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Mercato | OM | Talent, gâchis et caractère : Qui est Joaquin Correa, le futur renfort de Marseille ?

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 25/08/2023 à 19:08 GMT+2

L'OM tente le pari Joaquin Correa. En perdition à l'Inter Milan, où il a connu deux saisons difficiles après un bon démarrage, l'international argentin (20 sélections) possède un profil susceptible de plaire à Marcelino, qui a rapidement validé sa venue. Mais malgré son talent, les blessures continuent de plomber la carrière du "Tucu". Au point que même Simone Inzaghi a fini par le lâcher.

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Et dire que tout avait bien commencé. Arrivé à l'Inter Milan en août 2021, Joaquin Correa s'était mis dans la poche ses nouveaux tifosi en dix minutes chrono. Le temps pour lui d'inscrire un doublé retentissant sur la pelouse de l'Hellas Vérone où, entré à la 74e minute, il effectuait sa première apparition. Boum. Dans la partie nerazzurra de Milan, tout le monde tombe alors rapidement sous le charme du "Tucu", arrivé pour une trentaine de millions d'euros en provenance de la Lazio Rome, sous l'impulsion notamment de Simone Inzaghi, qui avait effectué le trajet Rome-Milan deux mois plus tôt.
"C'est un joueur de haut niveau et de très grande qualité, confiait le technicien lombard à l'époque. En ce moment, il se sent en forme. Quand il va bien, il peut faire de grands matches...". Le voilà, le grand problème de l'international argentin (20 sélections, 4 buts). Ses qualités, tout le monde a pu les admirer en Italie durant ses passages à la Sampdoria, la Lazio et donc l'Inter. Mais seulement par séquences. Intermittent du spectacle, Correa a trop souvent été plombé par un physique fragile. Des blessures, celui qui s'apprête à signer à l'OM en a connu beaucoup trop ces dernières années. Assez pour miner son moral et sa confiance.
C'est peut-être pour ça, d'ailleurs, que le duo Longoria-Ribalta a préféré se protéger en amont. Après des jours de discussions avec l'Inter, un accord a été trouvé pour un prêt payant de 2 millions d'euros assorti d'une option d'achat fixée à 13 millions. Détail important : cette dernière peut se transformer en obligation, mais uniquement si certaines conditions venaient à être remplies. Dans le cas échéant, l'OM se verrait alors accorder la réduction suivante : un rachat qui passerait à 10 millions, ainsi qu'un million de bonus en cas de qualification à la Ligue des champions 2024-2025. Pour résumer, Marseille se verra contraint de garder Correa s'il venait à performer cette saison, ce qui est finalement le souhait de toutes les parties en cause. Le principal intéressé en est conscient : à 29 ans, il est à un tournant de sa carrière.

Des blessures, toujours des blessures...

Durant sa première saison à l'Inter, et après un doublé face à l'Hellas qui avait placé tant d'espoirs en lui, Correa terminait son exercice à "seulement" 6 buts en 26 matches de championnat, dont trois doublés. En Ligue des champions et Coupe d'Italie, son compteur restait vierge. Sur le fond, de nouvelles tuiles physiques : une contusion à la hanche, des problèmes à la cuisse, une élongation à l'adducteur... La suivante, même topo. L'Argentin la débute avec des problèmes au tendon rotulien, puis rate le Mondial au Qatar en raison d'un genou récalcitrant. Un peu plus tard, il passe un mois à l'infirmerie pour soigner sa cuisse et manque également deux semaines pour un coup au mollet. Pour l'Inter, la coupe est pleine et déborde définitivement lors de la finale de la Coupe d'Italie contre la Fiorentina en mai dernier.
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Joaquin Correa

Crédit: Getty Images

Au coup de sifflet final, Correa décide d'envoyer le ballon le plus loin possible pour fêter le succès de son équipe. Pas le premier à le faire, vous en conviendrez. Mais, problème, "El Tucu" se touche la cuisse droite dans la foulée. Bilan : une élongation et le risque concret de manquer la finale de la Ligue des champions face à Manchester City . Il sera finalement présent à Istanbul le 10 juin, mais ne sortira pas du banc. "Moi, j'ai toujours gardé confiance en lui, on parle d'un très bon joueur, tentait de le défendre Inzaghi cet été. Il n'a pas eu le rendement attendu, c'est vrai, et il peut vraiment faire. Je l'ai déjà entraîné à la Lazio et je sais ce qu'il peut faire." En trois saisons avec les Biancocelesti, Correa a disputé 117 matches (30 buts, 18 passes décisives) en alternant coups d'éclat et coups de fatigue. Comme toujours. A l'Inter, son comportement sur le terrain a également fini par exaspérer tout le monde. Et le butin restera bien maigre : 10 buts en 77 matches toutes compétitions confondues.
"Il a une palette digne d'un champion, entre dribbles, frappes, accélérations..., nous confie une source du club lombard. Mais le plus souvent, c'était des blessures et une attitude vraiment déconcertante. Sur le terrain, Correa donnait régulièrement le sentiment de ne pas avoir envie, de ne pas vouloir se battre. Un coup timide, un coup nerveux sans raison. La patience a fini par expirer au bout de deux ans, des tifosi aux dirigeants." Et même de Simone Inzaghi, donc, celui qui l'avait toujours protégé. "Personne ne regrettera son départ et son manque ne se fera pas ressentir (...) Il ne laisse aucune trace ici", pouvait-on lire vendredi sur le site spécialisé Interlive.it.

Un attaquant polyvalent

Pour beaucoup, la carrière de Correa ressemble à un véritable gâchis. "Elle est inversement proportionnelle à son talent (...) Je l'ai toujours trouvé trop peu décisif, concret et concluant. Il ne s'est distingué sérieusement que trop rarement", déplore un observateur qui le suivait à la Lazio. L'OM va donc avoir la lourde tâche de le relancer, un pari risqué mais calculé. Marcelino, le technicien marseillais, espère pouvoir compter sur ce joueur polyvalent et capable d'évoluer un peu partout en attaque. Avec Inzaghi, il a toujours été aligné à la pointe du 3-5-2, dans un rôle de deuxième attaquant. Et dans le 4-4-2 de Marcelino ? Difficile de l'imaginer ailleurs que dans les deux devant, probablement en concurrence d'Iliman Ndiaye.
Toutefois, du côté de La Provence, on assure que l'international argentin "a été ciblé par l'OM pour évoluer sur le flanc gauche de l'attaque de Marcelino". "Selon une source au sein du club, il a été choisi pour sa capacité à occuper à la fois le flanc gauche ou l'un des deux postes d'attaquants dans le 4-4-2", précise de son côté l'AFP. Après tout, qu'importe le positionnement, le voir sur le terrain serait déjà une bonne chose. C'est d'ailleurs ce qu'on espère du côté de l'Inter. "Le but de cette opération un peu complexe, c'est surtout dans l'idée qu'il finisse par s'engager définitivement à Marseille", conclut un expert du mercato transalpin.
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