JO PARIS 2024 | Roger-Vasselin : "Choisir Nicolas Mahut était un énorme risque que ni moi ni la FFT ne voulions prendre"

ERV : Ça s'est fait vraiment au dernier moment parce que, par rapport aux règles administratives des Jeux Olympiques, il y avait plusieurs options. La première était que je sois au lendemain de Roland-Garros dans les dix premiers mondiaux pour pouvoir choisir le partenaire que je voulais. Malheureusement, je n'ai pas assez bien joué pour être Top 10 à la fin de Roland-Garros : j'ai fini 13e, je n'avais donc plus le choix. Après intervient le classement. C'était dur d'imaginer, de savoir exactement quel classement il fallait, mais pour être sûr de rentrer dans le tableau, on avait estimé, avec des calculs plus ou moins sophistiqués, qu'il fallait être dans les 50-55, en cumulant le classement des deux joueurs. Donc ça ne laissait plus beaucoup de choix.

On ne va pas se le cacher, au début d'année, le but était de jouer les Jeux Olympiques avec Nicolas Mahut. Et malheureusement, on n'a pas eu les résultats espérés. Et puis, au classement, Nico était 52e mondial après Roland-Garros. Donc, en cumulant nos deux classements, c'était un énorme risque que moi, déjà, je ne voulais pas prendre, évidemment, mais que la fédération, non plus, ne voulait pas prendre pour qu'on soit sur la touche. Ils voulaient absolument qu'il y ait évidemment une équipe. Résultat : on a pris les meilleurs classés. C'était Fabien Reboul ou Sadio Doumbia. Et également Fabrice Martin, qui avait un classement protégé, qui pouvait nous permettre de rentrer tous les deux. L'autre possibilité était de jouer avec un joueur de simple avec Gaël Monfils ou Arthur Fils. Après, en concertation entre nous et la fédération, on a décidé que Fabien serait sur le papier, en tout cas, la meilleure option.

ERV : Bizarrement, je ne le connais pas encore super bien. Donc, c'est difficile. Je le croise, évidemment, sur les tournois. On s'est joué plusieurs fois. On a fait une fois un entraînement commun. Mais sinon, on n'a pas énormément passé de temps ensemble. Donc, déjà, je ne le connais pas super bien dans la vie de tous les jours. Je sais qu'il a toujours la banane, qu'il s'entraîne bien... ce sont de bonnes bases, déjà, pour se dire que ça va bien se passer. Sur le terrain, il est plus jeune que moi, il met beaucoup d'énergie positive, de courage, il se déplace super bien. Tout ça, c'est vraiment le top de la jeunesse, on va dire. Et je vais essayer d'amener un peu plus de maturité dans ce binôme. Il a des coups assez puissants et il se déplace très bien. Beaucoup de physique. J'espère que ça va faire une belle combinaison.

ERV : Alors, après Wimbledon, on va jouer un tournoi ensemble, ça, c'est sûr. On n'a pas encore décidé lequel, mais on jouera un tournoi sur terre battue tous les deux. Donc ça fera un tournoi plus la semaine de préparation avant les Jeux. Si jamais ça se passe mal à Wimbledon, on fera peut-être même un autre tournoi, une catégorie inférieure, un Challenger, pour essayer d'optimiser au maximum nos chances, de passer le plus de temps ensemble sur le court, de faire des matches, d'avoir plein de repères pour donner les meilleures chances pour être performant à Paris.

ERV : Oui, c'est ça, on va essayer déjà d'organiser quelques entraînements au moins ensemble, passer du temps ensemble, pour commencer à se rendre compte qu'on va être tous les deux, et que là, on est encore adversaires jusqu'à la fin de la saison sur gazon, mais qu'après, il va falloir qu'on soit soudés parce qu'il y a un truc qui arrive... ça va être quelque chose de dingue.

ERV : Je ne vais pas dire tout, mais presque. Les Jeux Olympiques, de manière générale, je les regarde tous les ans à la télé, été comme hiver, je suis un amoureux du sport en général, donc je suis évidemment aussi très chauvin pour tous les Français, que ce soit les équipes nationales ou les athlètes individuels. Donc me dire que je vais pouvoir y participer, c'était déjà quelque chose que j'avais dans le coin de ma tête en me disant "Ah, ce serait dingue!" Une fois que j'ai su que c'était à Paris, c'est devenu mon objectif principal, même si pour ça, il fallait quand même performer sur les événements classiques du tennis. Mais oui, je sais que dans ma tête, j'avais ça, j'avais cet événement. Là, il arrive et j'espère qu'il ne va pas passer trop vite surtout, mais plus ça arrive, plus je vais commencer à me rendre compte que j'ai bataillé depuis longtemps pour ça et que je vais pouvoir le vivre pleinement. Donc j'ai vraiment hâte.

ERV : Oui, je pense que ce que j'ai envie vraiment de ressentir, c'est vraiment toute la passion, toute la fête que représentent le sport et les Jeux Olympiques aussi. J'ai envie de voir ça au travers des athlètes, de les voir se préparer, de sentir un petit peu cette atmosphère-là de sport et que c'est quelque chose de dingue pour tout le monde de faire les Jeux Olympiques, parce que pour nous, joueurs de tennis, ce n'est peut-être pas aussi important au début qu'un Grand Chelem ou que la Coupe Davis, mais pour tout, enfin, en principe, pour beaucoup d'athlètes, je crois que c'est le rêve d'une vie d'y participer.

J'ai envie de ressentir ça, de m'imprégner de ça et de ressentir aussi toute la passion, la ferveur des athlètes français, de cette émulation ensemble. Ça, je ne la connais pas, parce que je n'ai jamais vraiment fait de sport collectif, même étant jeune dans les équipes de France. Je suis en Coupe Davis seulement depuis l'année dernière, donc je vis un petit peu ça, mais je crois que c'est quelque chose qui doit pouvoir nous sublimer, de ressentir toute cette atmosphère du clan français et ça, j'ai envie de ça.

ERV : Alors ça, ce n'est pas décidé encore. Je ne sais même pas, mais je crois que c'est juste avant le tableau que l'on doit dévoiler l'équipe (le 25 juillet, NDLR). Donc oui, c'est sûr que j'ai quelques références en double mixte, j'ai quelques références avec Caroline aussi, donc j'aimerais beaucoup que ce soit ça. L'équipe, maintenant, en fonction des formes de chacun, on verra, mais sur le papier, j'espère que ça se confirmera.