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Toulouse - UBB en finale du Top 14 : L'ogre face au bizuth mais pas David contre Goliath

Simon Farvacque

Mis à jour 28/06/2024 à 20:24 GMT+2

Le Stade toulousain brigue un vingt-troisième titre de champion de France, vendredi à Marseille (21h05), tandis que l'UBB (entité récente) vise un premier sacre. Entre ce Toulouse qui a remporté ses neuf dernières finales et des Bordelo-Béglais pour qui participer au dernier acte est une sorte de victoire, le rapport de force semble limpide. Mais le monde d'écart, sur le pré, n'est pas si évident.

Lafond : "L'UBB me rappelle le Racing de 1987, on était content d'arriver en finale…"

Un stade, deux ambiances. Toulouse et l'UBB ont accueilli différemment leur qualification pour la finale du Top 14, la semaine dernière à Chaban-Delmas. D'un côté, des Toulousains déçus de leur prestation face à La Rochelle, enclins à analyser froidement ce qui a cloché dès le coup de sifflet final. De l'autre, des Bordelo-Béglais pas plus clinquants contre le Stade français mais aux anges, célébrant leur première accession à l'ultime joute du Top 14.
Le contraste a été décuplé par le scénario des rencontres, puisque la victoire 22-20 de Yannick Bru et sa bande était encore en suspens à la dernière seconde, mais il tient surtout dans le standing des deux clubs. Pour la Ville rose, il est question d'un possible vingt-troisième sacre – le quatrième en cinq ans – quand son adversaire, né d'une fusion en 2006, voit sa présence au Vélodrome comme un marqueur de progression, après trois demies infructueuses de rang.
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"Il n'y a rien de plus beau qu'une finale de Top 14 mais il n'y a rien de pire que de la perdre"

L'UBB pour cocher deux cases d'un coup

"Ça me rappelle ma première finale, en 1987 contre Toulon, note Jean-Baptiste Lafond. Au Racing, on était contents d'y être. On n'avait pas imaginé ce que serait une finale perdue (15-12, ndlr). La deuxième fois, trois ans après, on avait décidé de gagner (22-12 après prolongation contre le SU Agen)." Cet écueil, qui représente un bon présage à moyen terme, guette les Bordelo-Béglais selon lui : "Ils ne sont pas repus… mais peut-être déjà satisfaits."
Satisfaits, les Toulousains ne le seraient pas le moins du monde en cas de revers, vendredi soir (coup d'envoi à 21h05). "On n'est jamais blasés" de gagner, assure Romain Ntamack, ouvreur d'une machine à remporter des finales. Depuis son échec face au Munster en Champions Cup en 2008, Toulouse est à 100% en la matière, neuf titres à la clef. Une réussite due à son armada – Antoine Dupont en tête – ainsi qu'à un petit "quelque chose".
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Toulouse et les limites de l'impalpable

L'ascendant du Stade toulousain est presque mystique quand le trophée est à portée de main, d'après Yoann Huget. "Le match le plus dur, c'est la demi-finale. Parce qu'on a tellement confiance en notre groupe, en l'institution, que si on joue à notre niveau en finale… On ne peut pas perdre, considère celui qui a pris sa retraite en 2021, sur Sud Radio. Il y a quelque chose qui nous anime durant toute la semaine. On est relâchés, détendus, on ne craint personne."
Mais pour que cet avantage impalpable reste intangible, il faut le cultiver sans le prendre pour acquis. Thomas Ramos a en ce sens tiré la sonnette d'alarme vendredi dernier, suggérant d'être "peut-être un peu moins détendus" dans la préparation du dernier acte, qu'avant l'affrontement face au Stade rochelais. Un duel dont l'issue a été en partie conditionnée par les deux cartons rouges des Maritimes (39-23).
C'est l'opposition entre l'euphorie et l'expérience
D'autant plus qu'en face, rien ne dit que l'UBB sera inhibée par l'événement et non libérée par le sentiment d'un premier devoir accompli. "C'est l'opposition entre l'euphorie et l'expérience", résume Fabien Pelous, ancienne gloire toulousaine. L'insouciance a certaines vertus et Damian Penaud, recrue phare du club présidé par Laurent Marti, l'illustre par son style parfois peu orthodoxe mais si redoutable en phase offensive (14 essais en Top 14 cette saison).
Au soir de la qualification des siens, l'ailier international a pointé du doigt le jeu "plus ou moins" similaire des deux formations, sur le plateau de Canal+, dans l'espoir d'une finale débridée… et pas si déséquilibrée ? L'attaque la plus prolifique du championnat (Toulouse) se dresse devant la 3e, par ailleurs dauphine en mètres parcourus ballon en main, fruit d'un projet ambitieux et forte d'un effectif qui en impose, surtout derrière. L'ogre est Goliath, mais le bizuth n'a rien de David.
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Lafond fusionne Toulouse et l'UBB : sa ligne de trois-quarts ultime

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