Test-Match - Automatismes, confiance, blessure : les enjeux du dernier test pour les Bleus

Mis à part Reda Wardi, placé dans le formol avant la Coupe du monde eu égard à la configuration particulière au poste de pilier gauche (le premier choix Cyril Baille sera indisponible pour le début de la compétition), Fabien Galthié a choisi de coucher dans son équipe de départ de dimanche contre les Wallabies les noms des joueurs qui devraient démarrer le 8 septembre prochain face aux All Blacks. En cela, le terme de "répétition générale", usité à souhait pour un dernier galop d’essai avant les choses sérieuses, semble bien de rigueur.

Répéter pour éviter les fausses notes, ce sera un peu plus encore l’enjeu pour les deux hommes de la charnière. Orphelin de Romain Ntamack, avec qui il composait une partition très rodée en sélection comme en club, Antoine Dupont doit retrouver dans l’urgence des automatismes avec son nouveau binôme. Matthieu Jalibert, dont tout indique aujourd’hui qu’il sera l’ouvreur numéro 1 des Bleus durant le Mondial, n’a en effet plus démarré en équipe de France avec le meilleur demi de mêlée de la planète depuis novembre 2021 et un test face à la Géorgie (41-15). Un match où il avait d’ailleurs marqué un essai, servi par…Romain Ntamack du temps où le staff tricolore cherchait à associer les deux meneurs de jeu.

Toujours est-il que deux ans, c’est long ! Et que le France – Australie de dimanche apportera des éléments de réponse précieux, notamment sur la capacité des deux hommes à s’entendre pour bien faire jouer l’équipe de France. Plus attaquant que Ntamack, jugé moins bon défenseur, Jalibert devra trouver le bon tempo et ce France – Australie ne sera pas de trop pour peaufiner les réglages avec la superstar toulousaine et rassurer ses autres partenaires.

"Matthieu est encore un joueur jeune mais il s'approche de la maturité internationale, a dit de lui Galthié cette semaine. On a toujours compté sur lui depuis quatre ans. Il n'y a pas de discussions sur son potentiel et sa capacité à assumer son poste de numéro 10". Une confiance qui n’attend qu’à trouver de l’écho sur le terrain.

De confiance, il en sera plus largement question pour l’ensemble du XV de départ "premium" dimanche. L’impression mitigée laissée à Saint-Étienne contre l’Écosse (30-27), le seul des trois premiers tests avec une majorité de cadres, avait laissé bon nombre d’observateurs sur leur faim. Parmi les causes évoquées, des jambes encore lourdes pour ceux qui ont terminé le plus tard la saison précédente et la crainte inconsciente de se mettre hors-jeu, comme cela a d’ailleurs été le cas pour Romain Ntamack. Si le terrible mois de juillet est a priori mieux digéré et que le couperet de l’annonce de la liste des 33 est déjà dans le rétroviseur, le risque de blessure ou de carton rouge dans la dernière ligne droite n’a en rien disparu et ne peut être occulté.

Pour les joueurs comme pour Galthié qui, bien qu’apôtre du "vécu commun" et avocat d’un mois d’août à quatre tests à haute intensité, doit secrètement croiser les doigts aussi fort que possible pour passer à côté d’une nouvelle catastrophe. Aussi bonne que serait la copie des Bleus dimanche, elle ne pèserait en effet pas lourd à l'heure du bilan face à une blessure sérieuse d’un Antoine Dupont ou d’un Grégory Alldritt. À moins de deux semaines du match d’ouverture de la Coupe du monde, sortir indemne du crash-test australien serait, en soi, une formidable nouvelle pour Galthié et son staff.