"Ce gamin a un truc", "déjà une star", "une petite sensation" : la planète snooker en pince pour le Chinois Si Jiahui

Ronnie O'Sullivan n'a pas tous les yeux braqués sur lui en ce moment. Superstar du snooker, le septuple champion du monde voit un jeune joueur de l'Empire du Milieu lui ravir la vedette depuis le début de la quinzaine à Sheffield. Pour sa première dans le tableau final du Championnat du monde, Si Jiahui continue de surprendre. Le Crucible Theatre en a même fait l'un de ses chouchous. Rien que ça.

Apprécié des fans, le Chinois est également salué de toutes parts chez les experts du jeu. "Ce gamin a un truc. Il aime vraiment jouer ici. Je ne sais pas si c'est un manque d'expérience vu qu'il est jeune, mais quoi qu'il en soit il a le profil pour gérer cet endroit. Ce garçon est déjà une star", expliquait admiratif Alan McManus, consultant pour Eurosport UK.

Plus jeune joueur en quarts de finale du Mondial depuis Matthew Stevens en 1998, Si Jiahui a également plu à Jimmy White. "Il a voyagé dans tout le Royaume-Uni depuis un an en jouant dans les tournois amateurs et sans parler un mot d'anglais. Tout le crédit est pour lui. Il sait comment faire pour empocher des billes. Ce gamin peut faire ça dans n'importe quelle position. C'est vraiment un joueur extraordinaire."

Outre les deux experts Eurosport, le champion du monde 1985 Dennis Taylor a salué le joueur basé à… Sheffield depuis quelques années. "C'est un talent merveilleux que nous observons ici, l'un des meilleurs à sortir de Chine depuis un certain temps, c'est une petite sensation." Six fois champion du monde, Steve Davis était tout aussi bluffé sur la BBC. "On ne peut jamais prédire ce qui va se passer. Mais, des fois, un jeune joueur débarque et saute les paliers très vite. C'était une promesse, maintenant c'est un vrai joueur."

Champion du monde 2005, Shaun Murphy lui prédit un destin doré et même de "devenir le premier champion du monde chinois de l'histoire". Défait à son tour, Robert Milkins est lui plus mesuré, probablement émoussé par le goût de la défaite. "Si a bien joué, mais personnellement, je pense qu'il devra s'améliorer pour gagner le tournoi…"

Pas rancunier, le cadet des huit derniers joueurs en lice tend à rejoindre sa victime lorsqu'il évoque son futur à Sheffield et notamment son quart de finale contre Anthony McGill : "Le seul secteur de jeu où je peux rivaliser avec lui, c'est l'attaque parce que mon jeu de safety est censé être le pire parmi les 32 joueurs du plateau."

Interrogé sur le jeune Chinois, l'Ecossais n'a lui pas manqué de saluer son adversaire en quarts de finale au micro d'Eurosport. "C'est un joueur incroyable. Je l'ai joué plusieurs fois et il m'a scotché. Il a un jeu direct et une technique phénoménale." Battu à deux reprises par le Chinois, le "Smiling Assassin" préférait sourire au moment d'évoquer la principale force de frappe de Jiahui. "Les poches pourraient faire la même taille que les billes, elles rentreraient quand même. Il est vraiment précis, je vais avoir du pain sur la planche..."

Le natif de Glasgow ne s'est pas manqué sur son analyse. A quelques exceptions près. Le Chinois a brillé en début de quart de finale, mais a concédé des points naîvement avant de dégringoler pour être rejoint en fin de première session (4-4). Son jeu d'attaque fait mouche par séquence et continue d'éclabousser le Crucible. Mais son manque d'expérience et ses errements en safety lui jouent des tours. Son tournoi est déjà amplement réussi, mais le conte de fées de Si Jiahui peut continuer. A lui d'y mettre les bons ingrédients.