ATP Majorque : Pas de finale pour Gaël Monfils, battu au tie-break décisif par Alejandro Tabilo (2-6, 6-2, 7-6 (3))

Il n'est pas passé loin d'une nouvelle finale sur le circuit. Mais Gaël Monfils devra attendre un peu plus tard en 2024 s'il veut égaler Roger Federer et jouer au moins une finale pour la 20e saison consécutive. Car ce vendredi, Alejandro Tabilo lui a barré la route sur le fil sur le gazon de Majorque, s'imposant en trois sets (2-6, 6-2, 7-6) et un peu moins de deux heures (1h52 précisément) en demi-finale du tournoi ATP 250 espagnol. Pour le titre, le Chilien affrontera le Britannique Paul Jubb ou l'Autrichien Sebastian Ofner.

Le gazon n'a jamais été vraiment sa tasse de thé. Mais sous le soleil majorquin, il a failli y disputer le titre pour la deuxième fois de sa carrière, sept ans après Eastbourne. Gaël Monfils a dû céder, non sans se battre, ce qui ne l'empêchera peut-être pas d'avoir quelques regrets. Car dans la troisième manche, c'est bien lui qui a eu les deux seules balles de break dans le cinquième jeu, ne parvenant notamment pas à convertir la seconde sur un passing de revers long de ligne pourtant plus qu'à sa portée. En partant à la faute en longueur, il a certainement raté le coche.

Dans la partie finale du match, Alejandro Tabilo n'a certes pas volé sa victoire. Plus entreprenant, plus percutant en coup droit, plus vif sur ses appuis, il a dominé les rares échanges alors que les deux hommes étaient souverains sur leurs services respectifs. Dans le tie-break, il a pris les choses en main d'une accélération brutale de coup droit long de ligne pour faire le mini-break avant le changement de côté (4 points à 2). Un avantage qu'il n'a plus lâché, venant chercher son destin avec beaucoup d'audace et de toucher au filet. Tombé en tentant désespérément de remettre une volée amortie en jeu qui offrait trois balles de match à son rival, Monfils a finalement baissé pavillon sur une double faute.

Mais les regrets de l'ex-numéro 1 français ne viendront sans doute pas seulement de ce troisième set. Car Monfils avait bien profité d'une entrée en matière catastrophique de Tabilo pour gagner la première manche en moins d'une demi-heure. En maîtrise face à un adversaire tendu et en manque de sensations, il n'a pas pu (ou su ?) profiter de sa dynamique pour enfoncer le clou en début de deuxième acte. Au contraire, il est devenu passif et le Chilien a fini par inverser la dynamique en faisant son premier break face à un Français soudain amorphe (et ce jusqu'à la fin du set).

Monfils s'est bien révolté, y compris dans l'attitude dès le premier point gagné en début de troisième manche. Mais ce manque de continuité dans son intensité physique – peut-être a-t-il d'ailleurs payé en partie ses efforts de la veille contre Bautista Agut ? – a sans doute causé sa perte. Il n'empêche, sa performance, notamment au service dans cet ultime acte (85 % de points gagnés derrière sa première et 8 aces), et sa semaine dans sa globalité sont de nature à lui donner confiance pour Wimbledon. Il y défiera son compatriote Adrian Mannarino pour un duel attendu au 1er tour.