Fernando Alonso allume Alpine et conseille à Otmar Szafnauer “de se taire”, le pilote Aston Martin apprécie Verstappen

ParJeremie Bernigole

Mis à jour 02/08/2023 à 19:15 GMT+2

Dans une interview accordée à la BBC, Fernando Alonso est revenu sur sa première partie de saison de très bonne facture avec sa nouvelle écurie, Aston Martin. L'actuel n°3 du Mondial 2023 (149 points) n'a pas épargné son ancienne équipe Alpine et son désormais ex-directeur Otmar Szafnauer, à qui il recommande de "ne plus parler du tout" vu "les résultats qu'il a obtenus". Ambiance.

"Verstappen a un côté gamin, il veut avoir le dernier mot"

Cela faisait bien longtemps que Fernando Alonso n'était plus parti en vacances en étant le troisième meilleur pilote du plateau à la coupure estivale. Pour ses douze premières courses sous la combinaison verte d'Aston Martin, l'Asturien de 42 ans a démontré qu'il n'avait rien perdu de sa superbe en réalisant une première moitié de saison "incroyable" ponctuée de 149 points.

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Il est vrai que Max Verstappen le domine déjà de 165 unités et que Sergio Pérez en possède 50 d'avance, mais les Red Bull évoluent dans une autre ligue et ni Mercedes, Ferrari et même McLaren n'ont réussi à les faire vaciller. Concernant Alonso et l'écurie britannique, personne ne les attendait aussi haut dans la hiérarchie. "Tout le monde a accueilli favorablement mon retour aux avant-postes", s'est réjoui auprès de la BBC l'Espagnol, auteur de six podiums lors des huit premiers Grands Prix de la saison.

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L'arrivée d'Alonso dans l'équipe de Silverstone en remplacement de Sebastian Vettel a été escortée de critiques. Sa décision, officialisée durant la trêve estivale en 2022 alors que les discussions avec les Bleus semblaient avancées et que l'écurie tricolore s'apprêtait à perdre Oscar Piastri, laissait suggérer une volte-face, voire une trahison de sa part.

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Szafnauer cible des critiques

Le double champion du monde a pu revenir sur cet épisode plusieurs fois depuis le début de la saison, pointant du doigt un désaccord contractuel et les propos de Laurent Rossi, ancien patron de la firme française. Il en a remis une couche dans son interview pour la BBC, accordée avant le grand ménage orchestrée chez Alpine

"On a commencé à discuter du renouvellement du contrat au Grand Prix d'Australie 2022. Les choses se sont déroulées très lentement, et ce n'était pas de mon fait. J'étais prêt et heureux. La voiture était rapide, j'étais satisfait de ses performances et des possibilités qui s'offraient à moi pour l'avenir. Quand on discutait, ils ne mettaient rien à l'écrit. Je ne parle même pas des commentaires sur l'âge", a-t-il insisté, avouant au passage qu'il avait senti sa contribution "sous-estimée" par Alpine. Ou plutôt par un homme.

Cette attitude et les discussions au ralenti, Alonso les impute à Otmar Szafnauer, directeur d'écurie débarqué le week-end dernier à Spa-Francorchamps. N'éprouvant pas la moindre pitié pour le dirigeant roumano-américain, l'Espagnol n'a pas manqué l'occasion de lui asséner un nouveau (et certainement pas le dernier) tacle : "C'est la façon dont Otmar fait les choses. Mais il devrait se taire vu la tournure de la saison. Il ne devrait même pas parler du tout. Après les résultats d'Aston Martin et ceux qu'il a obtenus, il déblatère encore et il est toujours fier de sa décision, ce qui est stupéfiant."

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Verstappen est son "double"

Décrié, son choix de piloter l'Aston Martin, septième force du plateau en 2022, s'est finalement révélé gagnant. Même si l'écurie britannique connaît un passage à vide depuis quatre Grands Prix, elle siège toujours sur le podium des Constructeurs, à 139 points d'Alpine, sixième. "Quand vous faites de votre mieux tous les week-ends, quand vous avez fait tant de choses pour Renault, vous vous sentez un peu visé lorsque l'on remet en doute vos performances, votre âge ou ce genre de choses. Et vous voulez simplement prouver avec encore plus d'ardeur que vous êtes au pic de votre carrière. Les résultats parlent d'eux-même, et c'est la meilleure façon de répondre", a-t-il conclu.

Au cours de l'interview, Alonso a inévitablement été interrogé sur Verstappen, bad boy transformé en champion imbattable depuis 2021. "Je l'aime bien", a reconnu l'Espagnol, qui considère le Néerlandais comme son "double". "C'est un pilote qui vient juste le jeudi sur le circuit, s'habille avec un uniforme Red Bull, court le samedi et le dimanche, et quitte la piste pour rentrer chez lui et continuer de courir en sim-racing ou en GT avec son père. C'est une personne très normale, qui aime le sport automobile et qui est très rapide. J'aime ce genre de choses."

Des propos qui feront plaisir au double champion du monde en titre... et qui donneront peut-être des idées de cohabitation à Helmut Marko ? Interrogé sur les performances en demi-teinte de Sergio Pérez, fin juin, le consultant de la firme autrichienne avait déclaré que seuls Alonso et Lewis Hamilton, dans une Red Bull, "seraient plus proches" de Verstappen.