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Pourquoi Rafael Nadal ne veut pas annoncer sa retraite après sa défaite face à Alexander Zverev

Cyril Morin

Mis à jour 27/05/2024 à 22:45 GMT+2

Un entre-deux délicat à gérer pour tout le monde. Ce lundi, Rafael Nadal a probablement disputé le dernier match de sa carrière à Roland-Garros. Probablement parce que l'Espagnol n'a pas fermé la porte à une nouvelle participation l'an prochain. A 38 ans, il refuse de se précipiter pour annoncer sa retraite. Même si les chances sont minces, elles existent.

Corretja : "Je suis à la fois triste et content pour Rafa"

Une tache indélébile sur son récent CV de directrice de Majeur. Pour Amélie Mauresmo, il semblait impossible de ne pas escorter le dernier match de Rafael Nadal à Roland-Garros d'un hommage XXL, à la hauteur de l'héritage qu'il laissera le jour où sa petite mort sera rendue officielle.
La démarche est ô combien louable et c'est donc une cérémonie en bonne et due forme que la Française avait demandé à ses équipes de préparer. "Vous imaginez bien qu'on était prêt à appuyer sur le bouton avec quelque chose de prêt", avait-elle expliqué à la presse. Mais Rafa en a décidé autrement. Parce qu'il ne le sentait pas. Ou plutôt car il ne voulait pas précipiter les choses.
Ce lundi, après sa défaite face à Alexander Zverev, ce fut donc un entre-deux émouvant mais pas totalement achevé. Parce que personne ne sait vraiment s'il s'agit du dernier match du Roi en son royaume. Pas même le principal intéressé. "Quand j'ai dit que je ne voulais pas de cérémonie, ce n'était pas contre une cérémonie à proprement parler, a-t-il expliqué en espagnol face à la presse. J'ai juste dit que la seule chose à laquelle je voulais penser, c'était de jouer au tennis. S'ils veulent organiser une cérémonie, je pense qu'on devrait pouvoir trouver un moment. Si je reviens l'année prochaine sur le court, on réussira à faire un petit truc. Et si je ne suis pas dans le tournoi, Majorque n'est pas si loin que ça de Paris. Je peux venir sans problème."
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Amélie Mauresmo avec Rafael Nadal après sa défaite face à Alexander Zverev

Crédit: Getty Images

Du haut de ses 38 ans, Nadal n'a aucune intention de tomber dans le piège de l'agenda médiatico-sportif. Peut-être le précédent Andy Murray, célébré à Melbourne en 2019 mais qui joue encore en 2024, a-t-il poussé Rafa à laisser toutes les options sur la table. C'est le sens de ses mots en conférence de presse. Etait-ce son dernier match ici ? A cette question, directe, il a tenté de répondre de la manière la plus transparente possible.

Le serpent puis le tigre

"Je ne le sais pas. C'est la vérité. Je ne cherche pas à vous mentir, je vous promets que je vous la vérité, a-t-il répété plusieurs fois. Les choses ne sont pas aussi simples dans la vie. Ce n'est pas blanc ou noir. […] Il y a différentes options. J'ai bien profité de cette semaine d'entraînement ici. Mais c'est dur d'arriver à un tournoi avec la sensation de ne pas avoir la capacité de le gagner. C'est ce que j'ai vécu sur les précédents tournois. C'est la première fois que j'ai eu le sentiment de pouvoir me battre pour quelque chose de concret aujourd'hui. Donc c'est un point de départ pour la suite. Mais il reste un an avant la prochaine édition. Je ne sais pas ce qu'il peut se passer dans l'année qui vient."
Le champion espagnol a toujours refusé de formuler des présages aventureux. Même au temps de sa splendeur, alors qu'il était invité à se projeter sur les matches à enjeux, Rafa prenait le soin de rappeler que chaque tour était dangereux, même quand il finissait par les expédier en quelques minutes. Avec ces mots, devenus gimmicks de la salle de presse : "tough opponent".
Alors ce n'est pas maintenant, alors que son corps grince, que Nadal va mettre la charrue avant les bœufs. "Je ne peux même pas vous dire où je serai dans un mois et demi parce que, comme vous le savez, mon corps a été une jungle depuis deux ans, a-t-il exposé. Je ne savais jamais à quoi m'attendre. Je me levais le matin et c'était comme si un serpent m'avait piqué quelque part. Puis, le jour d'après, c'était un tigre."
De cette douleur continue, la "pire période de sa carrière" selon ses termes, Nadal en a tiré une promesse : si tant est qu'il reste un espoir, tout faire pour le garder vivace. Cette semaine écoulée à Roland-Garros, avec des entraînements consistants et un match à haute intensité perdu les armes à la main, l’a replongé dans une routine plus conforme à ses attentes et donc à son bonheur.
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Le guerrrier Rafael Nadal ne lâche jamais (Roland-Garros 2024)

Crédit: Getty Images

Je ne me ferme aucune porte
"Ces derniers temps, mon corps ne m'a pas laissé vraiment tranquille, c'est le moins que l'on puisse dire, a-t-il continué face aux médias espagnols. Si les choses changent, si j'arrive à retrouver une stabilité et, surtout, à profiter de mon quotidien, ce qui a été impossible sur les deux dernières années, je ne me ferme aucune porte. Mais si reviennent les soucis… Ce n'est même pas de la patience, c'est du juste du réalisme. Donc pour moi non plus ce n'est pas tout à fait clair. Le temps livrera son verdict. Et quand il n'y aura plus d'énergie ni d'espoir, vous le saurez. Ce jour-là, je vous le dirai de manière définitive".
Ce jour-là, seulement, Roland-Garros pourra préparer les cotillons. Ce lundi 27 mai était peut-être le dernier match de Rafa dans son jardin parisien. Mais ce n'était pas le jour des adieux. "Je n'ai pas un égo qui a besoin d'un hommage aujourd'hui, a-t-il conclu. Si je savais avec certitude que je ne jouerai pas l'an prochain ici, évidemment que j'aurais pris cette opportunité. Peut-être qu'ils avaient préparé quelque chose et, si c'est le cas, je les remercie chaleureusement. Mais ce n'est pas ma vision. Puisque je ne suis pas en capacité d'annoncer à 100% ma retraite, pourquoi le faire maintenant ?"
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