques mois après sa retraite. Chacune de ses six victoires avait été gravées dessus.
Alors que Novak Djokovic et Rafael Nadal demandent toujours une zone dans le vestiaire plutôt qu'un casier en particulier, et ont même droit comme les tout meilleurs à deux casiers, d'autres joueurs ont des numéros fétiches comme Diego Schwartzman qui, une année, a fait déplacer un joueur arrivé avant lui et qui s'était vu attribuer le 52 convoité par l'Argentin.

"Clinton non grata"

Après avoir présenté ses excuses, il avait expliqué à ce joueur qu'il "ne pouvait pas jouer s'il n'avait pas le 52", raconte Stéphan Brun. Autre particularité, les Français "Arnaud Clément, Sébastien Grosjean, Michael Llodra étaient tout le temps regroupés dans une zone proche des douches".
Les visiteurs occasionnels, même les plus célèbres ou puissants, n'ont eux qu'un accès strictement soumis au bon vouloir des joueurs. Le plus souvent d'ailleurs, ils n'imagineraient pas entrer de leur propre chef, "par respect", assure Brun. Ainsi, des champions du monde français de foot, un pilote de F1, Usain Bolt ou le chanteur Prince ont-ils dû attendre devant la porte à l'extérieur que Nadal leur donne le feu vert ou qu'il sorte lui-même.
"Quand Rafa gagne et que le roi d'Espagne est ici, le roi ne se permettra jamais d'entrer dans le vestiaire, les rencontres se font entre les deux vestiaires" hommes et femmes, précise Brun. Quant à André Agassi, personne n'a même osé lui demander s'il acceptait que l'ex-président Bill Clinton vienne lui dire quelques mots de réconfort après sa défaite contre Sébastien Grosjean en quarts de finale en 2001. "Son entourage m'a dit que ce n'était pas la peine" de demander, se souvient Brun en rappelant qu'Agassi menait deux sets à zéro lorsque Clinton est arrivé dans les tribunes...
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Agassi Clinton

Crédit: Eurosport

"A la cool"

Côté émotion, Brun a été marqué par celle de Roger Federer après sa seule et unique victoire à Paris en 2009: "Tu avais l'impression qu'il venait de gagner son premier Grand Chelem alors qu'il en était à 14". Le stress est surtout visible chez les joueurs qui ont pour la première fois accès au saint des saints: pour eux, "c'est un choc", assure Brun.
Depuis quelques années, l'ambiance dans les vestiaires est devenue quelque peu feutrée: les Espagnols ont tendance à "parler fort", mais dès qu'ils remarquent un joueur en pleine concentration, ils font attention, relève Brun. Djokovic, lui, avait fait le tour du vestiaire après son titre l'an dernier pour s'assurer que son adversaire malheureux n'y était pas, avant de célébrer avec son équipe.
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Trop chauvins ou trop timides : les spectateurs français en font-ils trop ?

Mais il y a quelques années, certains joueurs aimaient bien "faire des blagues". Brun se souvient ainsi qu'un Français - dont il préfère taire le nom - ayant perdu un pari avait couru après ses compatriotes "en les arrosant de mousse à raser".
A l'époque plus ancienne des Borg, McEnroe, Noah et Gerulaitis, on raconte que "c'était plus à la cool". "Ceux qui fumaient des clopes, je ne peux pas dire... Il a dû s'en passer dans les vestiaires, ça devait être sympa". Mais là, Brun préfère ne pas en dire plus.
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