"Marquer l'histoire", ou l'obsession de cette génération toulousaine symbolisée par Dupont, Ramos, Cros ou autre Ntamack

ParSimon Farvacque

Mis à jour 29/06/2024 à 20:04 GMT+2

"C'est un moteur." Faire mieux que les générations précédentes du Stade toulousain est un objectif assumé du côté de Thomas Ramos, Antoine Dupont et compagnie. Vendredi, en écartant brutalement l'UBB de leur route en finale du Top 14 à Marseille (59-3), les représentants de la Ville rose ont fait fort dans cette optique. Ils expliquent, en prime, en quoi cette course à la gloire leur semble saine.

"18 trous, que des birdies : Toulouse a fait le match quasi-parfait"

"On continue d'écrire l'histoire du club et notre histoire, mais ce qui a été fait avant restera magnifique." François Cros n'a pas commis d'impair au micro de Canal +, alors que Thierry Dusautoir, glorieux ancien de la maison toulousaine, se tenait à ses côtés sur la pelouse du Vélodrome. Non, ce nouveau Toulouse ne veut pas jeter ses aînés aux oubliettes. Mais oui, il veut les surpasser et cela tourne même à l'obsession.

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En atomisant l'UBB (59-3) vendredi en finale du Top 14, il a fait un pas de plus dans cette direction. Depuis 2019, la Ville rose a mis la main sur le bouclier de Brennus quatre fois (2019, 2021, 2023, 2024) et a conquis la Champions Cup à deux reprises (2021, 2024). Soit deux opus d'une domination absolue (2020-21, 2023-24) qui tient à cœur à Antoine Dupont, auteur d'une prestation remarquable à Marseille.

Top 14

"J'espère que Toulouse ne va pas dominer autant que le PSG"

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Hier à 20:03

Je vais taquiner Clément Poitrenaud, qui est très fier de tout ce qu'il a gagné

"On avait envie depuis plusieurs saisons de marquer le club avec cette génération. C'est ce que l'on fait avec ce 'double doublé'", se réjouit le n°9, crédité de deux essais lors de cette finale… un stade de la compétition où il n'a jamais connu l'échec en pro. Thomas Ramos, l'un de ses plus fidèles compères, embraye : "C'est un moteur. Je vais taquiner Clément Poitrenaud, qui est très fier de tout ce qu'il a gagné."

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Le buteur du XV de France considère "qu'avoir des entraîneurs qui ont plus gagné (…) permet de garder les pieds sur terre et de se dire qu'on a encore un peu de chemin à faire." Coach des arrières, Poitrenaud compte sept titres en tant que joueur du club. Ramos, Dupont, Cros ou autre Romain Ntamack en sont à six… et ils ont entre 25 et 30 ans. Le levier de motivation risque d'être amendé sous peu.

"J'espère que Toulouse ne va pas dominer autant que le PSG"

On est animés, on est habités par le fait de marquer l'histoire de ce club

Ugo Mola, manager depuis 2015, use aussi de l'argument de la course au panthéon, pour concerner ses hommes, qui viennent d'apporter au Stade toulousain son vingt-troisième titre de champion de France. "Ils sont pas mal, quand même, mais il en manque… (pour former la génération de référence)", les piquait-il encore jeudi. Mais derrière ce qui relève parfois de la plaisanterie, Ntamack assure que le sentiment d'être en mission est profond.

"On est animés, on est habités par le fait de marquer l'histoire de ce club, a raconté le héros de la finale 2023 face à La Rochelle, sur le plateau du diffuseur du Top 14. On se répète souvent que l'institution est plus grande que n'importe quel joueur. Cela fait la force de ce groupe. Personne ne se croit plus haut que le club et tout le monde se bat pour ce maillot, pour ces couleurs."

De quoi ajouter une touche d'humilité à un dessein qui peut paraître mégalo. Et si c'était Mola, le visage ultime d'un Toulouse conquérant, puisqu'il a connu le succès en rouge et noir sur le pré, dans les années 1990, avant de le faire depuis le banc ? "Guy Novès a disposé pendant à peu près 25 ans de la crème de la crème du rugby et j'ai la suite de la crème de la crème", répond-il. Ne cherchez pas, vous ne les piègerez pas.