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Mercato : Gianluigi Donnarumma, les raisons d'un possible transfert au PSG

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 08/06/2021 à 14:26 GMT+2

TRANSFERTS - C'est l'épilogue d'un feuilleton qui, finalement, n'en avait réellement jamais trouvé un. Quatre ans après un premier vrai-faux départ, Gianluigi Donnarumma va quitter l'AC Milan dans les prochains jours au terme de son contrat. Destination, très probablement, Paris et le PSG, qui a décidé de sauter sur l'occasion. En Italie, la gestion de son cas a surpris. Et le vent a tourné.

Maldini a colloquio con Donnarumma prima di Hellas Verona-Milan - Serie A 2020/2021 - Getty Images

Crédit: Getty Images

À l'époque, Vincenzo Montella avait décidé de tout donner pour convaincre Gianluigi Donnarumma de rester à l'AC Milan. Vraiment tout. Un jour de fin juin 2017, celui qui était alors sur le banc du club lombard décidait de rendre visite à la famille du joueur du côté de Castellammare di Stabia, ville de naissance du joueur. La légende raconte que l'ancien attaquant avait effectué le trajet... en scooter. Mais, en soi, peu importe. Le principal, c'est que cette initiative change l'issue annoncée du dossier. "La visite de Montella à Papa Donnarumma semble avoir laissé une trace", titre La Gazzetta dello Sport le lendemain.
Après un interminable feuilleton composé, entre autres, d'une annonce de séparation et de faux billets jetés sur la pelouse, le jeune gardien décide finalement de prolonger un contrat qui arrivait à expiration. Milan y laisse des plumes : un salaire de 6,5 millions d'euros, la venue du frère de l'intéressé en tant que troisième gardien (salaire annuel d'un million d'euros) et la sensation que le problème est simplement reporté à 2021, soit à la fin de son nouveau bail. Bingo. Sauf qu'à Milan, tout a changé depuis. L'entraîneur, la direction et la méthodologie. Cette fois, le club lombard compte dicter ses conditions sans jamais y céder.

Milan dit stop

Conscient de l'énorme talent de son gardien et de sa précocité (déjà plus de 250 matches, quand même), les dirigeants milanais prennent rapidement les devants. Ils veulent conserver celui qui peut devenir une légende du club, à l'image de Paolo Maldini, au premier rang dans ce dossier. Mais l'ancien numéro 3 comprend rapidement que rien ne s'annonce simple avec Mino Raiola, l'agent du joueur. La demande ? Entre 10 et 12 millions d'euros par an, soit presque le double du salaire actuel, et une commission de 20 millions d'euros pour l'italo-néerlandais selon les médias italiens.
En ces temps de pandémie, Milan tente toutes les parades possibles, poussant au maximum jusqu'à un salaire de 8 millions d'euros sur cinq ans. Une offre refusée par l'entourage du portier titulaire en sélection italienne. Un contrat de deux ans est même proposé pour limiter les dégâts, avec clause libératoire à l'appui. Encore refusé. Les supporters décident de s'en mêler et vont à la rencontre de celui qui a débarqué à l'âge de 14 ans au club.
En coulisses, les discussions n'avancent pas entre les parties. Un stand-by est décrété jusqu'à la fin de saison. Donnarumma, capitaine bruyant sur le terrain mais muet jusqu'au bout dans cette affaire, attend de voir si son équipe parvient à se qualifier pour la prochaine édition de Ligue des champions. Le 23 mai, c'est chose faite sur la pelouse de l'Atalanta Bergame. Le numéro 99 est l'un des plus heureux, vidéos des festivités à l'appui. Il pense alors que les choses vont se décanter en coulisses. Et, probablement, que l'offre sur la table va augmenter. Ce que le numéro 99 ignore, c'est qu'elle ne s'y trouve plus. Deux jours après la qualification en C1, Milan boucle l'arrivée de Mike Maignan, à peine sacré champion de France avec le LOSC, pour 15 millions d'euros bonus compris. De quoi prendre tout le monde de court, dont le clan Donnarumma.
Un peu lassée, très certainement usée, la direction lombarde a décidé de couper le cordon une bonne fois pour toutes. Sans rancœur ni rancune. "Nos chemins se séparent ici et je lui souhaite le meilleur pour l'avenir", déclare Paolo Maldini en toute simplicité. Comme soulagé que toute cette histoire se termine. "Il n'y a aucun problème. Avec lui, ce sera bonjour et au revoir", nous confie un dirigeant. La gestion de ce dossier est saluée à l'unanimité par les tifosi milanais, qui peinent toutefois à digérer ce départ en fin de contrat, et la presse transalpine. L'opinion publique a choisi son camp.

