Challenge Cup - Sergio Parisse : par ici la belle sortie

Toulon n’est pas mathématiquement éliminé de la course à la phase finale. Pour accrocher la sixième place, le RCT doit s’imposer avec le bonus offensif à Mayol contre l’UBB lors de la dernière journée et espérer dans le même temps que Bayonne l’emporte à Lyon sans bonus et sans laisser de bonus au LOU. Le cas d’égalité à trois lui serait alors favorable mais la fenêtre de tir paraît tout de même bien réduite. De fait, en mettant de côté ce scénario des plus virtuels, la finale de Challenge Cup de vendredi sera vraisemblablement le dernier enjeu de la saison toulonnaise. A priori le dernier tout court aussi pour Sergio Parisse.

Le troisième ligne raccrochera les crampons à l’issue de la saison, la vingtième pour lui chez les professionnels. A priori en effet car l’hypothèse d’un retour en sélection pour la Coupe du monde existe toujours. Ses dernières prestations viennent lui donner du poids, même si le boss de la Squadra Azzura Kieran Crowley n’a jamais fait appel à lui depuis sa prise de fonction en 2021, pas plus que son prédécesseur Franco Smith ne l’avait fait au sortir du dernier Mondial au Japon.

Un happy end auquel il pense toujours et qui pourrait aussi passer par la Challenge Cup. Face à son tout premier club professionnel, le Benetton Trévise, en demie (23-0), le vétéran italien avait réussi une performance majuscule du haut de ses 39 ans (il soufflera ses 40 bougies le 12 septembre prochain). Leader à la pointe du combat et créateur inspiré pour délivrer une passe décisive au pied pour son partenaire Duncan Paia’aua, son chef d'oeuvre n'avait pu échapper à Kieran Crowley tandis que jouait en face la colonne vertébrale de la Squadra Azzurra.

Et quand bien même la finale de vendredi ne serait pas de nature à faire infléchir le choix du Neo-Zélandais, elle sera – sauf qualification miraculeuse du RCT en phases finales du Top 14 – le dernier shoot d’adrénaline du grand Sergio. Sa dernière chance aussi d’ajouter un ultime trophée dans sa vitrine personnelle, lui qui a remporté deux Boucliers de Brennus (2007, 2015) et un Challenge européen (2017). "Le moment de la fin arrive et j’essaie juste de profiter de chaque instant. Je suis vraiment heureux d’avoir à nouveau l’opportunité de jouer une finale avec Toulon, déclarait-il la semaine dernière à la BBC dans le podcast Rugby Union Weekly. Pour moi, c’est une joie et un privilège".

L’occasion enfin de laisser dans le money-time une trace indélébile au sein du club qui l’a accueilli en 2019 et avec qui il n’a encore rien gagné. Pour lui comme pour le RCT, la Challenge Cup n’est pas vraiment synonyme de grand souvenir ces dernières années, avec deux échecs récents en finale (contre Bristol et 2020 et face à Lyon l'an dernier). La ramener dans le Var pour sa dernière saison de joueur serait à coup sûr une sortie digne de sa longue et belle carrière.