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Roland-Garros 2024 | Iga Swiatek et ses bagels involontaires : "Parfois, j'oublie même le score"

Cyril Morin

Mis à jour 06/06/2024 à 13:43 GMT+2

Opposée à Coco Gauff ce jeudi en demi-finale, Iga Swiatek fait figure d'immense favorite dans ce Roland-Garros, où elle est double tenante du titre. Hormis sa frayeur face à Naomi Osaka au 2e tour, la Polonaise survole le tournoi. En 8e de finale et en quarts, elle s'est même permise d'infliger des 6-0 à ses adversaires. Presque involontairement.

Iga Swiatek bagel

Crédit: facebook

Les chiffres sont violents. Pour son 8e de finale face à Anastasia Potapova (6-0, 6-0), Iga Swiatek n'a réellement joué que… six minutes et 58 secondes. Balayée en quarante minutes, temps morts et changement de côté inclus, la Russe a vécu sans aucun doute la fessée la plus mémorable de sa carrière eu égard à l'enjeu et au décorum. Dans le vestiaire, ce double bagel n'est pas passé inaperçu. "J'ai regardé le match et je me disais 'wow, c'est juste un autre niveau, c'est trop intense', témoignait Aryna Sabalenka après coup. J'ai presque eu de la peine pour Anastasia parce qu’Iga était juste trop forte".
Dans son malheur, la pauvre Potapova peut se consoler en se disant qu'elle n'est pas seule. Bien sûr, Marketa Vondrousova a tenu 22 minutes de plus et s'est même offerte le luxe de marquer quatre jeux dans son quart de finale. Mais elle aussi a subi la loi de la "Iga Bakery", meme répandu sur les réseaux sociaux, avec un 6-0 dans le premier set. "J'ai comme l'impression qu'il n'y a rien à faire face à elle, répondait la Russe après sa défaite. Peut-être que d'autres y arrivent mais, franchement, surtout ici, elle est juste trop forte".

Eviswiatek

Jeu, Set et Maths a tenu les comptes : en carrière, la Polonaise a infligé 90 fois des 6-0 à ses adversaires. Mais The Guardian a été encore plus loin. Depuis le début de l'année 2022, et ce avant même le début de ce Roland-Garros, elle avait infligé 6-0 ou 6-1 à ses adversaires… à 49% de ses matches. Autrement dit, une fois sur deux, Swiatek démolit son opposante sur un set. L'occasion pour le quotidien britannique de faire ressurgir un surnom datant de ses années juniors : Eviswiatek. Comme celle qui éviscère ses adversaires.
Cette tendance à écraser la concurrence, la Polonaise a appris à bien vivre avec. A dire vrai, elle n'y prête pas spécialement attention à l'écouter. "J'essaie vraiment de ne pas faire attention au tableau d'affichage, décryptait-elle cette semaine. Parfois, j'oublie même le score. Je reste dans ma bulle, à penser à la technique et à la tactique, à ce que je dois faire au prochain point. Je ne m'autorise pas vraiment à divaguer, à penser à autre chose".
Certaines séquences, devenues virales, où on l'observe pouffer sur sa chaise après s'être rendu compte que le changement de côté n'était pas maintenant, prouve que ses mots traduisent parfaitement son état d'esprit. Son travail avec sa coach mentale Daria Abramowicz n'est pas étranger à cette attitude. Lors de l'Open d'Australie, notre consultante Justine Hénin ne disait pas autre chose.

"Il faut avoir cette vigilance"

Faut-il avoir pitié de son adversaire à 5-0 ? "On n'a pas envie de se compliquer la vie, on a cet esprit de compétition, expliquait-elle. Jamais je n'ai mis le frein à main pour laisser un jeu à mon adversaire. Il peut tout passer dans un match, il faut avoir cette vigilance." Swiatek, dans son approche du jeu, avait une ligne de conduite similaire.
"Quand vous menez 5-0 et que tout fonctionne, il n'y a aucune raison de changer quoi que ce soit, détaillait-elle. Il faut juste continuer de jouer, poursuivre votre travail. Il faut toujours rester concentré sur le point d'après. Je ne regarde pas en arrière. C'est peut-être pour ça que c'est efficace".
Plus que le match en lui-même, c'est plutôt hors du court que Swiatek assume mal ses bagels. Non pas qu'elle en ait honte. Mais elle ne veut surtout pas en faire la publicité, n'étant pas particulièrement fan des montages la représentant comme pâtissière.
L'an passé, lors de Roland-Garros, la question lui fut posée et sa réponse fut limpide. "Je ne veux pas vraiment parler de ça. Je comprends vraiment pourquoi les gens font ça parce que c'est amusant et que le tennis est un divertissement, défendait-elle. Mais du point de vue des joueurs, je veux être respectueux de mes adversaires. On ne voit pas ce qui se passe en coulisses - il n'est pas facile parfois de jouer de tels matches et ce n'est parfois pas facile non plus pour les adversaires. Je ne veux pas parler de la boulangerie. Twitter peut en parler, mais je vais me concentrer sur le tennis". Visiblement, ça lui réussit.
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Iga Świątek

Crédit: Getty Images

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