Après PSG - Lens | Galtier, le terrain comme remède au tumulte : "Toujours autant d’énergie et de détermination"

Le contraste de l'image est net. A leur arrivée au Parc des Princes samedi en début de soirée, Christophe Galtier et Luis Campos sont ensemble et semblent pourtant totalement déconnectés. Campos, est tout sourire, visiblement très détendu à l'approche du choc pour le titre de champion de France. Galtier, lui, a le visage presque fermé, concentré, comme en projection du match si important qui attend ses joueurs.

Ce PSG - Lens aurait pu lui apporter détente et réconfort, avec le succès parisien (3-1) qui semble sceller le sort de cette saison. Il lui a permis, au moins un temps de s'évader de cette semaine riche en tension, après les propos qu'il aurait tenu de son temps à Nice, à connotation raciste, et rapportés par l'ancien directeur sportif du Gym, Julien Fournier.

Cette soirée aurait pu être celle d'une petite descente aux enfers, tant sportive que personnelle. Après la montagne de difficultés et de contre-performances du PSG ces derniers mois, un revers sur son terrain contre son dauphin et une fin d'exercice plus serrée que jamais avec une avance réduite à trois points en tête de la Ligue 1 aurait pu donner de nouveaux maux de tête à Christophe Galtier. Il n'aura fallu qu'une période à ses joueurs pour chasser quelques doutes. A la 19e minute, Salis Abdul Samed laissait les Sang-et-Or à dix pour un tacle aussi dangereux qu'inutile. 21 minutes plus tard, grâce à ses artistes, Paris menait 3-0.

Le mérite en revient aussi à Galtier, et à un ajustement tactique salutaire. "Dès qu'on a vu qu'on était en supériorité numérique, on est passé à quatre derrière, avec trois milieux de terrain, a-t-il décrypté à Canal +. On voulait presser plus haut la ligne défensive lensoise et amener plus de monde derrière les milieux lensois, ça nous a été bénéfique." Deux des trois réalisations parisiennes proviennent ainsi de combinaisons décantées aux abords de la surface adverse, là où la technique et la finesse de Kylian Mbappé et Lionel Messi ont pu s'exprimer. "On a marqué des beaux buts" a pu se féliciter Christophe Galtier.

Mais comme souvent, pour ne pas dire toujours en 2022-2023, un écart rapidement creusé par ce PSG est synonyme de relâchement assuré. Moins concerné, plus laxiste, Paris a subi le jeu et les événements au retour des vestiaires. "A mener 3-0, en supériorité numérique, on s'est un peu endormis, a déploré Galtier au micro de Free Ligue 1. Lens nous attendait pour chercher à nous contrer, donc on avait une crainte sur la transition. On n'a pas respecté notre jeu de position qui était assez intéressant en première période. On s'est beaucoup désorganisé, on a beaucoup couru après le ballon, alors qu'on aurait dû avoir une possession de balle plus intéressante et amener beaucoup plus de danger devant le but lensois."

L'avance glanée durant son temps fort aura suffi pour se rapprocher du titre de champion de France. De là à chasser tous les nuages du moment au-dessus de la tête de Christophe Galtier, le pas est bien trop grand pour être réalisé. Il a pu compter sur le soutien de son groupe, qui ne l'a manifestement pas lâché au moment de son dernier grand objectif de la saison. Son homologue lensois, Franck Haise n'a pas manqué l'occasion de lui offrir plusieurs accolades chaleureuses. Mais Galtier l'a admis, non sans émotion, il finit la semaine "un peu fatigué quand même, les nuits étaient courtes".

Alors, c'est par le pré que l'ancien technicien de Lille, Saint-Etienne ou Nice a pu évacuer un peu la vive polémique. "Je le redis, encore se réfugier dans le travail. On ne peut pas faire abstraction, mais le temps passé sur le terrain, les jours avaient été très appliqués dans les séances et ça c’est un signal fort."

Visiblement marqué, pesant ses mots au moment de débuter ses phrases, Galtier est apparu touché, marqué même. Mais pas à terre. "J'ai toujours autant d’énergie et de détermination. C’est important d’avoir beaucoup de soutien à la fois public, mais aussi sur un plan personnel. Évidemment que ça fait énormément plaisir… Mais on s'en fout des nombreux soutiens. Il y a beaucoup de gens qui s'en foutent. Tous les messages que j’ai reçus publiquement font très chaud au cœur autant à moi, à ma famille et à mon nom, et tous les nombreux soutiens que j’ai reçus pendant les dernières 48 heures."

Galtier le clame, "toute ma vie, je me suis enrichi avec la diversité, c'est important". Une phrase, une seule pour ne pas revenir une fois de plus sur les accusations de racisme et discrimination. Et laisser place aux résultats, quand même imparfaits, ils vont cette fois dans le bon sens pour Paris et son homme de banc.