Jannik Sinner après le forfait de Novak Djokovic : "Ce n'est pas comme ça qu'on s'attend à devenir numéro 1 mondial"

ParCyril Morin

Mis à jour 04/06/2024 à 21:41 GMT+2

Sacrée après-midi pour Jannik Sinner. Ce mardi, l'Italien s'est qualifié pour la première fois en demi-finale à Roland-Garros en disposant de Grigor Dimitrov (6-2, 6-4, 7-6). Presque au même moment, le forfait de Novak Djokovic l'a propulsé au premier rang mondial. Un rêve pour lui, quelque peu gâché par les conditions de cette obtention.

Un léger flottement et une drôle de situation. Ce n'est pas si fréquent d'apprendre à quelqu'un qu'il a réalisé le rêve de sa vie. Ça l'est encore moins quand celui-ci est presque le dernier à l'apprendre. Ce mardi, Jannik Sinner a vécu un moment à part. Alors qu'il pensait fêter une grande première, une demi-finale à Roland-Garros, l'atmosphère sur le court Philippe-Chatrier est soudain devenue plus solennelle.

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Après trois questions sur sa victoire contre Grigor Dimitrov, Fabrice Santoro, préposé à l'exercice, a fini par cracher le morceau : le forfait de Novak Djokovic fait de lui le nouveau roi du circuit. "Jannik, je ne peux pas te laisser partir sans te dire un truc : lundi prochain, à 22 ans, tu vas devenir le premier Italien à devenir numéro un mondial", a souri le Français. Le Philippe-Chatrier a alors applaudi le nouveau patron du tennis, visiblement sous le coup de l'émotion. "Wow, qu'est-ce que je peux dire ?", fut sa première phrase.

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En conférence de presse, Sinner fut à peine plus loquace mais franchement classe. "Cela signifie beaucoup pour moi, bien sûr, a-t-il expliqué avant d'embrayer sur la blessure sérieuse de Djokovic. Mais ce n'est pas comme ça qu'on s'attend à devenir numéro 1 mondial. Il a eu deux matches très longs, très compliqués, en cinq sets donc c'est difficile. […] Ce n'est pas bon pour le tournoi non plus. Novak forfait, c'est toujours difficile."

Déjà focus sur sa demi-finale

Pour le reste, Sinner est resté fidèle à sa ligne de conduite. Aucune effusion de joie, aucune projection démesurée. Depuis le début de la quinzaine, alors que la question de son accession au trône revenait à intervalles réguliers, il répétait vouloir se concentrer sur le tournoi parisien. Le discours n'a pas changé.

"C'était facile de rester dans mon match puisqu'on me l'a dit après, a-t-il souri. Je ne savais pas qu'il s'était retiré. Mais même si je l'avais su avant, même si c'est une grande nouvelle, je veux surtout m'étalonner sur cette surface. Ici, j'ai eu du mal dans ma carrière, on l'a encore vu les années précédentes. Donc je suis encore plus heureux d'être en demi-finale".

A l'heure d'expliquer ses émotions face à ce titre honorifique et son entrée dans le panthéon des numéros un mondiaux – il est le 29e dans l'histoire de l'ATP -, Sinner est, là encore, resté très mesuré dans ses propos. "Evidemment, je suis très heureux de cet accomplissement, a-t-il expliqué. C'est beaucoup de travail au quotidien, une routine tous les jours. Donc je suis très content mais j'ai un match très important dans deux jours, cette demi-finale, donc je préfère rester concentré sur ça. Mais, bien sûr, je suis content d'avoir ce numéro avec moi maintenant".

Jannik Sinner apprenant qu'il est désormais le nouveau numéro un mondial

Crédit: Getty Images

Je crois que l'Italie le mérite

Reste que Sinner ne s'appartient plus tout à fait. L'Italien porte avec lui les espoirs d'un peuple de tennis qui attendait ce moment depuis toujours. C'est la première fois qu'un joueur de la Botte accède à telles hauteurs. Cet accomplissement, il semblait plus enclin à le partager avec tous ses compatriotes. "Ça veut dire beaucoup pour l'Italie, a-t-il avancé. On est une grande nation de tennis, avec de super coaches et de grands joueurs et on voit la dynamique actuelle. Je suis fier de faire partie de ça. En Italie, les gens jouent de plus en plus au tennis, c'est génial à voir. On a beaucoup de tournois, en juniors, des Futures, des Challengers, des ATP, les Masters à Turin ou Rome, on a même eu le Masters Next Gen à Milan. Donc je crois que l'Italie le mérite". Et Sinner aussi.

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