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Grand Prix d'Espagne | Fernando Alonso, encensé par Verstappen mais plus incontournable depuis un an

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 21/06/2024 à 12:45 GMT+2

Une conjonction de facteurs qui explique sa 9e place actuelle au Championnat du monde. Fernando Alonso a perdu la régularité qui faisait sa force depuis un an. Une assurance, un sixième sens qui guidaient Aston Martin lors de week-ends parfois compliqués. Mais au-delà de la baisse de régime de son équipe, il n'est plus aussi dominateur par rapport à Lance Stroll.

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DAZN en remet une couche. Parce que Fernando Alonso reste probablement son fonds de commerce le plus sûr, au moment où son ami Carlos Sainz s'apprête à officialiser son déclassement après quatre années de hauts et de bas chez Ferrari. Parce que le champion du monde 2005 et 2006 reste à bientôt 43 ans l'un des pilotes les plus fascinants de sa génération par sa personnalité, son professionnalisme et ce halo de mystère qui l'entoure.
Pour en attester, rien de mieux qu'un triple champion du monde. Max Verstappen donc. Interrogé par la chaîne espagnole, le 9 juin dernier, le Néerlandais s'était montré formel : "Nando" est dans son top 5 des plus grands pilotes de l'histoire du Championnat du monde. En compagnie de Michael Schumacher, Ayrton Senna, Lewis Hamilton et Juan Manuel Fangio. Des noms qui font consensus, même si le vétéran espagnol est moins titré que des champions emblématiques comme Niki Lauda (3 couronnes), Alain Prost ou Sebastien Vettel (4).
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Fernando Alonso (Aston Martin) au Grand Prix d'Emilie-Romagne 2024

Crédit: Getty Images

Enscensé par Verstappen

Le Néerlandais revendique un avis libre, car il tresse des lauriers à l'Asturien au-delà des statistiques. "Fernando se montre toujours tel qu'il est. C'est quelque chose que j'admire énormément, souligne l'actuel n°1 mondial, dans des commentaires repris par motorsport.com. Il a connu beaucoup de succès, mais reste passionné par la course automobile. C'est un homme normal et sympathique et je l'apprécie. Il est aussi généralement très heureux quand un autre pilote réussit."
Il le crédite aussi d'avoir fait découvrir la Formule 1 à tout un pays, comme lui aux Pays-Bas. Ce qui rapproche forcément. Et vient en écho aux propos émis par le leader d'Aston Martin, en janvier dernier. "Verstappen était peut-être un peu plus fou à ses débuts (…) mais maintenant c'est un pilote très correct, avait déclaré le natif d'Oviedo à DAZN. En dehors de la piste, je vois beaucoup de similitudes entre lui et moi. Nous avons les mêmes centres d'intérêt, nous aimons les courses. Nous aimons le sport plus que le spectacle."

Où est passé "Monsieur Plus" ?

Si Fernando Alonso avait récemment annoncé sa prochaine retraite (mais non, il a rempilé pour 2025 et 206), on aurait pu croire à un hommage de circonstance de la part du Batave. Il est donc sincère, précieux, de la part d'un "racer" qui apprécie les joutes en piste, même si celles-ci n'ont finalement pas été nombreuses depuis la prise de pouvoir de l'as de Red Bull sur le sport. Et même de moins en moins nombreuses avec tous les autres.
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Fernando Alonso (Aston Martin) au Grand Prix de Chine 2024

Crédit: Getty Images

C'est un fait, "Monsieur Plus" est rentré dans le rang depuis un an, et n'en sort désormais que rarement. Moins régulier dans ses résultats, il paraît moins impactant pour Aston Martin. Incarnation d'un paradoxe, il reste un "key player" pour les Verts sans apparaître tout le temps comme un "game changer". Le n°14 avait attaqué 2023 par six podiums en huit courses, auréolé d'un statut de n°3 mondial. Depuis sa deuxième place au Grand Prix du Canada 2023, il n'a signé que deux Top 3 (aux Pays-Bas et au Brésil), incapable d'endiguer la baisse de régime d'une monoplace en panne d'évolutions, à des années-lumière de la Red Bull, malmenée par la Mercedes et la Ferrari, et même une McLaren en perpétuelle ascension.

Eclaircie à Montréal

A l'heure de raviver ses souvenirs de sa dernière victoire en Formule 1, à Montmelo en 2013, Fernando Alonso peine à retrouver sa forme de toujours. Sixième à Montréal, il a flirté avec son meilleur résultat 2024 (un top 5 à Djeddah), sans dissiper les doutes. Comment est-il passé de 19-3 dans ses duels en qualifications avec Lance Stroll en 2023 à un bilan provisoire de 4-3 contre le Canadien cette saison ? Il s'est même fait éjecter deux fois de suite en Q1 (19e à Imola, 16e à Monaco), une mésaventure qu'il n'avait plus connue depuis en 2018. Gros crash en essais libres 3 à Imola et incapacité à sortir le tour qui compte dans le money time en qualification. Trafic en Q1 à Monaco, mauvais choix de pneus en course… C'est comme s'il n'était plus au bon endroit, au bon moment. Du moins plus systématiquement, ce qui faisait sa force ; sa signature.
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A-t-il perdu son mojo ? A-t-on toujours affaire au même Fernando Alonso ? Christian Horner et Toto Wolff lui ont répondu que s'il était effectivement libre pour 2025, ils n'avaient pas besoin de lui. Bref, qu'il n'était plus incontournable. Bien sûr, son expertise technique reste un atout digne des plus grands, mais il ne semble plus en mesure de contourner tous les obstacles dressés devant son AMR24. Un problème matériel que ne nie pas son patron, Mike Krack. "Il n'y a pas d'excuse, nous n'avions pas la voiture pour être dans le top 10", avait déclaré le directeur d'équipe des Verts, en Principauté.
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