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Michel Hidalgo, mythique sélectionneur des Bleus, est mort à l'âge de 87 ans

Laurent Vergne

Mis à jour 26/03/2020 à 18:33 GMT+1

C'est une figure emblématique du football français qui est partie. Ce jeudi, Michel Hidalgo est décédé à l'âge de 87 ans. Ancien joueur puis sélectionneur mythique de l'équipe de France, il avait notamment remporté l'Euro 1984 à la tête des Bleus.

Michel Hidalgo avec le trophée de l'Euro 84 à ses côtés.

Crédit: Getty Images

Il était apparu, une dernière fois, le mois dernier. Affaibli mais content. A Marseille, Michel Hidalgo était entouré de plusieurs grands anciens, de Michel Platini à Luis Fernandez, de Bruno Bellone à Jean Tigana, instigateur de ces retrouvailles. Visage émacié mais souriant, il avait posé pour la photo, et nous étions heureux de le voir heureux. Tous ensemble ou presque. Les héros des années 80, les vainqueurs de l'Euro 84, le premier grand titre du football français, celui qui avait ouvert le champ des possibles. Michel Hidalgo en était le sélectionneur. Malade depuis plusieurs années, il s'est éteint, jeudi, quatre jours après son 87e anniversaire, et c'est un des plus grands personnages de l'histoire du football tricolore qui s'en va.
Avant d'être un grand meneur d'hommes, il fut un très bon joueur. Né dans le nord mais formé footballistiquement en Normandie, il débute sa carrière au Havre, à 19 ans, avant de rejoindre le grand Stade de Reims. Ailier droit puis milieu de terrain, il y côtoie Kopa, Jonquet et surtout l'entraîneur Albert Batteux, auprès duquel il apprendra tant. Michel Hidalgo dispute la finale de la toute première Coupe des champions, en 1956, face au Real Madrid, décroche ses premiers titres de champion de France puis fait ses valises l'année suivante pour Monaco, où il restera jusqu'à la fin de sa carrière, participant à l'émergence du club de la Principauté sur la scène hexagonale.
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Michel Hidalgo

Crédit: Getty Images

Il a mené les Bleus du néant au toit de l'Europe

Comme joueur, il aura tout gagné en France. Et plusieurs fois. Mais c'est comme homme du banc qu'il va entrer dans la légende. Comme sélectionneur, plutôt. Car il ne fût jamais réellement entraîneur. Une petite année, à Menton, à la fin des années 60. Lorsqu'il est nommé à la tête de l'équipe de France en novembre 1975 à la place de Stefan Kovacs, c'est donc un sacré pari. Hidalgo a 42 ans, une expérience quasi nulle, mais les Bleus n'ont plus grand-chose à perdre. Ils viennent de vivre leur décennie la plus misérable. Lorsque Michel Hidalgo en partira huit ans et demi plus tard, ils seront sur le toit de l'Europe.
Ce sera la "génération Platini", mais c'était la France des deux Michel, Platini et Hidalgo, à l'unisson. Une équipe avec des principes de jeu, inculqués par le nouveau sélectionneur, amoureux d'un certain football. La France séduit, très vite. Progresse, doucement. Puis finira par gagner. Les matches mythiques s'empilent. Les deux duels face à la Bulgarie sur la route du Mondial 78 en Argentine. Celui de l'apprentissage douloureux. La victoire contre les Pays-Bas pour valider le ticket en Espagne, quatre ans plus tard.
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Michel Platini et Michel Hidalgo sur la pelouse du Parc des Princes après le sacre à l'Euro 1984

Crédit: Getty Images

La douleur de Séville 82, le triomphe de Paris 84

Là-bas, les Bleus tremblent puis enchantent avant de se révéler pleinement au monde, un certain 8 juillet, par une brûlante nuit andalouse. C'est le si fameux "France-Allemagne 82" de Séville, celui de tous les espoirs, de toutes les joies et de toutes les larmes. Michel, avec son short et son maillot rayé bleu et blanc, look d'un autre temps mais émotions de toujours. "Ce France-Allemagne a laissé des traces indélébiles. Je ne l'oublierai jamais. Jamais", nous avait-il confié avant les retrouvailles entre les deux nations lors de la Coupe du monde 2014.
Perdants magnifiques, les Bleus d'Hidalgo seront de brillants triomphateurs lors de l'Euro 84, leur Euro, à domicile. Pour la première fois, l'équipe de France remportait un titre. Au soir de la victoire en finale contre l'Espagne, porté en triomphe par tous ses joueurs, le petit Michel (il culminait à 1,68m sous la toise), si grand bonhomme, pouvait tirer sa révérence au sommet et passer la main à Henri Michel. C'est peu dire que, sous son mandat, la sélection tricolore aura changé de dimension.
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Michel Hidalgo au milieu de ses joueurs en 1984

Crédit: Getty Images

Il a tout connu, tout vécu, parfois dans une folle veine romanesque, à l'image de sa tentative d'enlèvement avortée en 1978. Il a tout gagné, et touché à toutes les fonctions : joueur, sélectionneur, président de l'UNFP aussi dans les années 60, puis dirigeant. Il aurait même pu devenir ministre. Laurent Fabius, fraichement nommé à Matignon, lui propose le portefeuille des Sports en 1984. Il refuse. Puis regrette. A défaut, il sera de l'aventure marseillaise : Bernard Tapie le nommer manager de l'Olympique de Marseillaise, où il reste jusqu'en 1991. Il n'en récoltera pas que des bons souvenirs, avec une condamnation à de la prison avec sursis et une forte amende. Les comptes du club phocéen étaient moins carrés et moins magiques que son ancien milieu de terrain bleu.
Mais rien n'a jamais égratigné l'aura de ce personnage souriant et perspicace, dont la place dans le livre d’or du football français apparaît essentielle. Il y eut un avant et un après Hidalgo. Et il reste de lui les souvenirs et les émotions d'une époque bénie.
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Michel Hidalgo lors du sacre de 1984

Crédit: Getty Images

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