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Mais pourquoi Toulouse a-t-il viré Philippe Montanier sans ménagement ?

Cyril Morin

Mis à jour 14/06/2023 à 21:26 GMT+2

Ce mercredi, Toulouse a officialisé le départ de Philippe Montanier de son poste d’entraîneur. Le technicien a en réalité été mis à la porte pour des raisons multiples mais parfois obscures. Alors qu’il a permis au TFC de retrouver l’élite, alors qu’il a tout fait pour mettre en musique la politique DATA du club et alors qu’il a remporté la Coupe de France, il a été limogé sans ménagement.

Philippe Montanier embrasse la Coupe de France

Crédit: Getty Images

Une exfiltration en règle. Un départ en catimini. Et l’impression que Philippe Montanier a été mis à la porte sans les cotillons qui auraient dû accompagner sa sortie. Ce mercredi, le TFC a officialisé une rupture qui couvait depuis plusieurs semaines déjà : le coach toulousain est "remercié" via un communiqué de trois lignes, soulignant son "professionnalisme et son engagement". Un peu léger pour un coach qui aura réussi à traduire la stratégie du club sur le marché des transferts en vraie réussite sur le terrain.
Arrivé en juin 2021, l’ancien de la Real Sociedad avait vite compris l’enjeu réclamé par son président, Damien Comolli : retrouver l’élite alors que Patrice Garande a échoué de peu la saison précédente, battu par Nantes en barrages. Montanier fera mieux que ça : un titre de L2 haut la main, une attaque en feu portée par un jeu séduisant et un homme symbole de cette nouvelle politique, Branco van den Boomen. Toulouse remonte, la cellule data qui pilote le mercato bouleverse encore l’effectif mais Montanier s’adapte.

"Sous-performance"

Le jeu toulousain est cohérent, offensif, agréable souvent et surtout complètement au niveau des attentes en L1. Le maintien apparaît rapidement comme une formalité, laissant toute latitude pour vivre l’aventure en Coupe. Résultat : Toulouse remporte sa première Coupe de France à l’issue d’une finale à sens unique et parfaitement préparée.
Pourtant, en coulisses, le sort de Montanier semble déjà en suspens. Fragilisé par l’éviction mystérieuse de son adjoint Michaël Debève lors de la trêve hivernale – le litige a été porté aux Prud’hommes -, le coach toulousain sait que son avenir tient à un fil. L’impression se confirme à l’issue de la saison achevée à la 13e place en L1.
En conférence de presse, Comolli évoque une "sous-performance" alors que les prévisions issues de la DATA du club planchaient davantage vers une 10e place. Soit. Montanier est aussi visé pour avoir refusé "de s’engager à long-terme avec le club", selon les termes de l’omnipotent président. "On a passé une saison qui sort de l'ordinaire sur plein de plans, mais qui, en même temps, a provoqué un peu de frustration chez nous", avait encore expliqué l’ancien directeur sportif de Liverpool.
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Damien Comolli, le président du TFC

Crédit: Getty Images

Data, data, data

En coulisses, d’autres explications ont émergé. Ses relations compliquées avec la responsable de la stratégie sportive, Selinay Gurgenc, femme de Comolli, n’ont pas aidé. Mais c’est aussi la surutilisation de la DATA qui a fini par poser souci au staff de Montanier. "Le président cherche à développer encore plus la data au sein du club, et ça ne plaît pas à tout le monde, notamment autour de Montanier", avait notamment glissé une source interne au site très bien informé sur le TFC, les Violets.com. C’est ce décalage qui avait déjà mis Debève dans l’œil du cyclone.
Debève, Montanier et avant eux, Pantxi Sirieix, symbole historique du club, et coordinateur sportif des Violets jusqu’à l’été 2021. Sans partir fâché pour autant, il avait expliqué à La Dépêche du Midi les raisons de ce divorce : "Lorsque les Américains ont repris, je n’avais plus le même rôle au club que sous la présidence d’Olivier Sadran où j’étais partie intégrante de la cellule de recrutement. Sans dévoiler de secret, aujourd’hui au TFC c’est le règne de la Data et force est de constater que c’est une très grande réussite. Il s’agit d’une autre ère, je ne me sentais pas vraiment à ma place".
Le virage pris par le TFC est donc radical à défaut d’être sentimental. Ce que disent les chiffres, avant tout. La nomination ce mercredi, dans des termes élogieux, de Carles Martinez Novell, adjoint qui avait été imposé à Montanier en cours de saison, ne dit pas autre chose.
L’Espagnol était également responsable du département méthodologie de l’équipe professionnelle et avait été introduit par ces mots en février dernier par Comolli. "Il va nous aider à créer un département méthodologie. On sera les premiers en L1. Le but ? Nos contenus des entraînements, notre style reconnaissable, l’approche tactique avec ou sans ballon, tout cela sera répertorié en vue d’être amélioré semaine après semaine, mois par mois", expliquait-il alors. En clair, les tableaux Excel vont continuer de faire la loi. A défaut de faire l’unanimité.
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"En l'état, le mercato du PSG est celui d'un prétendant à la victoire en Ligue Europa"

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