Mercato PSG - Le possible départ de Marco Verratti, l'inquiétant signal

Peut-être fallait-il y voir un signe ? Mardi, pour défier Al Nassr, Marco Verratti avait été placé sur le banc par Luis Enrique. L'Espagnol voulait-il tester davantage Warren Zaïre-Emery ou Cher Ndour ? Possible. Mais alors que le coach parisien était censé incarner celui qui allait redonner un coup de fouet à un Verratti décevant la saison passée, un virage inattendu et inquiétant est intervenu mardi.

De nombreux médias sérieux ont ainsi annoncé un accord imminent entre l'Italien et le club saoudien d'Al Hilal pour un contrat de trois ans. Les détails contractuels font tourner la tête, avec un salaire net de 52 millions d'euros par an. Reste désormais à régler un détail qui a son importance : l'indemnité de transfert. La première offre saoudienne (30 millions d'euros) est jugée insuffisante par le club parisien mais le fait d'ouvrir la porte et de continuer les négociations indiquent une tendance assez nette. Celle qui mettrait fin à une aventure commune longue de 11 ans.

Paris et Verratti, c'est une histoire débutée dans l'anonymat et qui pourrait se terminer dans l'incompréhension. Incompréhension parce qu'avec Marquinhos, "Le Petit Hibou" est peut-être le meilleur symbole du PSG ère QSI. L'Italien fut de toutes les victoires mais aussi de tous les échecs. Par ses très hauts mais aussi ses bas très visibles, il incarne mieux que personne cette forme de lassitude ressentie par les supporters quant au plafond de verre européen du club.

De la lassitude, c'est aussi ce qui pousserait Verratti dans les bras saoudiens, fatigué des révolutions permanentes qui terminent en eau de boudin, usé par des critiques offensives à défaut d'être toujours nuancées, accablé par l'absence de compères au niveau pour partager l'entrejeu à ses côtés depuis les départs de Thiago Motta et Blaise Matuidi.

Manuel Ugarte est un énième pari dont les résultats sont encore incertains, dans la lignée des Grzegorz Krychowiak, Lassana Diarra, Leandro Paredes, Idrissa Gueye, Ander Herrera, Georginio Wijnaldum, Renato Sanches, Vitinha ou Fabian Ruiz.

Dans l'affaire, la position parisienne interpelle. Que Verratti ait du vague à l'âme et envisage un départ ne signifie pas forcément que le PSG sera vendeur. Mais, ces dernières semaines, le nom du milieu de terrain s'est invité dans des dossiers inattendus, comme celui de Bernardo Silva. Preuve que Paris veut solder son passé et tourner une page de son histoire. Sur le papier, pourquoi pas. Quitte à faire des travaux, autant les faire de fond en comble. Mais, dans les faits, Paris peut-il se le permettre ?

A la vue de l'effectif parisien, à la vue des difficultés rencontrées dans les dossiers prioritaires de l'attaquant de pointe et de l'excentré droit, perdre Verratti affaiblirait considérablement l'équipe-type et le projet parisien au passage. Le PSG est-il vraiment candidat au sacre européen avec une triplette Ugarte/Fabian Ruiz/Zaïre-Emery ? Encore plus inquiétant, Paris est-il mieux équipé dans ce secteur que Marseille, Rennes ou Lille ? Peut-être, mais la marge, sans Verratti, est infiniment plus fine.

Rien n'interdit au PSG de recruter un ou deux joueurs de niveau international si d'aventure Verratti venait à rejoindre l'Arabie Saoudite. Mais lesquels ? Et comment ? En l'état, les questions sont plus nombreuses que les réponses et le projet parisien, pourtant vanté par Lucas Hernandez mercredi, n'en est que plus flou.