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Forfait de Novak Djokovic - "Il lui faudra des semaines voire des mois" : Djoko, Wimbledon et les JO compromis ?

Martin Mosnier

Mis à jour 04/06/2024 à 19:48 GMT+2

Victime d’une lésion du ménisque médial, Novak Djokovic a dû déclarer forfait pour les quarts de finale de Roland-Garros. Mais cette blessure au genou obscurcit sérieusement la suite de sa saison. Elle intervient au moment le plus critique de son année. Sa participation à Wimbledon est déja très compromise alors que son rêve de remporter l’or olympique à Paris n’a jamais été aussi hypothétique.

"Ce n'est pas la programmation qui a posé problème pour Djokovic et les autres, c'est la météo"

Novak Djokovic a tiré un trait sur Roland-Garros. Pour qu'un joueur de sa trempe abandonne, c'est que l'heure est grave. Comme un Rafael Nadal, le Serbe met rarement un genou à terre en plein tournoi. Parce qu'il se connaît mieux que quiconque et parce qu'il supporte la douleur comme personne. Lundi, sa chute dans le deuxième set face à Francisco Cerundolo l'a finalement mis à terre.
En deux temps, d'abord l'espace de deux sets où, incapable de courir normalement, il a laissé filer des points. Mais pas le match. Les anti-inflammatoires et l'adrénaline de la rencontre l'ont fait tenir jusqu'à l'insensé dénouement. Mais la nuit et l'IRM de ce mardi ont rappelé Novak Djokovic à sa condition de mortel. Il souffre d'une lésion du ménisque médial du genou droit. Au-delà du tournoi parisien, c'est la suite de sa saison à court et moyen terme qui est menacé.
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Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

C'est une blessure très sérieuse qui ne s'en ira pas demain
Or cette blessure intervient au moment le plus critique de l'année. Wimbledon démarre dans un peu plus de trois semaines et les Jeux Olympiques, l'objectif ultime du Serbe qui court après le dernier grand titre qui lui échappe, dans moins de deux mois. "C'est une blessure très sérieuse qui ne s'en ira pas demain, nous a confié son ancien coach, Boris Becker. Cela me laisse sans voix. Tu as vraiment besoin de tes genoux sur l'herbe où on glisse vraiment tout le temps. Une déchirure du ménisque interne est une blessure grave et la question se pose naturellement de savoir si une intervention chirurgicale est nécessaire."
Sa participation à Wimbledon semble aujourd'hui vraiment compromise. "Toute la question est de savoir si la lésion était connue depuis quelques temps, ce qui serait une bonne nouvelle, ou si elle est apparue lundi", nous indique le Docteur Paul Bizzozero, chirurgien orthopédiste à l'hôpital d'Aix et à HumanFab (centre d'expertise du sport et de l'innovation). "Cela fait deux semaines environ, que j'ai une légère gêne au genou droit, si je puis dire. Mais ce n'était pas vraiment une blessure préoccupante. J'ai joué plusieurs tournois avec", indiquait Djokovic laissant planer un vrai mystère autour de "cette gêne" qui l'accompagnait.
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Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

Le mauvais exemple Pogba

Désormais son staff doit prendre une décision. Faut-il opérer ? "C'est le pire moment pour se blesser, s'inquiète Becker. Surtout une blessure aussi grave. Après une telle opération (s'il en a besoin), vous avez d'abord des béquilles, puis vous perdez du muscle. Il lui faudra des semaines, voire des mois, avant d'avoir à nouveau confiance à 100 % dans son genou. C'est une situation très difficile pour Novak Djokovic." Victime d’une lésion du ménisque en mars 2018, Jo-Wilfried Tsonga n’avait, par exemple, pas pu défendre ses chances deux mois et demi plus tard à Roland-Garros ni même les JO de Pékin en août. La faute à une cicatrisation plus longue que prévu.
Les délais peuvent être raccourcis si, comme Paul Pogba à l'automne 2022, il décide de ne pas passer sur la table d'opération. "Mais c'est un énorme pari. Si c'est un échec, il aura perdu du temps et Pogba en est le parfait exemple, continue le docteur Bizzozero. S'il se fait opérer, Wimbledon est très compromis et les Jeux Olympiques sont mal engagés également. En enlevant la partie lésée du ménisque, il a plus de chances de jouer à court terme même s'il souffrira d'arthrose à long terme. Mais à 37 ans, avec une carrière qui ne s'étendra pas sur des années encore, il peut prendre ce risque et c'est à mon avis, aujourd'hui, la solution la plus logique."
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Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

Délai minimum de deux mois ?

Celle-ci hypothéquerait forcément les chances de revoir Novak Djokovic à Paris cet été. "Dans ce cas-là, le délai minimum pour un sportif de très haut niveau qui bénéficie d'un encadrement surmédicalisé est de deux mois, continue-t-il. Donc pour les JO, ça reste très chaud même si on ne peut rien prédire avec un athlète de ce niveau." Cette chute pourrait non seulement le priver d'un 25e titre du Grand Chelem mais peut-être d'un peu plus que ça. Lui qui n'a jamais fait mieux que le bronze aux JO (à Pékin en 2008) vise plus que tout ce titre qui lui manque pour couronner une carrière presque parfaite. Ce n'est pas encore perdu surtout avec Djokovic.
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