OM - Panathinaïkos (Ligue des champions, 3e tour préliminaire retour) : Marseille, droit au but et sans filet

C'est déjà une soirée cruciale. Avec le parfum de l'Europe mêlé à l'odeur du sang. Marseille aime trop la Ligue des champions pour envisager de l'abandonner dès la mi-août. C'est pourtant bien ce à quoi l'OM s'est exposé en Grèce la semaine passée. Une performance insipide face au Panathinaïkos, un but concédé en fin de match et une défaite (1-0) qui la place dos au mur avant le match retour : l'équipe de Marcelino a mis tous les ingrédients d'un rendez-vous manqué sur la scène européenne. Et, un peu malgré lui, posé les bases d'une soirée incandescente au Vélodrome.

Ce sera du quitte ou double pour ces retrouvailles face aux Grecs. Un renversement de situation et une qualification gonfleraient le club phocéen à bloc avant le barrage contre le SC Braga ou le TSC Backa Topola. Tout autre scénario plongerait l'OM dans le désarroi, autant sportif qu'économique tant la manne financière d'une participation à la phase de groupes de la C1 est vitale pour Marseille. Le foot français verrait aussi son contingent réduit à deux éléments pour démarrer l'épreuve reine des Coupes d'Europe avec le PSG et Lens. Pour lui aussi, une élimination marseillaise serait très préjudiciable.

Marseille savait que ce type de scénario lui pendait au nez. Le club dirigé par Pablo Longoria a vécu une petite révolution cet été. Avec un nouvel entraîneur, Marcelino, et une bonne partie de son onze de départ remanié. Les recrues ont été bien ciblées, elles ont le potentiel pour rehausser le niveau de l'OM, mais elles ont aussi besoin de temps pour exprimer pleinement leur potentiel. Le temps, c'est justement ce dont Marseille ne dispose pas cet été tant l'enjeu d'une qualification en C1 est capital. Il vaut mieux que la mayonnaise prenne vite. Mais ce n'est pas exactement le cas.

Ce constat s'imposait au soir de la défaite à Athènes. Il n'a pas totalement été corrigé par la victoire face à Reims samedi (2-1) pour ouvrir la saison marseillaise en championnat. Mais ce succès n'en est pas moins source d'espoir. L'OM a fait preuve de caractère pour renverser une situation compromise après l'ouverture du score rémoise. Il a su trouver les ressources face à une équipe compétitive et logiquement plus au point sur un collectif. Il s'est surtout prouvé qu'il avait des arguments pour marquer, même si ce ne sont pas forcément ceux qui étaient attendus.

Ses raisons d'y croire sont là. Incarnées autant par l'égalisation gavée de classe d'Azzedine Ounahi que par le but plein d'abnégation de Vitinha pour donner la victoire aux Marseillais. L'OM va devoir se montrer talentueux, il restera peut-être laborieux. Mais il lui faudra toujours afficher l'esprit de conquête essentiel pour forcer son destin et mettre le Pana à terre. C'est encore sa meilleure arme en attendant de trouver son équilibre. Il pourra compter sur le soutien inconditionnel de ses supporters pour afficher cet état d'esprit.

Cette soirée est faite pour eux. Et l'OM aura besoin d'eux. Au-delà de ses difficultés légitimes dans le jeu, l'équipe de Marcelino est déjà très sollicitée sur le plan physique. Elle n'avait eu que trois jours de récupération pour préparer la réception de Reims après sa défaite à Athènes. Elle n'en a eu que trois pour aborder ce match retour face au Panathinaïkos. Et elle n'en aura également que trois pour se plonger sur son déplacement à Metz vendredi, en ouverture de la 2e journée de Ligue 1. La pente doit déjà sembler un peu raide pour les joueurs marseillais.

Mais ce n'est qu'un obstacle de plus à surmonter impérativement. Il y va de son destin cette saison. Elle n'aurait plus du tout la même saveur sans l'excitation de la Ligue des champions. Quelles que soient les difficultés de sa situation, l'OM doit plus que jamais se gonfler d'ambitions. Les longs discours sont superflus. Sa devise suffit à lui montrer la voie à suivre. Droit au but, c'est tout ce que Marseille doit avoir à l'esprit à l'heure de ce rendez-vous sans filet.