Cluzel : "Ça fait du bien"

Jules Cluzel : Au premier virage, je me suis fait une grosse chaleur quand mon coéquipier a freiné très tôt, et moi très tard, j'ai mis la moto en travers. Alors j'ai choisi de rester derrière, de jauger mes rivaux, de ne pas trop laisser partir Claudio (Corti, parti en pole position), puis je l'ai doublé et j'étais moins bien parce que je refaisais des erreurs. Quand je suis passé en tête la première fois, à la mi-course, j'ai fait n'importe quoi, j'étais trop agressif, j'ai fait une glisse et ça m'a un peu calmé. J'ai alors vu sur les écrans qu'on était un groupe de quatre ou cinq pilotes et que même si je me retrouvais dernier de ce groupe j'aurais le temps de remonter. J'étais vraiment à l'aise et quand Claudio a perdu l'avant dans la chicane, deux tours avant la fin, je me suis dit qu'il fallait en profiter. Je me suis concentré sur Tom (Thomas Luthi), j'ai réussi à faire un bon chrono dans le dernier tour, en étant propre et en remontant sur lui, sans faire de faute, et j'ai pu profiter de son erreur quand il a glissé. Quand je me suis vu à la corde du dernier virage, j'ai su que j'allais gagner.

J.C. : Le déclic, c'était surtout en course qu'il fallait l'avoir, parce qu'en Moto2 on est 42 pilotes au départ et il y a beaucoup de gros clients. Par rapport au fait que tout le monde disait que je tombais, cette victoire va permettre d'oublier un peu (ndlr: les chutes au Mans et au Mugello). Ca fait du bien mais il faut rester très concentré parce que Iannone, après sa victoire au Mugello, il a fait n'importe quoi. Il reste beaucoup de courses et je suis content de remonter au classement du championnat.

J.C. : On a une moto qui va vite sur les circuits lents, comme au Mans, et qui a progressé sur les circuits rapides, comme ici. On est rapides dans toutes les séances d'essais, j'arrive à faire de bonnes qualifications, car j'ai compris comment attaquer avec ces pneus. On a trouvé des solutions, je suis plus à l'aise et ça me permet d'être plus patient, en voyant comment je suis par rapport à mes concurrents. J'étais un peu trop nerveux par le passé, j'essayais trop de pousser, et j'en ai tiré des leçons. Mais la course, ce n'est pas simple...