ATP Miami | La gifle : Jannik Sinner balaie Daniil Medvedev 6-1, 6-2 et fonce en finale

Le choc attendu n'a pas eu lieu. Deux mois après avoir renversé Daniil Medvedev lors d'une finale haletante à l'Open d'Australie, Jannik Sinner a à nouveau pris le meilleur sur son rival russe, mais cette fois, il n'y a pas eu photo. Vendredi, l'Italien a tout simplement éparpillé le Russe en deux sets (6-1, 6-2) et 1h09 de jeu précisément en demi-finale du Masters 1000 de Miami dans le Hard Rock Stadium. Il jouera sa troisième finale à Miami, la 4e en Masters 1000 dimanche contre Grigor Dimitrov, vainqueur d'Alexander Zverev en trois manches. Et en cas de titre, il deviendra aussi numéro 2 mondial lundi.

"S'il joue comme lors des deux premiers sets à Melbourne, ça peut se finir en un pe plus d'une heure, donc il faut vraiment que je fasse attention." Jannik Sinner avait prononcé ces mots avec le sourire au micro de nos confrères de Tennis Channel à propos de sa demi-finale à venir face à Daniil Medvedev. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a effectivement fait attention et remarquablement préparé son affaire. A tel point que le scénario craint s'est produit vendredi, mais à son avantage.

L'Italien n'avait pourtant pas évolué à un niveau exceptionnel jusqu'ici dans ce tournoi. Mais il avait impressionné par sa sérénité, par la solidité de son niveau de jeu moyen et sa capacité à faire la différence quand il en avait besoin. Au moment d'entamer cette demi-finale, il savait que l'opposition serait féroce, la tension était palpable dès les premiers échanges, mais il a su retrouver un calme olympien dans les moments les plus tendus. Plus solide en fond de court que son rival, il a breaké d'entrée, mais il s'est retrouvé face à deux balles de débreak immédiat. Sur la seconde, Medvedev a raté un coup droit d'attaque facile pour lui sur une balle courte et il ne s'en est jamais remis.

Car une fois le break confirmé (3-0), Sinner a pris une nouvelle dimension. Très propre en cadence en fond de court, il s'est mis à relancer de mieux en mieux y compris sur première pour se détacher nettement (5-0) puis virer en tête (6-1). C'était un premier uppercut. Le deuxième n'a pas tardé : un break blanc dès l'entame du second acte sur un retour gagnant (6-1, 1-0). K.-O. debout et le regard noir et désabusé, Medvedev semblait ne pas en croire ses yeux. Le Russe a quand même esquissé une réaction, obtenant une balle de débreak à 2-1, mais l'Italien maîtrisait trop son sujet pour s'affoler et a écarté le danger d'un coup droit long de ligne dans le replacement adverse imparable.

La suite a été un cavalier seul de Sinner, toujours plus impressionnant, tant par sa solidité, la lourdeur de ses frappes, le travail de son petit jeu de jambes que par sa capacité à contrer et à défendre. Quand Medvedev a voulu se ruer à l'abordage comme à Melbourne, il s'est fait souvent cueillir dans les pieds au filet. Le reste du temps, l'Italien a distribué sans trembler, changeant de direction à l'échange à l'envi tant en revers long de ligne qu'en trouvant des zones courtes croisées en coup droit pour percer la défense adverse. Il a aussi fait preuve d'une lucidité bluffante dans ses montées à contre-temps. A ce niveau de maîtrise, il n'est pas loin d'être intouchable.