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Open d'Australie 2024 | Finale | Sinner, l'héritier de Djokovic ? "Il pourrait être le nouveau Novak"

Maxime Battistella

Mis à jour 28/01/2024 à 09:18 GMT+1

Jannik Sinner va tenter dimanche de remporter son premier titre du Grand Chelem face à Daniil Medvedev en finale de l'Open d'Australie (à partir de 9h30 sur Eurosport). Pour ce faire, l'Italien a réalisé la performance de la quinzaine en sortant l'épouvantail du tournoi, Novak Djokovic dont il s'est beaucoup inspiré pour arriver à ce niveau impressionnant. De quoi en faire son héritier ?

La démonstration de Sinner face à Djokovic en vidéo

Il est encore (bien) trop tôt pour parler d'un passage de témoin. Mais en dominant largement Novak Djokovic (6-1, 6-2, 6-7, 6-3) dans "son" tournoi du Grand Chelem (10 titres), mettant ainsi fin à sa série rocambolesque de 33 succès entamée en 2019, Jannik Sinner a passé une étape fondamentale dans sa carrière. Toujours classe dans la défaite, le numéro 1 mondial lui a glissé quelques mots au filet après une accolade, le maître reconnaissant ainsi symboliquement que l'élève l'avait dépassé – du moins sur ce match – dans le test ultime : en Grand Chelem, au meilleur des cinq sets.
Et l'image est d'autant moins innocente que Sinner a souligné lui-même dans son interview d'après-match qu'il s'était beaucoup inspiré du Serbe. "Je pense que nous jouons d'une manière assez similaire. (…) J'ai eu la chance quand j'étais plus jeune, à 16 ou 17 ans, de m'entraîner avec lui à Monaco. C'est à partir de ce moment que le processus d'apprendre des meilleurs joueurs du monde a commencé. Nous avons fait un match et c'était une autre histoire. Il m'a donné des conseils après, comme de changer un peu plus de direction à l'échange pour être imprévisible. Mon service aussi s'est beaucoup amélioré", a-t-il dévoilé.
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"Je ne vais pas vous dévoiler ma tactique !" : La drôle de réaction de Sinner après l'exploit

Retour, revers, qualité de frappe : un héritage technique

Techniquement, beaucoup de points communs frappent en effet entre les deux hommes : leur appétence pour le jeu en cadence en fond de court en frappant la balle à hauteur de hanche, leur position à la relance et la qualité de leur retour. Dans la diagonale revers, leur duel a ressemblé à un jeu de miroirs et ils savent tous les deux à merveille rediriger la balle de long de la ligne pour faire faire l'essuie-glace à leur adversaire. Sinner a certes plus de puissance naturelle, mais son coach Darren Cahill voit aussi des similitudes dans l'intensité à l'impact de son poulain et de Djokovic.
"Le son de la balle dans sa raquette quand il la frappe, c'est assez fantastique, non ? C'était la chose que j'avais remarquée chez lui quand je le regardais jouer à distance, a-t-il fait remarquer en conférence de presse. C'est unique et spécial. Il le tire de son timing et de sa vitesse de main. Il a travaillé vraiment dur pour être capable de faire ça. Une des choses les plus dures qu'on ait à faire en tant que coach, c'est de lui dire d'arrêter de s'entraîner. Il jouerait non-stop sinon. Agassi frappait la balle comme ça, Rafa pareil. Roger, quand il frappait un coup droit, on pouvait juste se concentrer sur le son. Et Novak, en coup droit comme en revers, c'est comme un bruit sourd."
Particulièrement impressionné par la performance de Sinner en demi-finale et sa régularité dans l'excellence à l'échange, Nick Kyrgios, notre consultant de luxe lors de cette quinzaine, va même plus loin. "J'adore le fait que Sinner ait comparé son jeu à celui de Novak, et je vois ce qu'il veut dire. Après ce qui s'est passé aujourd'hui (vendredi, NDLR), je pense que Sinner pourrait être le nouveau Novak, a-t-il considéré. Alcaraz a le facteur X et un style de jeu plus flamboyant, mais Sinner est si solide."

Ultra-professionnalisme et obsession des détails

De Djokovic, Sinner n'a pas seulement tiré des enseignements techniques. S'il est d'un naturel plus réservé que son aîné serbe, l'Italien a une grande confiance en lui, renforcée encore par sa fin de saison 2023 et cet Open d'Australie. Surtout, il ne laisse rien au hasard, pour se donner le plus de chances possible d'arriver à ses fins. Djokovic est connu depuis des années pour son attention extrême au travail invisible en termes de récupération, d'alimentation ou de compétences tactiques. Sinner est lui aussi un obsessionnel du détail. La constitution de son staff en est un exemple frappant, de même que sa collaboration avec Riccardo Ceccarelli, spécialiste en psychologie pour franchir des paliers mentalement.
"Ce n'est pas qu'une question de tennis, a acquiescé Darren Cahill. Il fallait s'occuper de son corps d'un point de vue physique, mais aussi adapter la manière dont il en prenait soin après les matches pour s'assurer qu'il faisait les choses bien. C'est un tout : le kiné, la récupération, le régime, la technologie pour s'assurer qu'on est sur le bon chemin en termes de masse musculaire. Umberto (Ferrara, préparateur physique, NDLR) pourrait en parler à l'infini."
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18 coups à haute intensité pour un break d'entrée : le départ tonitruant de Sinner

En 2008, Novak Djokovic était allé chercher son premier titre en Grand Chelem à Melbourne après avoir battu le grand favori et double tenant du titre à l'époque Roger Federer, en demi-finale. Seize ans après, Jannik Sinner pourrait bien l'imiter, histoire de s'inscrire un peu plus dans sa filiation. Comme le Serbe à l'époque, Sinner est en mission et en veut toujours plus.
"Nous sommes extrêmement chanceux de voir ce que Novak fait, la manière dont il s'entraîne, a-t-il encore souligné. J'essaie toujours d'apprendre de lui. Et j'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup de choses à faire progresser. Bien sûr, ça veut dire beaucoup de battre Novak ici à Melbourne, mais je sais que le tournoi n'est pas fini."
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