Masters 1000 de Monte-Carlo - Andrey Rublev : "Je ne veux même pas penser à la finale…"

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Andrey Rublev retient ses leçons. Deux ans après sa première finale de Masters 1000 à Monte-Carlo, le Russe va renouer avec la finale en terres monégasques, après son succès face à Taylor Fritz. Un joueur contre qui il restait sur trois défaites consécutives. Mais, cette fois, c’est la tête de série numéro 5 qui a eu le dessus sur l’Américain, au terme d’un match particulièrement inégal, de part et d’autre. La faute principalement aux conditions, avec la pluie, qui a même poussé l’arbitre à interrompre le match pendant près de deux heures, et le vent.

"Les conditions étaient difficiles, racontait d’ailleurs le vaincu du jour, Taylor Fritz. Il faisait super froid, les gens ne se rendent probablement pas compte de la différence que ça fait. Par rapport à hier, la balle n’avançait pas, les échanges étaient beaucoup plus longs. C’était beaucoup plus difficile de finir le point. Le risque d’être agressif sur un coup n’en valait pas la chandelle à cause de la lenteur des conditions". Des conditions qui ont alors grandement facilité la tâche des receveurs, avec pas moins de sept breaks dans la première manche. Et si Rublev a compté à trois reprises un break d’avance, il a fini par concéder la manche. Un coup derrière la tête pensait-on. "Quand vous menez à trois reprises d’un break et qu’ensuite vous perdez le set, vous êtes vraiment énervé, avouait le Russe. C’était dur".

Mais plutôt que de craquer, le 6e mondial a préféré faire marcher sa tête. "J’ai commencé à réfléchir au fait que les conditions étaient vraiment difficiles, raconte-il. Dans la plupart des jeux de service que j’ai perdus, Taylor avait été très agressif. Je l’avais également breaké plusieurs fois et j’avais des opportunités donc je devais juste continuer à jouer et essayer d’encore plus me concentrer sur mon service. Et c’est ce que j’ai fait dans le deuxième set". Centré sur son jeu, plus tacticien, le Russe a alors commencé à enchaîner les jeux et l’interruption n’a fait que confirmer cette tendance, avec un break décisif dès la reprise. "J’ai senti qu’il était tendu, ça m’a aidé, explique t-il. Je me suis dit ‘c’est le moment, il va avoir du mal à servir avec ce vent, je dois en profiter et attaquer dès que j’ai l’opportunité’. Et finalement ça a payé".

Le voilà en finale du Masters 1000 de Monte-Carlo pour la deuxième fois de sa carrière, deux ans après celle jouée face à Stefanos Tsitsipas. Il l’avait alors perdue nettement (6-3, 6-3), complètement submergé par l’évènement. Alors, cette fois, pas question d’évoquer cette finale avant de la jouer. "Je ne veux même pas y penser, avoue-t-il. Je veux faire ce que je fais tous les autres jours, me relaxer, me soigner, dîner et c’est tout. Je ne veux même pas penser à ce que je dois faire dimanche..." Et tous les moyens sont bons pour éviter la pression, y compris ne pas répondre aux questions d’après match.

"La dernière fois (NDLR : après la demi-finale en 2021), tu m’avais demandé mes sensations si je remportais le tournoi et j’avais perdu sans avoir eu aucune chance de gagner, répondait avec le sourire le Russe au journaliste du bord de court. Je préfère ne pas parler cette fois… ". Il préfère répondre raquette à la main. Et donnera sa réponse dimanche sur le court, où il visera un premier titre en Masters 1000.