JO 2024 – Onesta explique le recrutement de coaches étrangers : "On n’avait pas des coaches capables de faire gagner"

Si la délégation française se gave de médailles aux Jeux Olympiques de Paris 2024 à partir du 26 juillet prochain, ce ne sera sûrement pas uniquement grâce aux compétences nationales. Ce mercredi soir, dans l’émission hebdomadaire Mon Paris Olympique diffusée sur Eurosport, le manager général de la haute performance à l’Agence Nationale du Sport Claude Onesta a expliqué le recrutement de plusieurs coaches étrangers au sein des fédérations françaises en vue des JO 2024. Une stratégie basée sur les observations faites aux Jeux de Tokyo en 2021.

"A Tokyo, on a eu la chance - c'était la période du Covid, donc ce n'était pas une chance, mais il n'y avait pas de spectateurs, donc on circulait très bien d'un site à l'autre. (...) J'ai pu voir la plupart des épreuves, a retracé l'homme qui chapeaute la stratégie olympique de la France à la tête de l'ANS. Je me suis rendu compte que les athlètes étaient bien encadrés, par des gens compétents qui savaient les faire progresser. Mais ce qui m'a sauté aux yeux, c'est qu'on n'avait peut-être pas des coaches capables de faire gagner."

Les dirigeants du sport français se sont donc tournés vers l'extérieur. Ils sont allés chercher des grands noms dans toutes les disciplines, comme Jacco Verhaeren en natation ou Oh Seon-Tek au tir à l'arc, pour superviser la formation des athlètes tricolores - sans exclure du processus les coaches français. Présents en plateau, l'archère Lisa Barbelin et son collègue Jean-Charles Valladont ont également expliqué le chamboulement qu'a provoqué l'arrivée de Oh Seon-Tek en 2022 au poste de "Head coach" de la Fédération de tir à l'arc.

"Quand M. Oh est arrivé en 2022, il a tout changé, a rejoué Lisa Barbelin. Absolument tout. On est très axé en France sur un tir qui est très fort, très dur. Lui est arrivé avec quelque chose de totalement opposé : on devait faire quelque chose très en relâchement, très doux, très simple. Et ça a été un vrai défi de changer complètement de façon de voir les choses." Un retour aux bases qui a parfois été délicat à gérer. "Il y a eu quelques moments un peu dur, notamment dans la communication. On a la chance d'avoir un traducteur coréen avec nous jusqu'aux Jeux, a reconnu Jean-Charles Valladont. Mais quand on a acquis plein de titres mondiaux, européens avant même qu'il soit là, et qu'on doit tout recommencer à zéro, à deux ans des Jeux, on se dit 'Waw'... C'est un peu particulier."

"J'ai su que par moments, ça tiraillait un peu, a rebondi Claude Onesta sur le sujet. Alors oui, ça bouscule. Mais ce n'est pas dans le confort que l'on va chercher des médailles olympiques." Justement, les dernières prévisions de l'agence Gracenote publiées ce mercredi sur Eurosport donnent 56 médailles au total pour la France, dont 29 du plus beau métal. "Vous m'auriez donné le même chiffre en rentrant des JO de Tokyo, je vous aurais dit que c'était une mauvaise plaisanterie", a avoué Claude Onesta, beaucoup plus optimiste désormais à moins d'un mois du début des Jeux. Aujourd'hui, le manager général de l'ANS y croit : "Quand je vois tous les athlètes identifiés, qui sont déjà sur des podiums mondiaux ou détenants des titres, je me dis que c'est loin d'être exagéré." Plus qu'un mois à patienter pour en avoir le coeur net.