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LIGUE 1 – Cette fois, à quoi peuvent s’attendre les jeunes du PSG avec l’arrivée de Luis Enrique ?

Paul Citron

Mis à jour 07/07/2023 à 09:56 GMT+2

Luis Enrique est devenu le nouvel entraîneur du Paris Saint-Germain ce mercredi. Pendant sa présentation, il a annoncé vouloir faire confiance aux jeunes joueurs issus de la formation parisienne, en les invitant à nourrir "une ambition démesurée". Mais au vu de ce qu’avaient promis et de ce qu’ont fait ses prédécesseurs à l’endroit des Titis, doit-on le croire sur parole ?

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Il est un défi parfois négligé, qu'un coach du PSG a bien souvent du mal à relever, et sur lequel Luis Enrique n’a pas manqué d’être interrogé ce mercredi au cours de sa présentation. Quelle sera la place sur le terrain pour les jeunes du centre de formation ? Plutôt prudent sur certains aspects au cours de son discours inaugural, l’Espagnol s’est montré assez clair sur le sujet. "Paris est connu pour la qualité de sa formation, et pour l’investissement pour ses jeunes joueurs", a-t-il d’abord reconnu.
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Luis Enrique avec Nasser Al-Khelaifi

Crédit: Getty Images

Une ambition démesurée
"Quelle n’est pas leur chance, parce que s’il y a bien quelqu’un qui fait confiance aux jeunes… Beaucoup de coaches leur font confiance, mais j’en fais partie, il n’y a aucun doute. (...) J’ai hâte de voir ces joueurs, je les invite à avoir une ambition démesurée, parce que cela me plaît beaucoup de pouvoir donner des opportunités aux jeunes." Sur le papier, rien à dire. Mais à Paris, Luis Enrique n’est pas le premier à faire ce genre d’annonces.
Christophe Galtier, Mauricio Pochettino, Thomas Tuchel, Unai Emery : à leur manière et chacun à un certain degré, les quatre derniers à avoir précédé l’Espagnol sur le banc parisien ont failli dans cette tâche.

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait

Christophe Galtier l’avouait dans une interview donnée au média du club, publiée le 5 juillet 2022 : "A mon sens, beaucoup trop (de jeunes joueurs issus de la formation, ndlr) sont partis trop tôt". Il annonce vouloir nouer une "relation très forte avec [les] responsables" du centre de formation.
Dans les faits, il a donné plutôt beaucoup de temps de jeu aux Titis, notamment à Warren Zaïre-Emery et à El Chadaille Bitshiabu. Les deux ont même joué face au Bayern Munich en 8e de finale de Ligue des champions. Mais au vu de la saison parisienne et de l’effectif disponible, on a le sentiment que Galtier n’a pas eu le choix de les aligner, et qu’il aurait pu aller plus loin dans le processus.
Sa sortie maladroite mettant directement en cause Bitshiabu au soir de la défaite à Munich contre le Bayern, alors que le jeune joueur disputait son premier match européen, ne l’a pas servi. Pas plus que l’interview de Zoumana Camara au Parisien, qui a assuré en juin dernier ne jamais avoir échangé avec lui, alors qu’il est lui-même le coach des U19. Il a essayé des choses ; mais Galtier ne quitte pas le PSG avec l’étiquette d’un coach réellement volontaire pour lancer ses pépites.
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"Le discours à charge de Galtier contre les jeunes est incompréhensible"

