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ATP Halle : Titré pour la première fois sur gazon, Jannik Sinner est désormais un numéro 1 mondial tout terrain

Maxime Battistella

Mis à jour 23/06/2024 à 19:50 GMT+2

Titré pour la première fois sur gazon ce dimanche face à Hubert Hurkacz (7-6, 7-6) en finale à Halle, Jannik Sinner a encore franchi un cap dans sa jeune carrière. Non seulement l'Italien a remporté le premier tournoi auquel il a participé en tant que numéro 1 mondial, mais il a prouvé que sa domination en 2024 transcendait les surfaces, au point d'arriver à Wimbledon avec la pancarte.

Sinner, une première sur gazon : les temps forts de sa victoire en finale

Il a rejoint un club très fermé. Après Jimmy Connors, Björn Borg, Mats Wilander, Stefan Edberg, Pete Sampras, Novak Djokovic et Andy Murray, Jannik Sinner est devenu ce dimanche le 8e joueur de l'Histoire (depuis la création du classement en 1973) à s'adjuger son premier tournoi disputé en tant que numéro 1 mondial. L'accomplissement est en soi déjà remarquable. Mais le faire sur une surface où il n'avait pas encore remporté le moindre trophée avant cette semaine en dit encore plus long sur la dimension prise par l'intéressé.
"Ce titre signifie beaucoup pour moi, a-t-il confié dans son interview sur le court. C'était un match dur contre 'Hubi' (Hubert Hurkacz, NDLR). Je savais que je devais vraiment bien servir et qu'on ne jouerait que quelques points vraiment importants dans chaque set. J'ai essayé de produire le meilleur tennis possible dans les moments importants. Je suis très heureux parce que gagner un tournoi pour la première fois sur gazon, c'est un super sentiment. Il a servi quelques secondes dans les tie-breaks, ce qui a pu faire la différence. J'imagine que c'était la clé aujourd'hui."
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Sinner : "Maintenant j'ai hâte d'être à Wimbledon"

Il ne se frustre jamais alors qu'il prend des pains dans tous les sens
Ami en dehors du court avec Hurkacz – les deux hommes ont même joué le double ensemble cette semaine à Halle –, Sinner n'a donc pas fait de sentiments dans cette finale. Et il s'est montré particulièrement impressionnants dans sa capacité à saisir les moindres micro-occasions qui se présentaient face à une machine au service de la trempe du Polonais qui avait gagné le même tournoi voici deux ans. Que l'Italien ait surgi tel un prédateur sur sa proie dans chacun des tie-breaks, alors que son rival avait excellé dans l'exercice les jours précédents, est un signe qui ne trompe pas.
"Honnêtement, on peut évidemment parler de sa qualité de jeu, de tennis, de ses progrès. Mais tout ça, c'est aussi grâce à son état d'esprit. Typiquement contre Struff (en quart de finale), il ne se frustre jamais alors qu'il prend des pains dans tous les sens. Ce qui bluffe, c'est cette façon de trouver du plaisir partout", estime Arnaud Di Pasquale, consultant sur Eurosport qui l'a commenté toute la semaine, finale comprise.
Le médaillé de bronze à Sydney fait ainsi référence aux nombreux sourires de Sinner cette semaine, après deux roulades sur des points spectaculaires ou après qu'un spectateur a éternué alors qu'il s'apprêtait à servir en demi-finale. Dimanche, il s'est aussi marré après son essai infructueux de rendre la pareille à Hurkacz qui lui avait infligé un smash-passing dos au filet d'anthologie. Ajoutez à cela le son phénoménal de sa raquette à l'impact, sa capacité à changer de direction et à glisser sur gazon ou sa qualité phénoménale de relance, et vous avez la recette d'une domination qui s'étend.
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Un air de Federer : le point "extraordinaire" d'Hurkacz a épaté Sinner

Une marge quand ça chauffe à la Djokovic version 2011

"Sa frappe de balle est monstrueuse, avec beaucoup de relâchement. C'est très fluide, c'est très juste. Mais on s'y était habitué en quelque sorte. Ce qui est le plus impressionnant, c'est sa constance, sa régularité en jouant de cette manière, insiste Di Pasquale. Et c'est aussi son endurance mentale. Il y a moins de panique ou de stress. C'est peut-être aussi l'effet de la confiance : quand tu as perdu trois matches dans l'année, elle est plutôt au beau fixe. Forcément, il y a moins d'hésitations, de questionnements, de retenue et tu joues globalement beaucoup plus juste parce que tu ne réfléchis pas."
Si sa personnalité est assez éloignée de celle du "Djoker", cette confiance et cette sensation de marge même dans des matches aux scores serrés ne sont pas sans rappeler celles du Serbe en 2011. A la même période de l'année, Novak Djokovic comptait deux défaites de moins au compteur, mais comme Sinner, il n'avait pas encore gagné le moindre tournoi sur gazon et ni dépassé les demi-finales à Wimbledon. Pourtant, il s'y était présenté en favori et avait assumé ce statut. En sera-t-il de même pour l'Italien ?
"J'ai hâte d'être à Wimbledon. L'an dernier, j'ai été jusqu'en demi-finale en jouant du bon tennis. Donc voyons ce qui arrivera cette année. Je suis plus confiant, bien sûr. Mais il se pourrait que le gazon entre ici et Wimbledon soit un peu différent. J'ai une semaine maintenant pour m'y préparer, donc j'espère que ça va être un bon tournoi", a-t-il déclaré sans fanfaronner, comme à son habitude. Il n'y a en tout cas plus aucun doute sur sa capacité à maîtriser le gazon après cette semaine où il a résisté à tout. Beaucoup de choses semblent dépendre de lui, c'est l'apanage d'un vrai patron.
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