Daniil Medvedev répond à Alexander Zverev : "Regarde-toi dans un miroir !"

ParCyril Morin

Mis à jour 14/04/2023 à 19:06 GMT+2

Accusé de manque de fair-play par Alexander Zverev jeudi soir, Daniil Medvedev a tenu à répondre à l'Allemand vendredi, après son élimination face à Holger Rune (6-3, 6-4). Le Russe s'est défendu de toute pratique malveillante avant de prendre ses distances publiquement avec l'Allemand, qui n'est "pas un ami proche". Une explication entre les deux hommes pourrait avoir lieu à en croire Medvedev.

Daniil Medvedev et Alexander Zverev

Crédit: Imago

Sa poignée de mains pleine d'ironie avec Holger Rune juste après son élimination en quarts de finale (6-3, 6-4) avait annoncé la couleur. Daniil Medvedev n'a pas apprécié la sortie d'Alexander Zverev jeudi soir où l'Allemand accuse le Russe d'être "l'un des joueurs les moins fair-play du monde". Mais alors pas du tout. En conférence de presse ce vendredi, il n'a pas tourné longtemps autour du pot avant d'évoquer l'épisode.

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"Sascha vit vraiment dans son propre monde, a-t-il estimé. J'ai déjà cinq joueurs qui sont venus me voir dans le vestiaire pour me charrier en me disant, avec le sourire, 'pourquoi manques-tu autant de fair-play?'. Sascha, quand il perd, on peut trouver au moins 25 interviews où il dit des choses bizarres".

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L'Allemand avait notamment reproché à Medvedev d'avoir volontairement cassé le rythme de leur duel, notamment lors d'une pause toilettes au milieu du troisième set pour justifier son argumentaire. Le Russe n'a visiblement pas le même avis : "Pour le match d'hier, c'est quoi le truc qui lui fait dire ça ? La pause toilettes ? J'avais envie de pisser, que voulait-il que je fasse ? Reprenons point par point. A 3-2, j'ai cinq balles de break ou quelque chose comme ça mais il réussit à tenir. Bravo à lui. Le jeu d'après, je mène 40-0. Je vais aux toilettes, je perds les deux jeux suivants, il sert pour le match et il affirme que mon passage aux toilettes l'a moins bien fait jouer ?".

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Je sais que ça m'arrive de ne pas être fair-play

Une escarmouche entre les deux hommes qui acte, malgré tout, une forme de distance. Présentés comme proches en début de carrière, Zverev et Medvedev ont fini par s'éloigner avec le temps, comme l'a reconnu le Russe. "Je n'ai pas envie de rentrer trop dans les détails mais je peux dire que nous n'avons jamais été des amis proches, a-t-il expliqué. Peut-être en juniors. Mais c'est lui, dans ses discours de felicitations, qui a répété qu'il était ami avec moi et ma femme, ce qui n'est clairement pas le cas. Moi, je n'ai jamais dit ce genre de choses".

Le discours de Medvedev a le mérite de la clarté mais aussi de l'honnêteté. Car, au fond, les accusations de Zverev peuvent faire sens le concernant, comme il l'a lui-même reconnu en préambule : "Honnêtement, je pense pouvoir dire que je suis proche de 90 joueurs sur le circuit. Avec 50 d'entre eux, on n'est pas meilleurs amis mais on a une super relation malgré tout. Donc je me sens parfois mal quand il se passe des choses sur le court où je ne suis pas fair-play, car je sais que ça m'arrive…".

Daniil Medvedev et Alexander Zverev

Crédit: Imago

Pour appuyer son propos, Medvedev cite les joueurs avec qui il n'aimerait pas avoir à s'accrocher. Dans le lot, Casper Ruud, Andrey Rublev, Karen Khachanov. Avant de citer l'exemple de Diego Schwartzman, pour mieux piquer Zverev. "J'ai eu un accrochage avec Diego pendant l'ATP Cup, et c'était ma faute, rembobine-t-il. Je pense qu'il m'apprécie un peu moins depuis cet épisode et je suis désolé que quelqu'un comme Diego, qui est super sympa et super fair-play, ressente ça à propos de moi. Sascha, ce n'est pas ce gars-là à mes yeux. Ce n'est pas Casper, Diego ou Andrey. Quand il dit que quelqu'un n'est pas fair-play, tu as envie de dire 'OK mec, parfait. Mais regarde-toi dans un miroir !'"

Vers une explication dans le vestiaire ?

Relancé sur les conséquences d'une telle sortie médiatique, Medvedev a estimé que les déclarations à chaud peuvent "se comprendre". Reste à savoir si la position de Zverev va évoluer dans les prochains jours autour de cette fin de match brûlante. Si ce n'est pas le cas, le Russe assure qu'il voudra une explication avec son rival.

"Je ne suis pas déçu par ces mots mais, encore une fois, s'il continue de répéter cette version dans une semaine, j'irai le voir dans le vestiaire en lui disant 'viens on parle de ce qui ne va pas, tu vas me dire ce que tu me reproches, moi pareil, a-t-il expliqué. Peut-être qu'on ne se parlera plus jamais après ça et qu'on deviendra ennemis. Mais, pour l'instant, je ne m'en occupe pas trop".