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Le transfert du siècle | Lewis Hamilton (Mercedes) et son transfert chez Ferrari en 8 questions

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 02/02/2024 à 22:32 GMT+1

Qu'est-ce qui a pu rapprocher Lewis Hamilton et Ferrari au point de se lier dès 2025, selon un contrat dont l'officialisation est désormais actée ? Qu'est-ce qui a pu faire changer d'avis le Britannique, au point de rompre son engagement avec Mercedes formalisé l'été dernier ? Eléments de réponse.

Hamilton chez Ferrari : pourquoi si vite, pourquoi si tôt ?

Pourquoi Ferrari peut signer Hamilton dès 2025 ?

Parce que l'écurie italienne n'a qu'un pilote sous contrat pour 2025. Le directeur général de la Scuderia, Frédéric Vasseur, avait affirmé l'automne dernier vouloir signer un nouveau bail avec ses titulaires Charles Leclerc et Carlos Sainz pour 2025 voire au-delà, avant la fin du championnat 2023. Le patron français a justifié cet hiver son attentisme par l'énergie et le temps consacrés à la bataille pour la deuxième place du championnat des constructeurs contre Mercedes, finalement perdue.
Le boss tricolore a resigné récemment le Monégasque "à long terme", vraisemblablement jusqu'en 2029, et n'a jamais rien conclu avec Carlos Sainz. Le Madrilène a répété à l'envi la saison dernière qu'il voulait une visibilité de deux ans (2025 et 2026), pour éviter l'inconfort de sa période Toro Rosso où il avançait d'année en année. Aucune information n'a jamais filtré depuis cet automne sur une éventuelle offre de Vasseur pour un an ou deux. Quand bien même Ferrari aurait proposé un an, le clan Sainz aurait réagi médiatiquement, comme à son habitude.

Quelles raisons ont poussé Ferrari à faire attendre Sainz ?

L'Espagnol n'a qu'en de trop rares occasions fait figure de leader chez les Rouges. Les aléas l'ont placé longtemps devant Charles Leclerc au championnat, certes, mais il s'est fait doubler lors de la dernière course par Fernando Alonso (Aston Martin), son coéquipier et Lando Norris (McLaren) ! Un déclassement du 4e au 7e rang du Mondial suite à deux contre-performances que Sainz a reconnues, qui ont coûté la 2e place au championnat du monde Constructeurs et 14 millions d'euros de prize money. Un coup dur mal vécu à Maranello, au plus haut niveau malgré l'apparent détachement de Vasseur.
Ferrari a vu dans cet effondrement final la nécessité d'avoir deux n°1 pour viser le titre Constructeurs. Parce que là aussi le temps presse : en cas d'échec cette année, le Cheval cabré cumulera 16 années sans couronne des marques, soit la durée de sa disette-record observée de 1983 à 1999.
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Pourquoi Hamilton peut-il casser son contrat à mi-chemin ?

Quand on parle d'une star comme Lewis Hamilton, la réponse est pratique, contractuelle : il doit immanquablement posséder une clause de sortie au bout de la première de ses deux années d'engagement ; fin 2024 donc. Sinon, impossible de racheter sa seconde année sans le consentement de Mercedes.

Pourquoi Hamilton veut-il partir ?

Parce qu'il sort de deux années sans victoire qui ont indéniablement affecté son moral, et que les promesses ne lui suffisent plus. Si la W15 est bonne, il partira auréolé d'un huitième titre, le sentiment du devoir accompli, d'une histoire qui se termine bien. Si la dernière-née de Brackley est ratée comme les monoplaces de 2022 et 2023, cela ne lui servirait pas à grand-chose de piloter en 2025 un modèle dérivé de celui de 2024, l'usine se concentrant sur le modèle 2026 répondant au nouveau règlement châssis et moteur afin de rattraper enfin Red Bull. Or, James Allison, de retour à la direction technique, a prévenu que Mercedes ne pourrait probablement rien faire de spectaculaire avant 2026…
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Un timing d'annonce risqué ?

Risqué voire incompréhensible : la W15 n'a pas encore roulé et la Ferrari de 2024, dont le design a été entièrement revu à la mode Red Bull, non plus. Si la "rossa" déçoit, il devra faire avec en 2025 car Ferrari ne changera pas grand-chose un an avant la révolution technique de 2026... Bref, il n'a pas attendu les premiers essais hivernaux (21-23 février), et c'est un mystère.

Hamilton pourrait-il connaître une année difficile chez Mercedes ?

Un précédent existe en la matière : Fernando Alonso avait officialisé fin décembre 2005 son transfert pour 2007 chez McLaren, et Renault l'avait entièrement supporté dans sa conquête d'un second titre. Le Losange n'avait pas le choix avec un n°2 comme Giancarlo Fisichella, mais il serait étonnant que Mercedes "shifte" sur George Russell en 2024. Si la W15 est dans le coup, Mercedes jouera à fond la carte d'un Lewis Hamilton puissance 8. Dans le cas contraire, l'année 2024 pourrait lui paraître bien longue.
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Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Abu Dhabi 2023

Crédit: Getty Images

Une infidélité à Mercedes ?

Lewis Hamilton est entré dans le giron de Mercedes dès le karting, 13 ans. Il a toujours piloté en Formule 1 avec un moteur à l'Etoile dans le dos. Aux rumeurs qui l'envoyaient régulièrement chez Ferrari, il avait clamé que Mercedes était sa "Dream Team". "J'ai foi en notre retour au sommet, nous y avons été en tant qu'équipe, nous avons de plus en plus de recrues, nous avons de grandes valeurs, je vois une grande concentration dans chacun", avait-il déclaré à Autosport, lors de la der du championnat du monde 2023.
Avec un contrat de deux ans, sa feuille de route chez Mercedes paraissait toute tracée, avec notamment le retour de James Allison à la direction technique, à la place de Mike Elliot, l'auteur des calamiteuses W13 et W14, remercié. Mais, on le sait, Allison n'a pas accédé à la requête de Hamilton de reculer sa position de conduite dans la W15. L'an dernier, il avait confié "avoir l'impression d'être assis sur les roues" de la W14. Un détail qui n'en était pas un, et un désaveu qui a peut-être pesé lourd..
Et puis, évidemment, on s'était dit que Hamilton et Mercedes était une histoire pour durer jusqu'à la fin lorsque son patron-mentor Toto Wolff, avait récemment rempilé pour trois ans ; une condition nécessaire de la présence du pilote à Brackey, mais finalement pas suffisante…
Enfin, n'oublions pas qu'au delà du sport Lewis Hamilton a créé avec Mercedes la fondation "Ignite" mi-2021, visant à promouvoir la diversité dans les secteurs du sport automobile, financée en partie par le constructeur allemand. Avec l'ambition de le concrétiser dans les usines de Mercedes F1.

Qui pour succéder à Lewis Hamilton chez Mercedes en 2025 ?

Lando Norris et Oscar Piastri verrouillés par Zak Brown chez McLaren, Mercedes va se concentrer sur l'éclosion de son jeune talent, Andrea Kimi Antonelli. L'Italien de 17 ans a été champion de Formule 4 en Italie et en Allemagne en 2002, et sacré dans la très réputée version européenne de cette catégorie (FRECA) en 2023. On comprend peut-être mieux pourquoi Toto Wolff a décidé de le faire monter directement de FRECA en F2 cette année. Un titre en tant de débutant lui ouvrirait la porte de l'écurie, aux côté d'un George Russell promu n°1.
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