Val d'Isère - Alexis Pinturault, un top 5 et de la confiance pour la suite : "Il ne faut pas oublier d’où je viens"

Les performances en disent souvent plus que la simple lecture du résultat. Cela peut sembler évident mais, samedi, ce poncif a encore une fois pris tout son sens avec Alexis Pinturault. Sur le papier, la 5e place du skieur de Courchevel, pour son retour à la compétition cette saison après les nombreuses annulations, était un bon résultat mais sans éclat pour autant, tant le Français est d’un pedigree hors du commun. Mais, dans les faits, elle a tout d’une belle performance, surtout après une première manche bien trop en-dedans au goût du champion du monde de combiné.

"Si je suis derrière aujourd’hui, c’est parce que la première manche a été insuffisante, analyse-t-il. J’ai fait trop d’erreurs, trop de gourmandise certainement aussi… Tout ça m’a coûté relativement cher". Repoussé à 1’’76 de Marco Odermatt au terme du premier acte, Pinturault voyait déjà ses espoirs de victoire envolés et ceux de podium sérieusement amincis. Mais loin de se laisser abattre, le Français a laissé ça derrière lui au moment de s’élancer pour la seconde manche, dans une visibilité quasi nulle. "J’avais eu beaucoup de difficultés les années précédents en deuxième manche, surtout quand ça marquait et que la visibilité était mauvaise, avoue t-il. Cette année, je me sens au contraire beaucoup mieux dans ce genre de conditions et ça s’est confirmé aujourd’hui".

"Il ne manque pas grand-chose, regrette le Tricolore. Sur la deuxième, je suis dans le ton des tous meilleurs, en tout cas de ceux qui s’élançaient sur la fin comme moi parce qu’il y avait deux courses dans la course aujourd’hui. Mais je suis satisfait. Après à mon niveau et avec ma carrière, j’ai toujours envie de faire mieux mais il ne faut pas oublier d’où je viens". Car si Alexis Pinturault est l’un des tous meilleurs géantistes de l’histoire, le Français sort tout de même d’une saison 2022-2023 bien plus compliquée. "L’année dernière, certes je fais des podiums, mais j’ai cruellement manqué de régularité et c’est quelque chose que j’ai envie de retrouver, raconte le skieur de Courchevel. Il en faut pour essayer de se battre régulièrement pour le podium". Et il sait déjà quoi faire pour remédier à ce "point faible".

"Ça passe par faire deux manches constantes, en étant régulièrement dans les sept, explique le Français. En deuxième, il faut se battre avec les meilleurs, quoi qu’il arrive, surtout quand le terrain se dégrade et aujourd’hui, ça a été le cas donc il y a beaucoup de choses positives à retenir. Il faut regarder le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide". Plein de positif donc pour cette première course de la saison, alors que le Tricolore a chamboulé sa préparation cet été, lui qui a décidé de mettre l’accent sur la vitesse cette saison pour découvrir la descente. Mais sans pour autant délaisser ses disciplines fortes, bien au contraire. Et c’est dans cette optique qu’Alexis Pinturault devra délaisser une des deux descentes la semaine prochaine, face à l’énorme programme (3 épreuves de vitesse à Val Gardena et 2 géants à Alta Badia) qui attend les skieurs en Italie entre le 14 et le 18 décembre prochain.

"Je pense que je ne ferai pas les deux descentes de Val Gardena, avoue le Tricolore, avant d’approfondir son idée. Il est très probable que je fasse la descente courte, le Super-G, surtout, et les deux géants. La descente longue, elle, reste clairement en suspens. Même la descente courte, on peut encore se poser la question. On va voir avec les coachs, on va débriefer tout ça après ce week-end et même après les entrainements. L’objectif, c’est d’être bon sur les épreuves où je peux aller chercher des podiums donc priorité aux géants et aux Super-G". Et ce n’est pas sa performance à Val d’Isère qui va le faire changer de stratégie.