Formule 1, Grand Prix d'Espagne - Cette fois c'est clair : McLaren est au niveau de Red Bull

C'est Charles Leclerc lui-même qui le dit. "Souvent, on dit que Barcelone est assez représentatif du reste de la saison" a soufflé le pilote monégasque à Canal+, déçu de sa cinquième position en qualification et la performance de sa Ferrari. Un peu plus loin, dans le parc fermé du podium de la qualification, il y en avait un qui signerait des deux mains pour que cette prédiction se réalise.

Après sa victoire à Miami, et la forte impression laissée par le rythme de sa McLaren à Imola et à Montreal, Lando Norris a signé la deuxième pole de sa carrière ce samedi après-midi à Barcelone, et la première de l'écurie anglaise cette saison par la même occasion. Et ce que Charles Leclerc ne dit pas, c'est aussi que ce tracé catalan en dit tout autant sur le reste de la saison que sur le rythme réel des voitures. Sa longue ligne droite, ses enchaînements de virages rapides à haute charge aérodynamique, mais aussi ses courbes plus lentes en font un circuit qui ne convient pas plus à une écurie qu'à une autre.

Et souvent, c'est la meilleure voiture qui y réalise la pole. Mercedes y a régné en maître en 2013 et 2019, Ferrari et Michael Schumacher aussi, entre 2000 et 2004. De quoi faire prendre une nouvelle envergure aux ambitions de Lando Norris : "Notre objectif est de gagner, mais ce sera difficile contre Max et Lewis qui seront derrière, a-t-il déclaré après la qualification. Mais nous sommes ici pour gagner maintenant."

Pour la course de ce dimanche, il sera difficile de lui donner tort : sept des dix derniers polemen se sont imposés en course à Barcelone. Mais sa déclaration résonne certainement au-delà de l'épiphénomène de ce week-end. Depuis plusieurs mois, cette McLaren MCL38 paraissait se rapprocher d'une Red Bull moins dominante que lors des deux dernières saisons. C'est officieusement acté : l'écart s'est rebouché, ou presque.

"Nous avons été rapides ces deux derniers mois, et depuis Miami, nous sommes forts, a résumé Lando Norris après la course. Nous avons probablement manqué la pole position simplement parce que nous n'avions pas réussi à faire le tour parfait, mais aujourd'hui c'est le cas." Pourtant, le Britannique n'a terminé son tour qu'avec deux centièmes d'avance sur Max Verstappen. Mais jamais une telle performance n'aurait été possible l'année dernière.

Son adversaire néerlandais avait signé la pole position du Grand Prix avec près d'une demi-seconde d'avance et se permettant même d'avorter son ultime tentative alors qu'il améliorait. "Je suis déçu de n'avoir que deux centièmes d'avance sur Max parce que j'ai eu l'impression que ça aurait du être beaucoup plus" s'est permis Lando Norris, un an plus tard. Et s'il n'a eu de cesse de répéter que Red Bull était "plus fort depuis le début du week-end", la réalité de la piste a prouvé que l'écart était fin.

Une excellente nouvelle pour la suite de la saison, qui laissera peut-être le goût amer d'être arrivée, déjà, trop tard. Max Verstappen dispose déjà de 56 points d'avance au classement général du championnat du monde. Et Red Bull a 92 points de plus que McLaren au classement des constructeurs. Il faudrait un tremblement de terre pour que le championnat soit relancé, d'autant plus que Red Bull reste certainement la meilleure écurie du plateau. Mais le résultat de la course du dimanche risque un peu moins d'être décidé dès le samedi après-midi.