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Halep, un si long chemin

Laurent Vergne

Mis à jour 09/06/2018 à 22:08 GMT+2

ROLAND-GARROS 2018 – Enfin ! Simona Halep a décroché à 26 ans le premier titre majeur de sa carrière en battant samedi Sloane Stephens en finale (3-6, 6-4, 6-1). Une consécration méritée et méritoire. Un soulagement aussi après une aussi longue attente.

Simona Halep enfin reine de Roland-Garros.

Crédit: Getty Images

Ce fut un moment cocasse lors de la cérémonie protocolaire. Au moment de recevoir son trophée, si longtemps espéré, Simona Halep a reçu un coup de main inattendu de Sloane Stephens, comme si l'Américaine lui demandait de bien montrer son trophée à tout le monde, de le soulever plus haut. "Montre ton trophée au monde entier !", a rigolé l'Américaine un peu plus tard. Elle a attendu si longtemps pour ça. Alors il faut le lever bien haut et montrer à tout le monde ce qu'elle avait en mains désormais." La réaction de Stephens est symbolique car tout le monde ou presque semble heureux pour la Roumaine aujourd'hui. Même Stephens.
La finaliste malheureuse n'est certes pas satisfaite de son statut de perdante du jour, mais quitte à perdre, elle n'est pas fâchée que ce soit contre cette championne-là. "Elle a eu un long chemin et gagner ici doit être très spéciale pour elle alors je suis contente qu'elle tienne enfin son premier titre du Grand Chelem, a confié Stephens. C'est beau, c'est spécial. Peu importe l'adversité, il y a toujours la lumière au bout du tunnel et je suis heureuse qu'elle voit enfin cette lumière."

Stephens : "Une super histoire et un grand moment pour elle"

Les paroles pourraient être de circonstances, mais c'est un peu plus que cela. Simona Halep est appréciée. Plusieurs de ses rivales, ont tweeté pour la féliciter sitôt le match terminé. Petra Kvitova lui a même envoyé un sms, comme l'a raconté Halep. Sans doute parce que, au-delà de la personnalité, beaucoup se reconnaissent dans ce parcours au mérite. "Je n'espère jamais que je vais perdre et je n'espère jamais que la joueuse en face de moi gagne, reprend Stephens. Mais ça a dû être un crève-cœur pour Simona l'an dernier ici ou en Australie. C'est une super histoire et un grand moment pour elle et franchement on ne peut qu'être content pour elle. Et je sais que, dans l'autre sens, ce serait réciproque."
"Un long chemin", dit l'Américaine. Très long, même. Quatre années de quête, depuis cette première défaite en finale d'un Majeur, ici-même à Roland-Garros. Deux autres avaient suivi, ces douze derniers mois. Trois défaites en finale de Grand Chelem, à chaque fois en trois sets. Son coach, Darren Cahill, qui l'accompagne depuis longtemps, a utilisé lui aussi ce terme "un long chemin". "On dit quelquefois que l'on apprécie encore plus la saveur des choses quand elles viennent après un chemin un peu chaotique, a souri le technicien australien. Aujourd'hui, il est simplement heureux pour sa joueuse : "C'est un moment magique pour elle, je suis vraiment fier d'elle."
L'intéressée, elle, ne se sépare plus de son sourire. Si on insiste là-dessus, c'est parce que elle-même en avait parlé cette semaine. Elle voulait aborder cette finale "en souriant". Prendre du plaisir. La vivre comme une chance, pas comme un potentiel nouveau drame. "Je n'y serais pas arrivée sans sourire", juge-t-elle, assurant avoir réussi à jouer "en prenant du plaisir." Le chemin a été long et semé d'obstacles, y compris dans cette finale où elle s'est retrouvée dos au mur. Menée 6-3, 2-0, elle est restée calme. Comme à 4-4, 30 A sur son service dans ce deuxième set. "L'année dernière, j'ai perdu avec un set un break d'avance, donc j'étais bien placée pour savoir que le match n'était pas fini", rigole la numéro un mondiale.
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Halep a vu l'histoire se répéter avant d'en changer le cours : les temps forts de la finale en vidéo

Mon Grand Chelem préféré
Puis cette finale a tourné, dans son sens cette fois, donc. Mais jusqu'au bout, le chemin aura été difficile. "A 5-0 dans le dernier set, je ne pouvais plus respirer, avoue Halep. Quand j'ai perdu ce jeu, je me suis dit 'OK, j'ai encore quatre jeux d'avance. Donc prends point par point, et va les chercher'. Car l'année dernière, j'avais été trop sur la défensive quand je menais au score contre Ostapenko. Je voulais changer ça. Alors même à 5-1, il fallait continuer de frapper la balle avec la même intensité, la même intention, sans s'occuper du score."
Longtemps reine frustrée du tennis féminin, Simona Halep est aujourd'hui une championne comblée. Numéro un mondiale et victorieuse de Roland-Garros, il n'y a plus de "oui mais" à lui opposer. Et si on ne choisit pas ces bonheurs-là, elle n'est pas mécontente que sa grande première survienne ici, à Roland-Garros. "C'est mon Grand Chelem préféré, jure-t-elle. J'en rêve depuis que j'ai commencé le tennis, c'est un moment unique. J'avais toujours dit que si je ne devais en gagner qu'un seul, je voudrais que ce soit celui-là."
C'est fait. Et maintenant qu'elle a vu le bout de ce long chemin, c'est peut-être une autoroute vers d'autres sacres qui l'attend. Il n'y a aucune raison que ce titre-là soit le seul. Mais quoi qu'il arrive maintenant, il aura changé sa carrière pour de bon.
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Simona Halep avec son trophée à Roland-Garros

Crédit: Getty Images

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