Antoine Dupont et sa blessure, sur toutes les lèvres après France-Namibie : "Il est tellement important…"

ParSimon Farvacque

Mis à jour 25/06/2024 à 00:54 GMT+2

Antoine Dupont est sorti blessé en raison d'un choc au visage, lors du match de Coupe du monde entre la France et la Namibie (96-0). Avant même de connaître la nature de la blessure du numéro 9 du XV de France, ses coéquipiers avaient du mal à se réjouir de leur succès historique, jeudi soir à Marseille. Le capitaine des Bleus est un leader "qui n'a pas besoin d'en faire trop pour être écouté".

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Fabien Galthié n'a trompé personne. Ni même lui, d'ailleurs. Le sélectionneur du XV de France a réalisé une conférence de presse théâtrale, jeudi soir, comme pour masquer son inquiétude au sujet d'Antoine Dupont. "J'essaie de plaisanter", a-t-il glissé entre une boutade et une mise en scène impliquant un Charles Ollivon tout aussi bon dans l'exercice. Mais le ton grave n'était jamais bien loin, la Coupe du monde du capitaine des Bleus ayant peut-être basculé négativement au Vélodrome. Ce qui a été confirmé vendredi matin, quand un communiqué nous a appris que Dupont souffrait d'une "fracture maxillo-zygomatique".

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Un choc tête contre tête avec Johan Deysel, qui a valu un carton rouge à ce dernier, a compromis la compétition de Dupont. Galthié avait évoqué ce sujet brulant, peu avant minuit : "[Antoine Dupont] est à l'hôpital. Il passe des examens pour une suspicion de fissure ou de fracture au niveau du maxillaire." Ajoutant qu'il "rest(ait) connecté" pour nous faire part d'un potentiel diagnostic concernant son n°9.

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Ce n'était pas la fête dans le vestiaire

Sorti à la 46e minute, le demi de mêlée du Stade Toulousain "serait espéré de retour" pour une potentielle demi-finale, "voire en quarts", toujours d'après nos confrères du "Midol". Cette incertitude pesante a éclipsé la victoire record des Français, 96-0 contre la Namibie, et aucun joueur n'a feint le contraire en zone mixte. "On risque d'avoir encore besoin d'Antoine", a souri (jaune) Jonathan Danty. "On est inquiet, ça peut être très grave, on va croiser les doigts", a énuméré Thomas Ramos, avant qu'un autre compère de club de Dupont ne se montre plus touché par la situation.

L'antisèche : La soirée était si belle...

"C'est mon ami (...) comme un frère, a rappelé Cyril Baille. On sait ce qu'il dégage dans le groupe. C'est beaucoup de stress… il a pris quand même un gros coup." La raclée infligée aux Namibiens ne pèse pas lourd face à cette crainte, assure-t-il : "Ce n'était pas la fête dans le vestiaire". D'autant plus que les coéquipiers de Dupont n'ont pas tous saisi la gravité de l'instant, sur le terrain. C'est à l'issue du match que les différents niveaux d'information se sont lissés.

"La Namibie était beaucoup trop faible pour qu’on soit vraiment rassurés"

Un leader qui parle peu mais bien

"Je n'avais pas vu sur le coup, j'ai vu le ralenti", nous décrit Thibaud Flament. François Cros a même cru à "un coaching, pour le ménager" quand il a constaté que Dupont quittait la pelouse, avant donc de prendre conscience de l'enjeu de son remplacement : "On perd peut-être Antoine… Ça a mis un petit froid." Plus encore que la figure de proue du rugby français c'est un leader qui pourrait manquer aux Bleus. "Il ne parle pas énormément mais il parle à bon escient, il arrive à motiver ses troupes, il a toujours le mot juste avec l'aplomb qui va bien pour faire passer les émotions", raconte le troisième ligne.

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"Il n'a pas besoin d'en faire trop pour être écouté", insiste Cros, qui met ainsi en relief la légitimité dont jouit celui dont tout le monde se préoccupe, en cette pluvieuse nuit phocéenne. Gaël Fickou abonde : "Ce n'est pas quelqu'un d'extraverti. C'est plutôt Charles [Ollivon], moi, Greg [Alldritt] qui parlons beaucoup, mais il est tellement important dans le groupe, dans ce qu'il dégage et dans ce qu'il fait sur le terrain." Puisse-t-il le refaire au cours de cette Coupe du monde.