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Finale Jannik Sinner - Daniil Medvedev - Grande première, grande frousse ? "On ne se réveille pas de la même manière"

Martin Mosnier

Mis à jour 27/01/2024 à 18:02 GMT+1

Jannik Sinner va disputer ce dimanche face à Daniil Medvedev sa première finale de Grand Chelem. A 22 ans, l'Italien a déjà signé de grands accomplissements mais rien qui n'arrive à la hauteur d'une victoire à l'Open d'Australie. Notre consultante, Justine Hénin (7 titres du Grand Chelem au compteur) nous explique en quoi ce dimanche sera particulier pour lui et les pièges à éviter.

La démonstration de Sinner face à Djokovic en vidéo

C'est sans doute ce qui les rapproche le plus du commun des mortels. Ils ont beau s'être préparés pour ce rendez-vous depuis toujours, en avoir rêvé toute leur vie, contrôler chaque aspect de leur quotidien pour en arriver là, le moment peut les dépasser. Même les meilleurs joueurs de la planète ont des failles, des émotions qui débordent, un bras qui tremble et une caboche qui déraille. Ce dimanche, Jannik Sinner va affronter le Cap Horn de toutes les plus grandes carrières : une finale de Grand Chelem. Parce que rien n'y ressemble, rien ne s'en approche, parce qu’il fait basculer les destins, ce rendez-vous d'une vie est truffé de pièges.
"Un matin de finale de Grand Chelem, même quand on en a jouées beaucoup, on ne se réveille pas de la même manière, résume Justine Hénin, qui en connaît un rayon pour avoir remporté 7 des 12 finales qu'elle a disputées... mais pas la première à Wimbledon face à Vénus Williams. C'est un avantage, c'est sûr pour Medvedev. Il sait ce que c'est d'en gagner et d'en perdre. Il sait ce qui vibre à ce moment-là." Le danger, c'est de se laisser déborder par ses émotions.
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"Je ne vais pas vous dévoiler ma tactique !" : La drôle de réaction de Sinner après l'exploit

Ruud, Tsitsipas, Zverev et le syndrome de la grande première

Comme Casper Ruud, incapable d'exister face à Rafael Nadal à Roland-Garros en 2022 (6-3, 6-3, 6-0). Comme Alexander Zverev, dont on se demande encore comment il a pu perdre face à Dominic Thiem après avoir mené deux sets à zéro (2-6, 4-6, 6-4, 6-3, 7-6) à l’US Open 2020. Comme Stefanos Tsitsipas, qui croyait avoir mis à terre Novak Djokovic à Roland-Garros en 2021 avant de subir le retour foudroyant du Serbe (6-7, 2-6, 6-3, 6-2, 6-4). Ces trois-là ont payé pour apprendre. Remporter des Masters 1000, avoir déjà affronté des ambiances de feu ou des publics hostiles, renverser des montagnes : rien ne prépare au moment le plus important d'une carrière, ce jour où tout bascule et fait potentiellement de vous, et pour toujours, un vainqueur de l'un des quatre plus grands tournois du monde.
"C'est très très particulier, continue notre consultante. Il règne une atmosphère spéciale parce qu'on essaie de rester dans le même type de préparation mais, en même temps, il y quelque chose de spécial qui résonne : c'est le dernier match du tournoi, on travaille depuis tout jeune pour ça et on a l'impression de toucher un rêve." La clé c'est de se maintenir en équilibre sur un fil : conserver son calme et ses habitudes dans un contexte inédit et bouillonnant. "On veut manger dans le même restaurant, conserver sa routine, éclaire Hénin. Il faut surtout sentir que tout le monde est paisible et rester dans une forme de bulle sans se couper non plus du monde extérieur."
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Il a fini comme un grand : la balle de match de Sinner face à Djokovic

Un garçon qui ne panique pas et qui ne s'enflamme pas
Daniil Medvedev a déjà disputé six finales et a bien failli décrocher la timbale dès sa première tentative en poussant Rafael Nadal dans un match de légende et en cinq sets en finale de l'US Open 2019. A-t-il déjà un avantage sur Sinner avant le premier coup de raquette dimanche ? "J'espère que cette expérience pourra m'aider et me donnera un avantage, a expliqué le Russe. La première finale, je pense que c'est toujours différent pour tout le monde. Je n'ai aucune idée de la façon dont Jannik va se comporter, mais moi, j'ai cette expérience." Impossible d'anticiper la réaction de Sinner à ce premier rendez-vous majuscule. Même s'il a franchi des étapes, remporté un Masters 1000 (Toronto), une Coupe Davis et même sorti Novak Djokovic de son jardin à Melbourne.
Mais au-delà de ces bornes qui jalonnent son parcours et construisent une ambition, c'est, pour Justine Hénin, son calme qui sera son allié le plus précieux dimanche. "Il a une capacité à gérer les grands événements, souligne l'ancienne numéro 1 mondiale. Sur ses dix dernières confrontations face au top 5, il en gagne 9. Ça en dit long sur sa capacité à prendre ses responsabilités. Oui, c'est un jour différent mais comme c'est un garçon qui ne panique pas quand les choses ne vont pas dans le bon sens et qui ne s'enflamme pas quand les choses vont dans son sens, il a cette stabilité et on l'a vu tout au long de la saison dernière. C'est cette stabilité qui va l'aider. Il n'y aura pas d'euphorie autour de lui, on le voit, ça se sait. Il est armé pour ne pas passer à côté, il a vraiment une bonne chance."
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