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Quart de finale - Open d'Australie 2023 - Daniil Medvedev est fou mais, rassurez-vous, il se soigne

Martin Mosnier

Mis à jour 23/01/2024 à 22:45 GMT+1

Daniil Medvedev, qui affronte Hubert Hurkacz en quart de finale à l'Open d'Australie, a entamé un gros travail sur lui. Connu pour ses accès de rage contre sa box, le public ou l'arbitre, le Russe a décidé de ne plus laisser s'échapper d'énergie inutile. Cet Open d'Australie a prouvé, malgré quelques dérapages, qu'il était en progrès. Et un homme, totalement inattendu, l'aide dans ce sens.

Chahuté par le public, Medvedev décide de faire grève en plein match

C'est à se demander si Daniil Medvedev n'a pas un trouble de la personnalité. Charmant en interview, sollicité par les journalistes pour ses analyses franches et sans concession, il est aussi un curieux protagoniste, parfois cinglé, souvent furieux, quand les choses ne tournent pas en son sens sur le court. Il râle, perd facilement son sang-froid jusqu'à, parfois, dérailler complètement. L'arbitre, sa box, le public : tout le monde y passe. En 2021 à Melbourne, il hurle sur son coach et lui ordonne de quitter les tribunes. Un an plus tard, toujours à Melbourne, il semble faire un bras d'honneur au public et démolit l'arbitre : "Regarde-moi ! Je te parle ! Tu es si mauvais !"
En novembre dernier encore, à Bercy, il adresse cette fois un doigt d'honneur franc au public parisien après sa défaite dès le 1er tour. "Ils me sifflent, je ne vais pas jouer quand ils me sifflent, ils sont bêtes !", se plaint-il à l'arbitre durant le match. A Turin, au Masters, il propose à un spectateur de venir le rejoindre sur le court et sans doute pas pour lui conter Fleurette. Bref, le Russe est un sanguin, pour le dire gentiment. Enragé, passionné ou complètement givré ?
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Raquette balancée, accrochage avec le public : le Medvedev de Bercy a ressurgi face à Sinner

Strike avec sa raquette contre Ruusuvuori

"C'est le défi le plus difficile à relever. Quand vous êtes sur le court, c'est là que l'adrénaline est la plus forte, expliquait-il au début de cette nouvelle quinzaine. C'est le plus difficile de contrôler ses émotions. Même si quelque chose arrive, je veux juste rester moi-même, essayer de faire moins de choses stupides qui ne m'aident pas en tant que personne et en tant que joueur de tennis. J'espère y parvenir cette saison et nous verrons un nouveau Daniil Medvedev." Une promesse qui, connaissant le loustic, ressemblait à un vœu pieu. Comment aller contre sa nature profonde ? Comment lutter contre ses instincts ?
Quelques jours après avoir confié "j'ai l'impression d'avoir fait un grand pas", il jetait sa raquette de rage pour faire un strike sur ses gourdes lors d'un match éprouvant et tendu face à Emil Ruusuvuori. Un geste qui aurait pu lui coûter cher si le ricochet de sa raquette avait atteint un ramasseur de balle. Alors incurable Medvedev ? Pourtant, à Melbourne, un homme essaie de le soigner. Il n'est ni son coach ni son psychologue. Mais Jim Courier, puisque c'est de lui qu'il s'agit, fait tout pour donner une autre image du colérique Russe. Lundi, après la victoire de Medvedev en 8e de finale, l'Américain, toujours aussi excellent pour recueillir l'impression des joueurs après leur victoire, invite son interlocuteur à expliquer l'évolution de son retour de service.
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Malmené par Ruusuvuori, Medvedev vrille complètement : le craquage du Russe en vidéo

Un gars m'applaudissait sur une double faute, et je m'en prenais à lui
S'en suit cinq minutes de masterclass du 3e joueur mondial à la fois précise et hilarante. Un cours privé qui a fait le bonheur du Margaret Court. "Je jouais des gars comme Jo-Wilfried Tsonga qui envoyait des services à 220 km/h. J’avais perdu largement contre lui, sans me procurer de balles de break. Je devais faire quelque chose de différent", raconte-t-il avec un naturel qui a dû, enfin, faire grimper sa cote à l'autre bout du globe. En tout cas, il bénéficie d’un nouveau soutien dans un tournoi où il a trop longtemps brillé par ses pétages de plomb.
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La MasterClass de Medvedev sur ses retours tout au "fond du court"

"J'ai l'impression que, quand je parle avec Jim, les gens peuvent voir que je peux être une personne normale, différente de ce que je fais sur le court, se réjouit-il. J'essaie d'être concentré mais il m'arrive aussi d'être nerveux. Ensuite, on voit un gars qui ne parle pas beaucoup et qui peut seulement devenir fou. Peut-être que ça a l'air bizarre." Mais ne croyez pas que ce travail sur soi est une coquetterie futile, un moyen de policer son image. Ça, Medvedev s'en fiche royalement. Mais il sait que ces sautes d'humeur lui coûtent des points et, parfois, des matches.
"Quand je dis "changer les choses", ce n'est pas pour dire "les gars, s'il vous plaît, aimez-moi", non. Je veux juste y penser moins, faire mon travail, jouer au tennis, a-t-il conclu ce lundi. Je peux encore avoir des interactions avec mon box, mais moins avec le public. L'an dernier, j'ai eu l'impression d'en faire un peu trop. À la fin de la saison, j'étais fatigué mentalement. Après, c'est normal. Un gars m'applaudissait sur une double faute, et je m'en prenais à lui. Je me suis dit que ce n'était vraiment pas bien. Je veux changer. Je pense que jusqu'à présent, ça marche." Le volcan restera-t-il endormi alors que les choses vont se corser en quart face à l'artilleur Hubert Hukrcaz ? Et si pour calmer ses démons, Medvedev recrutait Jim Courier dans sa box ?
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Daniil Medvedev répond à Jim Courier à Melbourne

Crédit: Getty Images

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