La Juve dit (finalement) non, le Barça aussi

Longtemps, la Juventus Turin a été annoncée comme le point de chute possible pour "Gigio" Donnarumma. Il y avait d'ailleurs comme une sorte d'évidence dans ce transfert, même si certains criaient déjà à la trahison. Désireux de rester en Italie, le gardien d'1,96 m n'aurait pas eu à déménager bien loin. Puis rejoindre un club qui a remporté neuf des dix derniers Scudetti n'aurait pas été pour lui déplaire. D'ailleurs, la Vieille Dame a toujours eu, dans son histoire, une grande colonie italienne souvent socle de la Nazionale. Enfin, ultime clin d'œil de l'histoire : elle aurait misé sur un autre Gianluigi, vingt ans après l'arrivée de Buffon, et qui plus est déjà titulaire de la sélection. Après Zoff, après Buffon, Donnarumma ? Toutes les planètes étaient alignées. Ou presque.
Buffon, Donnarumma
Après une saison difficile, Andrea Agnelli décide de trancher dans le vif. Le président de la Juve dit merci et au revoir à Fabio Paratici, son directeur sportif. Même chose pour Andrea Pirlo, entraîneur éphémère d'une seule saison. Massimiliano Allegri est alors rappelé. De quoi changer les cartes sur la table. Ce dernier a en effet toujours eu beaucoup d'estime pour Wojciech Szczęsny, son ancien gardien, sur qui il compte bien miser. L'international polonais, qui a certes connu des zones de turbulences cette saison, reste une garantie pour lui. L'intéressé est d'ailleurs rapidement rassuré dans l'optique de son futur proche. Les priorités sont ailleurs, et notamment au milieu de terrain. De plus, il aurait fallu trouver une porte de sortie à Szczęsny avant d'éventuellement concrétiser les contacts pour Donnarumma. Pas vraiment la chose la plus simple, puisqu'aucun club n'aurait encore transmis une offre officielle pour l'ancien gardien d'Arsenal.
Si la relation avec Mino Raiola reste excellente, la Juve préfère donc passer son tour. A contrecœur. Mais pour une question de timing, ce n'était pas vraiment le moment. Car si l'occasion est belle, Donnarumma étant en fin de contrat, elle reste toutefois coûteuse. Probablement trop pour le FC Barcelone, qui a bien fait preuve d'un intérêt concret pour le gardien transalpin. Mais les Blaugrana n'avaient probablement pas 60 millions d'euros à miser sur un gardien pour les cinq prochaines années. D'autant que Marc-André ter Stegen est certes blessé, mais également sous contrat jusqu'en 2025.

Le PSG dit oui

Ce n'est pas vraiment un secret, mais Leonardo est probablement celui qui a le plus tenté de recruter Donnarumma ces dernières années. En juin 2019, un échange entre l'international italien et Alphonse Areola était même dans les tuyaux. Presque deux ans plus tard jour pour jour, le directeur sportif du PSG ne pouvait pas rester immobile face à une telle situation. Donnarumma en fin de contrat, l'aubaine est trop grande. Comment lui donner tort ? On parle d'un jeune gardien de 22 ans au talent immense. Et qui peut permettre au club de la capitale de sécuriser ce poste pour bien des années.
Problème, Keylor Navas (34 ans) a récemment prolongé de deux ans, jusqu'en 2024. Une marque de confiance qui semblait clairement être un engagement pour l'avenir. Et maintenant ? Le PSG aura probablement deux gardiens qui vont prétendre au poste de numéro 1 la saison prochaine. Pris entre deux eaux, puisque le Costaricien se trouve plus en fin de carrière qu'à son début, le club parisien a quand même décidé de sauter sur l'occasion Donnarumma, quitte à devoir gérer une cohabitation difficile. Selon Sky Italia, Nasser al-Khelaïfi a également poussé pour ce transfert.
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Sept arrêts, un exploit sur penalty et... quelques dribbles : Navas, quel show !

De son côté, celui qui s'apprête à disputer l'Euro 2021 avec l'Italie a donc obtenu ce qu'il voulait. Mino Raiola, son agent, aussi. Beaucoup de portes se sont refermées, mais celle de Paris s'est ouverte aux conditions réclamées : 12 millions d'euros (bonus compris) sur les cinq prochaines années. C'était probablement la seule à pouvoir y répondre favorablement. De l'autre côté des Alpes, certains s'interrogent d'ores et déjà sur ce choix de carrière, d'autant qu'un prêt la saison prochaine est d'ores et déjà évoqué par L'Equipe ce mardi. Vraiment ? Qu'elle se réalise ou non, cette idée saugrenue n'a pas vraiment de quoi être flatteuse pour le gardien italien, qui viendrait certainement pour s'imposer en tant que numéro un au PSG. Et probablement dès la saison prochaine.
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