Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

ATP Halle : Opposé à Alexander Zverev en quart, Arthur Fils a peut-être trouvé le déclic sur gazon pour lancer sa saison

Maxime Battistella

Mis à jour 21/06/2024 à 10:03 GMT+2

Un beau rendez-vous attend Arthur Fils en quart de finale à Halle face au numéro 4 mondial Alexander Zverev vendredi. Mais au-delà de ce défi majuscule et de ce match de gala, le jeune Français semble se retrouver quelque peu sur gazon après un début de saison décevant. Et si le changement de surface avait fait office de déclic ? Analyse de ce regain de forme.

Di Pasquale : "Il va falloir préparer les joueurs pour les JO beaucoup plus qu'on ne le pense"

Cette saison 2024 n'est (pour le moment) pas à la hauteur des espérances, des siennes avant tout. La progression d'Arthur Fils avait été tellement rapide l'an dernier – de la 251e à la 36e place mondiale – que certains s'attendaient à le voir poursuivre sur sa lancée. Mais confirmer n'est jamais évident surtout à un si jeune âge et connaître une période de stagnation n'a d'ailleurs rien d'anormal. Reste que ces deux dernières semaines, quelque chose de positif semble s'être produit.
A Rosmalen, malgré une certaine frustration, Fils s'était bien accroché face à Ugo Humbert dont le jeu est très performant sur gazon. Et à Halle, il a, jusqu'ici, poursuivi sur cette lancée. Face au Tchèque Tomas Machac, qui avait fait tomber Novak Djokovic à Genève, puis Dominik Koepfer, toujours délicat à jouer avec sa patte gauche, le jeune Français s'est montré particulièrement autoritaire et concentré de bout en bout, n'abandonnant pas le moindre set. Alors le passage sur herbe lui a-t-il permis de retrouver un esprit conquérant, lui dont les qualités athlétiques sont souvent soulignées (il avait obtenu les meilleurs résultats des tests physiques au Masters Next Gen) ?

De faux airs de Tsonga... sans le service

"Physiquement, il doit vraiment imposer cette intensité, et il a tendance à parfois ne pas mettre assez d'engagement. Il doit faire peur et mal avec ça, c'est une force et une arme. Le gazon l'oblige à être agressif tout le temps, analyse Arnaud Di Pasquale, consultant sur Eurosport qui a commenté son dernier match. Si tu ne l'es pas sur cette surface, tu es dominé, tu subis et c'est une catastrophe. Ce que j'ai constaté sur son match contre Koepfer, c'est qu'il avait la volonté de prendre l'échange à son compte, d'être bien sur ses appuis et de ne pas trop reculer. Il a bien contré en revers et a fait le jeu avec son coup droit."
Dans ces dispositions-là, Arthur Fils a de faux airs de Jo-Wilfried Tsonga tennistiquement parlant. Son côté puncheur, sa capacité à jouer en deux frappes peut être redoutable dans des conditions plus rapides, ou du moins avec une balle qui fuse davantage comme c'est le cas sur herbe. Face à un Alexander Zverev qui n'est paradoxalement pas le joueur le plus à l'aise sur la surface malgré son énorme première balle, il a un coup à jouer. À condition toutefois de lui-même hausser le ton au service.
Car c'est là où le bât blesse. Dans ce secteur, Fils reste très, trop inconstant. Si son pourcentage de premières balles était acceptable au 1er tour (62 %), ce ne fut pas le cas contre Koepfer (49 %), ce qui a donné à l'Allemand des ouvertures à la relance. Certes, Fils a sauvé les cinq balles de break qu'il a concédées, mais contre un retourneur de la trempe de Zverev, il paierait certainement ce déficit. Alors comment progresser ? Est-ce une question technique ? Ce qui frappe en voyant Fils à l'œuvre, c'est la hauteur de son lancer de balle, potentiellement problématique.
"Il a de bons passages et je pense que c'est vraiment une question de rythme. Quand tu as un lancer haut comme ça, il faut avoir le rythme parfait à chaque fois. Ce que je veux dire, c'est qu'il faut que le lancer soit tout le temps parfait, que la poussée et la coordination soient au point pour frapper la balle toujours au même endroit. Et j'ai l'impression qu'il y a quelques écarts qui ne lui permettent pas d'être régulier. Il se dérègle un peu, se retrouve à devoir sauver des balles de break et sur gazon, ça peut aller très vite. Il faut être minimum à 60 % de premières sur gazon pour pouvoir être tranquille", observe Arnaud Di Pasquale.
picture

Fils poursuit sa route verte : les temps forts de sa vicotire sur Koepfer

Profiter de l'expertise de Grosjean "l'herbivore"

Fils pourrait peut-être s'inspirer de... Zverev dont le lancer est aussi très haut, même si l'Allemand a un avantage de taille évident. Avec Sébastien Grosjean à ses côtés – seul entraîneur désormais depuis le départ de Sergi Bruguera –, Fils a en tout cas un bel atout supplémentaire pour appréhender au mieux le gazon. Double demi-finaliste à Wimbledon en 2003 et 2004 grâce notamment à son coup droit dévastateur, l'ex-capitaine de Coupe Davis adorait la surface et on l'a vu insister sur l'ancrage au sol de son joueur lors de son 2e tour. Le message a l'air de passer.
"Lors de ce match face à Koepfer, il y a quatre ou cinq fois où Arthur fait un bon coup droit et je me rappelais Seb dans la même position tout de suite sentir qu'il fallait aller déposer la volée, acquiesce notre consultant. Et je me faisais la réflexion : 'Typiquement, dans ce genre de situation, Seb va pouvoir l'aider dans ces moments-clés où tu fais la différence sur gazon.'"
Fils saura-t-il le mettre en application face au numéro 4 mondial ce vendredi ? Le défi s'annonce difficile mais pas impossible : ce ne serait pas la première fois que le Français surprendrait un membre du Top 5, Casper Ruud, sur terre battue qui plus est, en sait quelque chose. Il n'aura rien à perdre et même une place de tête de série à Wimbledon – il est actuellement 33e mondial virtuellement – à gagner. Alors, il est l'heure de lâcher les chevaux pour refaire passer pour de bon les feux au vert.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité