Roland-Garros 2024 | La journée noire des Français : Huit éliminés, Arthur Rinderknech seul qualifié

Son titre à Lyon samedi, le premier de sa carrière, avait dessiné pour Giovanni Mpetshi Perricard une trajectoire semblable à celle d'Arthur Fils, sacré au même endroit en 2023. Le géant tricolore de 20 ans l'a effectivement et malheureusement suivie en se faisant éliminer dès son entrée en lice à Roland-Garros par David Goffin, et en cinq sets (4-6, 6-4, 6-3, 6-7, 6-3).

Dans l'arène de corrida qu'est le court numéro 14, le jeune Français a fait ce qu'on attendait d'un tricolore à Roland-Garros : enflammer la partie. Son style spectaculaire a fait se lever un public très chaud, trop peut-être parfois. Ses 53 coups gagnants en cinq manches disent beaucoup de son tempérament, mais ses 58 fautes directes rappellent aussi ce qui lui a manqué pour définitivement faire flancher un David Goffin qui en a vu d'autres et qui jouera jeudi au 2e tour d'un Grand Chelem pour la 26e fois de sa carrière.

Après une journée de lundi déjà difficile pour les Bleus, celle de mardi, bien grise côté météo, était de même nature. Heureusement Arthur Rinderknech a réussi à profiter du cadeau Adam Walton, invité australien de Roland-Garros mais peu à l'aise sur terre. Le Français s'est qualifié en trois manches (6-2, 6-4, 7-5) et tentera de venger Arthur Cazaux face à Tomas Martin Etcheverry (N.20).

Ces deux matches de balles manquées sur son engagement dans la 3e manche lui ont valu de poursuivre quelques minutes de plus, ce qui était dangereux alors qu'une nouvelle interruption menaçait, mais ce que le 69e joueur mondial avait fait, c'est-à-dire breaker, à 5/4, il a su refaire à 5/5 pour aller conclure, cette fois. Face à Etcheverry, Rinderknech tentera de franchir le 2e tour pour la deuxième fois de sa carrière en Grand Chelem, la première à Roland-Garros.

On le pressentait, cela s'est confirmé sur le court Philippe-Chatrier. Le miracle n'a pas eu lieu pour Alizé Cornet qui a donc disputé ce mardi le dernier match de sa longue et belle carrière. Invitée par l'organisation, la Française n'a pu sauver que trois jeux (6-2, 6-1) en 1h23 face à la Chinoise Qinwen Zheng, tête de série 7 du tournoi au 1er tour. Sur ce 69e tournoi du Grand Chelem et ce 20e Roland-Garros consécutifs, des records dans le tennis féminin, la Française de 34 ans a mis un terme à sa carrière professionnelle.

"J'ai pleuré hier pour Rafa, je recommence aujourd'hui. Décidément, ce Roland-Garros est rempli d'émotions", a-t-elle lâché au micro lors de la cérémonie d'hommage en son honneur sur le court Philippe-Chatrier. Fan de Rafael Nadal, Alizé Cornet a suivi son exemple pour sa dernière. Fidèle à son caractère de battante – elle a râlé dès le premier jeu du match à la bagarre –, elle n'a rien lâché jusqu'au bout, à l'image d'un ultime effort sur un passing de revers en vain sur la 4e balle de match adverse. Mais l'obstacle était donc bien trop haut pour elle ce mardi.

Largement dominée en puissance (25 coups gagnants à 9), Cornet a fait le maximum avec ses armes. Malgré un double break de retard d'entrée, elle s'est révoltée pour refaire une partie de son retard (2-4) avant de voir sa rivale s'échapper. Malgré un bon premier jeu dans le deuxième acte et une volonté au beau fixe, elle n'a pas pu rivaliser par la suite, abandonnant les six derniers jeux. Mais elle a eu droit à une belle ovation du Chatrier, un film de la Fédération française de tennis, aux présences du président de la FFT et de la directrice du tournoi, Gilles Moretton et d'Amélie Mauresmo, pour accompagner cette dernière danse. Et sa carrière le méritait bien.

Le défi était un peu trop grand. Mais Arthur Cazaux n'a pas démérité, loin s'en faut. A peine remis d'une blessure à la cheville pour ce Roland-Garros, le jeune Français, qui n'avait plus joué depuis plus d'un mois en compétition et le tournoi de Barcelone, a buté dès le 1er tour face à l'Argentin Tomas Martin Etcheverry, finaliste à Lyon la semaine dernière. Il s'est incliné en quatre manches (3-6, 6-2, 6-1, 6-4) et 3h26 de jeu sous le toit du court Suzanne-Lenglen, mardi.

Dans l'incertitude sur son état physique, Cazaux a tenté le tout pour le tout d'emblée. Son explosivité a enthousiasmé les spectateurs du Lenglen et un peu déstabilisé Etcheverry, bien chahuté pendant plus d'un set. Mais il n'a pas pu poursuivre sur ce rythme et cette intensité. Massé à la cuisse en milieu de deuxième acte, il a connu une grosse baisse pendant deux sets avant de se remettre dans le combat dans le quatrième. Cazaux a remonté un break de retard mais a cédé une fois de trop son service dans la foulée. Mais il pourra s'appuyer sur la qualité de tennis déployée par séquences pour la suite de sa saison, pourvu que son corps le laisse en peu tranquille.

Elle n'a plus passé le premier obstacle à Roland-Garros depuis 2021. Comme lors des deux précédentes éditions, Kristina Mladenovic ne verra pas le 2e tour sur la terre battue parisienne. Invitée par l'organisation, la Française de 31 ans, 212e mondiale, n'a pas démérité sur le court 14 face à la Croate Petra Martic, 81e au classement WTA. Elle s'est inclinée en deux manches plutôt accrochées (6-4, 6-4) et 1h31 de jeu.

Adrian Mannrino ne jouera sans doute pas les Jeux Olympiques. Le numéro 2 français est en position de qualifié mais il avait prévenu qu'il ne ferait les JO sur terre, la surface qu'il aime le moins, qu'en cas de... titre à Roland-Garros. Une boutade pour laisser sa place à un autre. Mannarino n'a même pas passé un tour à Paris, battu en quatre manches par Giulio Zeppieri, un joueur issu des qualifications (4-6, 6-2, 6-1, 6-2).

Même sort pour Constant Lestienne. Le Français a bien eu un sursaut pour prendre la 3e manche et éviter une défaite sèche face à Roberto Carballes Baena mais il n'a fait que repousser l'échéance pour une deuxième défaite de suite au 1er tour de Roland-Garros (6-3, 7-5, 4-6, 6-2). Grégoire Barrère avait lui la lourde tâche de clore la journée et il n'a pas sauvé le clan français en prenant trois petits sets face à Alexander Bublik, solide de bout en bout pour une fois (6-4, 7-5, 6-3). Pierre-Hugues Herbert n'a lui pas résisté à Novak Djokovic.