RETOUR RAFAEL NADAL - Roland-Garros évidemment, Paris 2024 aussi : à quelle saison s'attendre pour Nadal ?

C'est peut-être sa dernière année. Rafael Nadal a déjà évoqué cette possibilité, sans pouvoir "l'assurer à 100%". Mais à 37 ans et étant donné tous ses pépins physiques ces dernières années, il est évidemment plus proche de la fin que du début. Et si 2024 peut ressembler à une tournée d'adieu, une des questions qui revient inlassablement depuis l'annonce de son retour est de savoir quel tournoi aura la chance de l'accueillir dans les prochains mois et qui seront les chanceux spectateurs qui pourront profiter encore un peu de son immense talent ?

Le doute plane encore sur son programme à venir. Logiquement. Et alors qu'il vient de vivre une année 2023 quasi-blanche en raison de pépins à la hanche, plusieurs données seront à prendre en compte pour son staff à l'heure de choisir où il posera ses valises dans les prochains mois. Alors que des doutes planent sur sa capacité à voir son corps résister au rythme de la compétition, Nadal va en effet devoir adapter ses apparitions. Histoire de ne pas prendre de risque de rechute tout en montant en puissance pour s'illustrer lors de ses objectifs clefs.

Si on se penche sur les mois à venir, il n'est pas difficile d'imaginer quels rendez-vous Rafael Nadal a cochés. Vous vous en doutez, il y a bien sûr Roland-Garros. "L'Ogre de l'ocre" rêve forcément d'essayer d'écrire encore un peu plus sa légende avec un 15e sacre Porte d'Auteuil où il a sa statue depuis 2021. "Il fera tout pour être à 100 % à Roland-Garros. Ce serait pour moi l'objectif ultime pour voir s'il est capable de faire quelque chose de fou, et d'aller chercher un 15e Roland-Garros", annonce l'ancien numéro 2 mondial Alex Corretja, aujourd'hui consultant pour Eurosport.

Tout son programme dans les prochains mois devrait ainsi se baser sur cela : être au top de sa forme le 20 mai prochain quand les premiers échanges vont avoir lieu sur la terre battue de Roland-Garros. "Pour jouer son meilleur tennis à Paris, il doit commencer à un moment donné. Et il a donc choisi l'Australie. Mais je ne pense pas que ses attentes pour Melbourne soient très élevées pour l'instant : s'il gagne quelques matches là-bas, tant mieux pour lui, estime Boris Becker dans le podcast d'Eurosport Allemagne, "Das Gelbe vom Ball". Il se concentrera ensuite sur les tournois sur terre battue au début de l'année. Il jouera certainement Monte-Carlo, Barcelone, Madrid et peut-être même Rome afin d'être à nouveau à 100 % à Paris."

Le voir enchaîner tous les principaux tournois sur terre battue serait cependant surprenant. Il fera sûrement des choix pour ne pas prendre de risque, bien conscient désormais qu'il ne peut plus faire les mêmes efforts qu'il y a quelques années. "Il doit souffrir un peu pour s'améliorer en mars et en avril, jusqu'à ce qu'il puisse jouer son meilleur tennis en mai", estime toutefois Becker. "Si Rafa est capable de jouer entre 15 et 20 matches de janvier à Roland-Garros, il ne fait aucun doute qu'il sera en très bonne forme pour envisager de renouer avec le succès à Roland-Garros", annonce de son côté Alex Corretja.

Cependant, Roland-Garros n'est pas le seul rendez-vous de l'année 2024 qui doit faire saliver Rafael Nadal. Cet été, les Jeux Olympiques vont notamment avoir lieu. Et si le l'homme aux 22 titres du Grand Chelem compte déjà deux médailles d'or à son formidable palmarès (ndlr : 2008 en simple et 2016 en double), s'offrir un dernier titre olympique doit forcément lui trotter dans la tête, alors que le tournoi de tennis de Paris 2024 va se disputer chez lui, sur la terre battue de Roland-Garros. "Le fait que les Jeux Olympiques se déroulent à Roland-Garros et que Rafa y participe en pensant que cela va être sa dernière chance d'ajouter une médaille pour son pays constitue un moment important", estime Alex Corretja. "Si vous ajoutez à cela qu'il pourrait jouer avec Carlos Alcaraz en double, ce serait quelque chose d'attrayant".

Le reste sera du bonus. Même si les tournois du Grand Chelem seront évidemment toujours dans un coin de sa tête. "S'il pouvait choisir et compte tenu du fait qu'il a déjà remporté l'or olympique en simple et en double, il déciderait plutôt de gagner un Grand Chelem de plus. (…) C'est ce qui fera la différence dans l'Histoire", explique Corretja. Mais la donnée qui change tout reste cependant que l'on parle de Rafael Nadal, ce champion d'exception qui semble toujours capable d'aller plus loin si son corps le laisse tranquille. Alors, on se dit que rien n’est à exclure avec lui. "Tout est possible pour lui. Tant qu'il pense qu'il a une chance de gagner des matches et des tournois, il faut le croire", prévient encore Becker.