Natation - championnats de France : vainqueur sur 200 m papillon et 200 m brasse, Léon Marchand monte en puissance

Il avait débuté sa semaine en faisant la moue. En continuant à ce rythme, il va toutefois vite retrouver le sourire. Lundi soir, à Chartres, Léon Marchand a été sacré champion de France du 400 m 4 nages, mais l'essentiel était ailleurs. Même s'il lui a permis de valider les minima olympiques, le temps réalisé en finale (4'10''62) était bien en deçà de ses attentes. "Le chrono n'est pas beau", avait soufflé l'intéressé devant la presse, ne cherchant pas à dissimuler sa déception. Deux jours plus tard, il doit sans doute être bien plus satisfait de lui-même.

Ce mercredi, le Toulousain était aligné sur deux épreuves, à savoir le 200 m papillon et le 200 m brasse. En attendant de savoir s'il tentera cet ambitieux doublé - rendu compliqué par l'enchaînement énergivore des courses sur une seule journée - à Paris, le nageur tricolore a passé le test avec succès. Vainqueur à chaque fois, il a réussi un chrono excellent sur 200 m papillon (1'54''08), moins sur 200 m brasse (2'08''95), mais à relativiser en raison de la fatigue accumulée tout au long de la journée. Il a surtout donné l'impression, et c'est probablement le plus important, que sa forme suivait une courbe ascendante.

De quoi ravir Nicolas Castel, son entraîneur chez les Dauphins du TOEC. "Je l'ai trouvé fort physiquement, bien dans sa tête. Il est dans une bonne dynamique", avait souligné le coach français au micro d'Eurosport après les séries. Selon lui, il n'y avait rien d'étonnant à ce que Marchand, récemment débarqué en provenance des États-Unis (où il s'entraîne tout au long de l'année aux côtés de Bob Bowman), ait eu du mal à mettre la machine en route en début de semaine. "On sait qu'il est arrivé tard en France, que cette fatigue du voyage et du décalage horaire est bien présente", a-t-il affirmé.

Un autre imprévu est venu compliquer la double tâche de l'espoir toulousain mercredi soir. "Je n'ai pas assez mangé avant le 200m brasse. J'ai eu un petit shutdown à la chambre d'appel, 5 minutes avant la course ce n'était pas facile", a confié Marchand au micro d'Eurosport après ses deux victoires. Le genre de petit détail que lui et son équipe devront corriger, s'ils veulent s'aligner sur plusieurs épreuves. "Il avait peut-être un petit peu faim, donc il faudra être vigilant sur ça. C'est ça les détails, renchérissait son coach pour Eurosport. On est dans le calibrage. Il faut s'en tenir le plan et le plan devra être rigoureux."

Forcément, le 200 m brasse couru une heure après le 200 m papilon fut plus laborieux. "Au 200 m brasse il fallait que je nage 2'09'' parce que je n'avais plus de jambes, plus de bras, a retracé le Français. J'étais un peu anesthésié. (...) Je savais qu'il fallait envoyer, mais c'était dur." Un coup de mou perceptible des tribunes, a expliqué Nicolas Castel à Eurosport. "C'était un petit peu dur dans le 3e 50, il termine à l'énergie, c'est bien. (...) On a vu dans le deuxième 100 m une nage qui se dégradait mais avec un meilleur état de forme, il n'y aura pas de souci là-dessus."

"Il faut lui laisser un petit temps d'adaptation, ne pas être trop exigeant sur les chronos", a encore insisté Castel, avant d'ajouter : "J'imagine que d'ici la fin de semaine, ce sera déjà beaucoup mieux." En sortant du bassin, Marchand semblait aller dans le même sens. "La forme est en train de revenir au fil des jours, a-t-il assuré au micro de l'organisateur. C'était beaucoup mieux que lors du 400 m 4 nages, et j'espère que le 200 m 4 nages sera sympa aussi." Rendez-vous vendredi pour savoir jusqu'où va le mener sa montée en puissance.