"Il n'y avait qu'eux sur le terrain" : Stade toulousain-UBB, une fessée pour l'éternité en finale du Top 14

ParSimon Farvacque

Mis à jour 29/06/2024 à 14:21 GMT+2

Le Stade toulousain a roulé sur l'UBB, vendredi au Vélodrome, dans des proportions "humiliant(es)" des dires de Nicolas Depoortere. La finale du Top 14 a ainsi perdu de son intérêt, s'achevant sur le score de 59-3. Mais pas de sa prestance, tant le Toulouse d'un Antoine Dupont encore brillant (deux essais) a délivré une prestation majuscule. Jusqu'au bout, par respect pour le jeu et l'adversaire.

"18 trous, que des birdies : Toulouse a fait le match quasi-parfait"

59-3. Non, le tableau d'affichage n'est pas défectueux. Le Stade toulousain a bien châtié dans des proportions historiques l'UBB, ce vendredi au Vélodrome. Comme si la finale du Top 14 n'avait même pas eu lieu. "On n'a rien su faire, il n'y avait qu'eux sur le terrain", a déploré un Nicolas Depoortere dépité, à chaud. Son coéquipier Matthieu Jalibert, présent de dernière minute et handicapé par une récente blessure aux ischios, s'est senti impuissant : "Je ne pensais pas qu'il y avait autant d'écart (…) On ne peut pas être déçus quand on est pris dans tous les secteurs."

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Pris dès l'entame, qui était "ciblée" par les Toulousains, d'après leur chef de file Antoine Dupont. Le numéro 9 de la Ville rose a pesé dans ce début de match à sens unique, durant lequel il a claqué un doublé. Résultat, les Bordelo-Béglais comptaient déjà 19 points de retard, après une grosse vingtaine de minutes (22-3). Peato Mauvaka, également crucial dans ce break initial, raconte comment Toulouse a abordé cette finale avec l'envie de se retrouver, au micro de Canal + : "On ne s'était pas reconnus en demi-finale. On a joué notre rugby de la plus belle des manières."

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"Humiliant, catastrophique"

"C'est la finale où j'ai eu le plus de stress, une boule au ventre que je n'ai pas d'habitude", poursuit le talonneur des Bleus. Comme si le coup de fouet d'une demie remportée de manière poussive (39-23), face à des Rochelais qui semblaient en mesure de se qualifier avant d'être sanctionnés de deux cartons rouges, avait remis les champions de France en titre dans le droit chemin. Celui d'un nouveau triomphe. Grandiose, éclatant. "Humiliant, catastrophique", décrit Depoortere, depuis le camp des vaincus.

Ce score est le plus large de l'histoire des finales de Top 14. Si loin devant le 40-13 de Biarritz… face au Stade toulousain, en 2006. Un Stade toulousain qui ne bute plus sur la dernière marche. Jamais. Cela fait dix finales de gagnées sur les dix dernières disputées, toutes compétitions confondues. "Ce Brennus a une place… comme tous les autres", aux yeux d'un Thomas Ramos pour qui répéter les sacres est bien plus important que de les décrocher de manière si écrasante. L'arrière international ressent tout de même "beaucoup de fierté" et a "beaucoup de respect pour cette équipe de Bordeaux."

Si folle et significative dernière action

Un respect qui s'est illustré lors de l'ultime action, où l'UBB a été proche d'aplatir en terre promise, avant de se faire punir une énième fois, par un contre fantastique de 100 mètres. Mauvaka, Julien Marchand et Paul Graou ont fait danser le ballon de main en main, Ange Capuozzo a conclu en coin. Dans cette séquence, il y a tout eu. Le désir de ne pas laisser l'adversaire sauver l'honneur par charité. Celui, aussi, de jouer jusqu'au bout, qui a fait sourire un Romain Ntamack fatigué : "Après 80 minutes, j'aurais bien aimé qu'on tape en touche."

"On est encore un groupe jeune mais on commence à avoir un peu de bouteille", considère un Dupont intenable autour des rucks ce vendredi soir, surtout lors du premier acte. De ce mélange d'énergie et d'expérience accouche "une envie et un enthousiasme énormes", mais aussi "un froid, un calme qui permettent de gagner les matches de ce niveau." De les gagner très souvent. De les survoler plus rarement. Même pour Toulouse, ce 28 juin 2024 n'était pas un jour comme les autres.