Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Rafael Nadal après sa défaite face à Alexander Zverev : "Si c'est mon dernier match ici, je suis en paix avec moi-même"

Cyril Morin

Mis à jour 27/05/2024 à 20:48 GMT+2

Eliminé par Alexander Zverev au 1er tour malgré un niveau global très solide (6-3, 7-6, 6-3), Rafael Nadal a peut-être dit adieu à son tournoi fétiche, celui qu'il a gagné à 14 reprises. L'Espagnol, très loquace malgré la déception légitime, est revenu sur ce match fatalement difficile face à un joueur en pleine bourre. Et, pour lui, c'est presque l'essentiel.

Corretja : "Je suis à la fois triste et content pour Rafa"

Une journée franchement étrange. Voilà le résumé de ce lundi 27 mai 2024, celui qui vit Rafael Nadal chuter au 1er tour à Roland-Garros, son royaume. Du tirage au sort réalisé jeudi à ce lundi triste comme la pluie, il y eut beaucoup de commentaires. De l'espoir fou, aussi, avec le contenu de ces entraînements, si encourageants. Mais la réalité, brutale, a fini par s'imposer. Battu non sans démériter par Alexander Zverev, Nadal a concédé sa quatrième défaite ici même… La première à ce stade de la compétition, évidemment.
Alors, forcément, tout le monde était un peu confus à Roland-Garros. La première question de sa conférence de presse fut d'ailleurs une vieille habitude. "Félicitations…, a ainsi lancé le journaliste micro en main avant de se reprendre. Pour tout ce que vous avez fait dans votre carrière". Magnanime, Rafa n'en prit pas ombrage et en a même souri. Pour lui aussi, le contexte de ce match était franchement surnaturel.
"Je suis rentré sur le court avec le sentiment étrange que je ne serai pas le favori d'un premier tour à Roland-Garros, a-t-il avoué. Mais c'était la réalité". De son match, Nadal n'a pas à rougir. Il y eut des hauts franchement hauts et des bas loin de ceux aperçus à Rome.
Ce Rafa-là n'a rien à voir avec le calvaire du Foro Italico et aurait pu espérer meilleur sort si Marie-José Pérec n'avait pas eu la main si lourde. "Honnêtement, je pense qu'il bat 90% du tableau en jouant comme aujourd'hui", estime ainsi notre consultant Mats Wilander. Le souci, c'est que Zverev fait partie des 10% restants.
picture

Rafael Nadal battu et éliminé au premier tour de Roland-Garros 2024

Crédit: Getty Images

Le chemin fut long pour arriver ici

Patient, percutant, impérial au service mais surtout imperturbable malgré les effusions du Chatrier pour Rafa, l'Allemand était au rendez-vous quand il le fallait. C'est aussi pour cette raison que Nadal n'avait pas beaucoup de regrets en quittant le court. "Je n'étais pas si loin je pense, a-t-il avoué. En tout cas, c'est mon sentiment. J'ai été en capacité de progresser sur mon jeu et faire grandir ma confiance ces derniers jours. Mais il m'a manqué des jours de compétition parce que j'ai vraiment eu un adversaire redoutable en face. Peut-être qu'aujourd'hui j'aurais eu besoin qu'il ne joue pas un si grand match".
Parce que c'est lui, parce qu'il revient de très loin, Nadal n'a pas ressassé outre-mesure. Être présent, en capacité de défendre ses chances de manière honorable, revoir le Chatrier en feu pour lui : c'est peut-être ce qu'il lui importait le plus en revenant ici. Le chemin a été si long, si semé d'embuches depuis son sacre de 2022 que le simple fait d'avoir tout laissé sur le court est une victoire en soi. Pas de celles qui s'inscrivent sur les palmarès mais parmi celles dont il se souviendra.
"Si je compare aux dernières semaines, j'ai eu un bon niveau donc je suis heureux de ça, a-t-il expliqué. Bien sûr, il y a la déception de la défaite mais j'ai eu des bonnes sensations physiques, je sors de ce match sans pépin. Vous le savez, ça a été une sacrée bataille pour être ici. C'est comme ça, je ne peux rien faire d'autre qu'accepter ce qu'il se passe. Si c'est la dernière fois que je joue ici, je suis en paix avec moi-même".
picture

Rafael Nadal

Crédit: Getty Images

Ça fait aussi partie du jeu
De la suite, Nadal en a beaucoup parlé. Par politesse plus que par conviction. A 38 ans, après toutes ses aventures physiques, il refuse de se projeter outre-mesure. Wimbledon semble un horizon trop incertain et trop radical pour être une vraie option. Son discours est clair : les JO sont son principal objectif à court et moyen terme. Tout le reste, la fin de saison 2024 et un éventuel come-back l'an prochain, il verra ça en temps voulu. Son agenda est un point d'interrogation avec lequel il a appris à vivre.
Était-ce le dernier match de sa folle collection à Paris ? Peut-être, sans doute, probablement, possiblement. Voilà les seules réponses autorisées. Le Roi de Roland peut-il achever son roman sur une défaite ? Il semble que cette perspective ne soit pas, au fond, si douloureuse pour son ego. "J'ai toujours tout tenté, tout donné pendant vingt ans pour être prêt pour ce tournoi, a-t-il conclu. Les deux dernières années, j'ai absolument tout fait, j'ai traversé sans aucun doute la période la plus noire de ma carrière mais avec le rêve de réussir à revenir ici. Au moins, j'ai réussi ça. Bien sûr, j'ai perdu. Mais ça fait aussi partie du jeu". On avait presque fini par l'oublier…


Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité