Alcool interdit, sévérité accrue : Roland-Garros veut calmer ses tribunes

Voilà désormais quelques années que le tennis voit une évolution dans ses tribunes. Autrefois cantonné au Masters 1000 de Bercy, pour ne parler que de la France et de ses plus grands tournois, l'ambiance un peu plus chaude a gagné Roland-Garros sous l'effet de l'apparition d'un nouveau public qui veut être acteur du spectacle, notamment en soutenant fortement les Français en début de tournoi.

Taylor Fritz avait pu l'expérimenter face à Arthur Rinderknech sur le Lenglen en 2023 mais si le soutien du public était resté dans les limites acceptables pendant la partie, l'impossibilité pour l'Américain de mener à bien son interview d'après-match sur le court à cause des huées avait fait prendre conscience d'un problème un peu plus profond. David Goffin a lui chambré le public suite à son succès face à Giovanni Mpetshi Perricard cette semaine après avoir, selon lui, été victime d'insultes et même d'un jet de chewing-gum.

Les choses changent et Roland-Garros est tout à fait prêt à les accepter, comme peuvent le faire les organisateurs de l'Open d'Australie, où là aussi le public fait partie intégrante du spectacle avec parfois des comportements qui, a minima, tutoient la limite. "On est heureux de voir qu'il y a une ambiance, des émotions et que les spectateurs sont au rendez-vous", a exprimé Amélie Mauresmo, la directrice du tournoi, ce jeudi à Roland-Garros.

Mais l'organisation ne peut se permettre de laisser des comportements inacceptables s'installer. "En revanche, on sera intransigeants sur le respect des joueurs, sur le respect du jeu", a-t-elle poursuivi. L'ancienne numéro un mondiale a transmis aux arbitres des consignes plus strictes sur la gestion des tribunes. "S'il y a le moindre comportement passe au-delà de la limite, ça sera la sortie", a-t-elle affirmé tout en reconnaissant qu'arriver "à identifier la personne, ce n'est pas toujours évident".

"Je sais que le public français est un public enthousiaste", s'était exprimée Iga Swiatek en conférence de presse après avoir poussé un gentil coup de gueule sur le court à l'adresse de ceux qui se permettent de parler pendant les points. L'idée pour Mauresmo ? "Faire en sorte qu'il y ait cette ambiance, cette énergie, cet engouement, ça c'est très positif, mais que les limites soient respectées".

Par ailleurs, et puisque parfois en fin de journée, les limites sont dépassées, l'alcool sera désormais interdit dans les gradins. "Il y aura forcément des situations où ce sera de l'appréciation. Jeter quelque chose sur un joueur, c'est out, on sort. S'exprimer en cours de point, c'est non, on va essayer de limiter ça au maximum. Les arbitres, ils ont des consignes encore plus serrées, encore plus précises sur le fait qu'effectivement, il faut tenir son public. C'est un peu le rôle de l'arbitre aussi de gérer ça".