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Richard Gasquet : "C'est toujours flou de savoir quand tu arrêtes"

Cyril Morin

Mis à jour 30/05/2024 à 08:12 GMT+2

Battu non sans démériter par Jannik Sinner ce mercredi sur le court Philippe-Chatrier au 2e tour, Richard Gasquet a malgré tout passé un moment dont il se souviendra à l’heure de tourner la page. Parce qu'il redécouvrait la night-session et parce qu'il a pu se rendre compte que, dans la raquette, l'évidence de la retraite ne s'imposait pas. Le reverra-t-on à Roland-Garros ? Il n'en a aucune idée.

Richard Gasquet quitte le Philippe-Chatrier après sa défaite face à Jannik Sinner

Crédit: Getty Images

Une belle atmosphère pour clore une journée en forme de désert. Un désert tennistique, avec la pluie qui a privé Roland-Garros d'un mercredi pourtant alléchant. Un désert humain, aussi, sur le court Philippe-Chatrier avec ces loges toujours aussi vides et cette ambiance un peu creuse constatée par Caroline Garcia plus tôt dans l'après-midi. Pour la night session, rien de tout ça. Des chants, une tribune bleue décidée à encourager autant que possible Richard Gasquet dans sa mission impossible et des fulgurances tennistiques de la part du Français qui ont même impressionné Jannik Sinner.
L'issue de ce 2e tour semblait écrite à l'avance mais Richard cœur de lion n'a rien voulu céder. S'il l'a fait, c'est face à l'évidence de la supériorité adverse (6-4, 6-2, 6-4). De cette soirée, Gasquet en gardera un bon souvenir. Les joies de la night-session sur le Central, ce n'est pas si fréquent. "Il y avait de belles émotions, a-t-il expliqué. C'est beau de jouer le soir. Il y avait pas mal de monde, c'était la première fois que je voyais le court le soir. C'était agréable de jouer."
A-t-il été pris d'un petit pincement au cœur au moment de quitter le court ? A bientôt 38 ans, alors qu'il se bat pour récupérer sa place dans le Top 100 et que seul l'amour du jeu le fait encore avancer, cela aurait été logique. Mais, comme beaucoup d'autres récemment, dont le Roi de Paris, Gasquet n'a pas tranché. Ou plutôt : Gasquet se laisse encore du temps pour trancher. L'édition 2025 se fera-t-elle avec lui ?

Les heures sup' des vétérans ont une logique

"Je ne sais pas, a-t-il admis d'entrée. Je n'ai pas de réponse plus que ça. Je prends mois après mois. C'est dur de savoir, c'est toujours flou de savoir quand tu arrêtes. Je ne sais pas exactement. J'essaie déjà de voir, de remonter plus haut dans les 100 premiers. Après, on verra bien si c'est l'année prochaine. Je n'en ai aucune idée. Forcément, plus ça avance, plus le truc arrive mais là je ne peux pas répondre. C'est bien de bien gagner un match ici, cela fait du bien pour la suite, mais tu ne sais pas comment tu vas jouer. Si tu as une blessure. Tout est possible."
Cette réponse est peut-être dure à entendre mais résume parfaitement l'état d'esprit de ces vétérans qui font des heures sup' sur le circuit à la recherche de frissons et de belles bastons plutôt que pour regoûter aux triomphes passés. Nadal n'est pas le seul : Stan Wawrinka, éliminé quelques minutes après Gasquet, Andy Murray, Fabio Fognini ou Gaël Monfils font de la résistance. Parce qu'ils se savent en capacité d'accomplir quelque chose, que cela soit regagner un tournoi, s'offrir le vertige d'un match haletant en Grand Chelem ou simplement prendre plaisir à ferrailler avec la Next Next Gen.
A Roland, en 2024, Gasquet a simplement gagné un match de Grand Chelem. Une banalité au vu de son total dans l'exercice ? Non, cette 116e victoire en Majeur, obtenue face à Borna Coric sur "son" Suzanne-Lenglen est précieuse, car elle est rare : "Je n'avais pas gagné de matchs de Grand Chelem depuis quelque temps (US Open 2022, NDLR). L'an passé, j'ai fait 4 jours, en Australie aussi. Cela fait plaisir de gagner ce match, de pouvoir jouer sur le central, c'était fabuleux, avec tout ce public contre quand même le numéro 2 mondial. C'est top. J'espère pouvoir continuer à jouer encore un petit peu à ce niveau-là."
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Richard Gasquet face à Jannik Sinner au 2e tour de Roland-Garros, le 29 mai 2024.

Crédit: Getty Images

Si je reperds trois fois de suite sur l'herbe…
Ce niveau-là, même Sinner l'a souligné après coup, vaut le coup de pousser encore un peu. Oui, sur un match, une semaine, Gasquet peut encore délivrer du tennis de très haut niveau. Le souci, c'est d'enchainer. C'était déjà le cas avant, ça l'est encore plus maintenant. "La fin, tu ne sais pas exactement si c'est là, à Bercy, l'année prochaine, ici, ou avant, a-t-il continué. J'ai du mal à savoir moi-même. Après, quand tu perds 2-3 matchs, tu dis que tu arrêtes, une semaine après c'est fini. Là tu gagnes un match, tu te dis : on va essayer de continuer un petit peu. Si je reperds trois fois de suite sur l'herbe… C'est des hauts et des bas. Tu ne sais jamais exactement."
Alors, Gasquet à Roland, c'est peut-être fini. Ou peut-être pas. L'épicurien qu'il est continuera tant que le plaisir est là. Mais aussi tant que le niveau est là. Jusqu'à quand ? C'est une question à la mode du côté de la Porte d'Auteuil. Mais elle n'a toujours pas trouvé de réponse concrète, et c'est tant mieux.
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