Mauricio Pochettino a composé à sa décharge avec un effectif bien plus pléthorique, en 2021-2022, lors de sa seule saison pleine au club. Et il n’a eu de cesse de répéter qu’intégrer les jeunes était important mais compliqué, faute de place sur le terrain.
Sauf qu’il restera tout de même comme l’entraîneur qui n’a pas su donner envie de rester à plusieurs espoirs. Edouard Michut, à Junior Dina Ebimbe, et surtout à Xavi Simons, aujourd’hui (re)convoité par le PSG après sa belle saison au PSV Eindhoven, sont tous partis au terme de cette saison. Même lorsque le titre de champion de France était assuré, l’Argentin n’a fait que très peu d’efforts pour mobiliser ses nombreux jeunes.
Thomas Tuchel reste sûrement dans l’histoire récente du PSG le coach le plus enclin à faire jouer les jeunes. Colin Dagba et Moussa Diaby en avaient profité, disputant à eux deux plus de 50 matches dans la saison. Christopher Nkunku aussi avait été utilisé, mais peut-être pas assez pour l’empêcher de partir à Leipzig à la fin de la saison.
Aussi contraint en début de saison 2018-2019 de donner la parole aux jeunes, faute d'avoir son effectif complet à disposition après le Mondial en Russie, Tuchel ne fait pas semblant. Il aligne Stanley N'Soki (19 ans), Colin Dagba (à 1 mois de ses 20 ans), Antoine Bernède (19 ans) et Christopher Nkunku (20 ans) lors de la première journée de Ligue face à Caen.
Mais la gestion des jeunes pousses par l’Allemand avait fait beaucoup parler, là encore. Il lui était arrivé de ne prendre que 16 joueurs avec lui pour disputer des matches de Ligue 1, comme pour signifier qu’aucun autre Titi n’avait la carrure pour se greffer au groupe. Le Parisien avait aussi rapporté en avril 2019 que Tuchel n’appréciait pas la mentalité des jeunes joueurs locaux, et que ses échanges avec les dirigeants des équipes de jeunes n’étaient pas légion.
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"Progression des jeunes et identité de l'équipe : Tuchel touche ses limites"

Unai Emery a eu le mérite d’avoir lancé la carrière parisienne de Presnel Kimpembe, qui est l’un des Titis ayant réussi à s’imposer durablement au PSG ces dernières années. Le 14 février 2017, il n'avait pas hésité à l'aligner pour son premier match européen face au FC Barcelone de Lionel Messi : match qui avait débouché sur une victoire 4-0 et une grande performance du Français. Emery avait d’ailleurs abordé de lui-même le sujet lors de sa présentation, en juin 2016 : "L’idée, c’est que quatre ou cinq joueurs viennent avec l’équipe première, pour assurer une continuité."
En réalité, il a donné assez peu d’opportunités à Jonathan Ikoné, parti en prêt à Montpellier, puis transféré à Lille. Il n’a pas non plus beaucoup donné de temps de jeu à Jean-Kévin Augustin, annoncé à l’époque comme une gâchette qui ferait trembler l’Europe, ou à Timothy Weah. Christopher Nkunku et Yacine Adli ont grappillé quelques minutes en fin de saison 2017-2018, sans qu’un véritable mouvement soit enclenché. Sous sa direction, les Titis n’ont donc pas démesurément goûté aux joies du monde professionnel.

Luis Enrique a l’expérience de la jeunesse

Faut-il ainsi jeter aux oubliettes les déclarations du nouveau coach du PSG ? Pas complètement. Il y a des raisons d’être crédule. D’abord parce que Luis Enrique a été coach de la réserve du Barça de 2008 à 2011, avant de prendre les rênes de l’équipe fanion en 2014. Et si l’on se souvient plus de sa MSN que de l’intégration des pépites de la Masia, il a tout de même lancé Sergi Samper et Munir El Haddadi en Ligue des champions à 20 ans, pour le premier match de la phase de poules en 2014-2015.
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Pedri discute avec Luis Enrique.

Crédit: Getty Images

Ses années à la tête de l’équipe d’Espagne confortent la tendance. En faisant confiance à Pedri, âgé d’à peine 19 ans lorsqu’il a été la révélation absolue de l’Euro 2021, puis à Gavi lors de la Coupe du monde au Qatar, Luis Enrique a montré qu’il n’était pas frileux. Le mois d'octobre qui suit, il titularise Gavi en demi-finale du Final Four de la Ligue des nations face à l'Italie. A ce moment-là, le jeune Barcelonais n'a été titulaire que deux petites fois avec les Blaugrana.
L’Espagnol a également emmené l’effectif le plus jeune de tous au Qatar l’hiver dernier, après le Ghana et les Etats-Unis. C’était aussi le plus jeune d’une sélection espagnole pour un Mondial au XXIe siècle, rapporte La Vanguardia. Suffisant pour montrer que s’il le croit pertinent, Luis Enrique n’a pas peur d’aligner de très jeunes joueurs malgré la forte pression du résultat. Il ne lui reste plus qu’à faire mentir la tendance qui veut qu’au Paris Saint-Germain, être jeune et très talentueux ne soit pas gage de temps de jeu.
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