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MONDIAL U20 - FRANCE-IRLANDE - "Le rugby français est derrière nous" : Avec les U20, la formation française en réussite

Paul Citron

Mis à jour 14/07/2023 à 15:23 GMT+2

Pour la troisième édition de rang, l’équipe de France des moins de vingt ans se présente ce vendredi à 19 heures en finale de la Coupe du monde. Une régularité sans précédent pour les Bleuets, qui sont devenus un modèle de réussite consacrant la formation dans l’Hexagone. Au centre de cette émergence, le système des JIFF, contraignant mais efficace, ainsi qu’un meilleur suivi des jeunes joueurs.

Lafond : "Continuez à boire de l'eau pétillante et ramenez-nous cette Coupe du monde"

Trop concentrés sur les Bleus à l’approche de la Coupe du monde en France, on n’avait pas vu venir leurs cadets. Le Mondial U20, disputé en Afrique du Sud, a fait son retour le 24 juin dernier après avoir disparu pendant 3 ans. Et comme en 2019, comme en 2018, l’équipe de France arrive jusqu’en finale. Cette année, c’est l’Irlande qui tentera de mettre un terme à la dynastie bleuette (19 heures).
Ce n’est sûrement pas la chose que les coéquipiers de Marko Gazzotti ont besoin d’entendre en ce jour de finale, lui qui a apprécié devant Rugbyrama la visite du président de la FFR Florian Grill avec ces mots : "ça montre que le monde du rugby français est derrière nous, que la France est derrière nous." Mais après tout, le résultat de ce vendredi soir importe peu. Une troisième finale en trois éditions, qu’elle soit ponctuée d’un troisième titre ou pas, suffit à constater l’essentiel : les Bleuets font désormais partie du gratin. Une émergence au plus haut niveau dans la catégorie qui consacre la refonte de la formation française. Avec en exergue, la réussite de la réglementation JIFF.

Toulon en a souffert, la France en profite

Toulon en a fait les frais en fin de saison dernière. La moyenne de 17 joueurs issus des filières de formation par feuille de match, imposée par la Ligue nationale de rugby pour les clubs non promus, avait contraint le RCT à envoyer un groupe très remanié disputer un match couperet face au Racing 92, lors de l’avant-dernière journée. Un crève-cœur, qui porte néanmoins ses fruits : en poussant les clubs français à se recentrer sur leurs espoirs plutôt que de les laisser enrôler un maximum d’internationaux, la LNR a lancé un cercle vertueux.
Sébastien Piqueronies, l’actuel coach de la Section paloise qui a managé les U20 lors de leurs deux titres en 2018 et 2019, confiait à Actu Rugby mercredi que le progrès relevait aussi d’une meilleure communication entre les clubs et la Fédération. "Le rugby français a trouvé son modèle de cohérence, de formation, expliquait-il. Les résultats prouvent qu’il fonctionne grâce à une belle synergie entre ses championnats professionnels, Pro D2 et Top 14, et les compétences de nos clubs et de nos terroirs d’un côté, et de la Direction Technique Nationale de l’autre."
Autrefois prélevés à la source et quelque peu isolés de la formation en club en empruntant le chemin fédéral – le pôle France –, les jeunes joueurs talentueux s’aguerrissent au contact du monde professionnel. "Les clubs sont compétents et capables de les aider à se développer, avançait ainsi Sébastien Piqueronies. (...) Quel pays au monde peut se targuer d’avoir 30 centres de formation ? C’est une preuve d’intelligence de se servir de ces ressources."

Une génération déjà dorée

L’ASM a par exemple profité de la révélation Baptiste Jauneau, titulaire à la mêlée face à l’Irlande, après une deuxième partie de saison très prometteuse à Clermont. Au cours d’une saison très difficile à négocier pour les Jaunards, ce pur produit du club a amené l’étincelle qu’il manquait sur le terrain pour permettre aux Auvergnats d’éviter la catastrophe. Jauneau a prolongé en fin de saison avec l’ASM, et jusqu’ici, sa Coupe du monde ne doit pas faire regretter leur choix aux dirigeants.
Plus difficile de trouver le diamant que de le tailler
"Il est plus difficile de trouver le diamant que de le tailler", rappelait cependant notre consultant Jean-Baptiste Lafond dans sa chronique ce lundi. Il est certain que grâce à Baptiste Jauneau, grâce à Hugo Reus, Posolo Tuilagi ou Marko Gazzotti, fers de lance d’une génération aux joueurs d’exception, les progrès faits dans la formation apparaissent comme une évidence.
Mais si les Bleuets sont à 80 minutes d’un triplé, ils le doivent aussi au système dans lequel ils se sont affirmés. L’exemple de la génération des Espoirs en football illustre parfaitement que l’un peut aller sans l’autre. Les Bleuets du rugby ont appris les codes. Ils ont en eux les clefs pour tout raser sur leur passage. Et en ce jour de finale, ils ne pensent qu’à une chose : sucrer ce savoureux cocktail d’un nouveau succès.
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